Le politique selon Aristote.
TD : Le politique selon Aristote.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 3heures47 • 20 Novembre 2016 • TD • 1 802 Mots (8 Pages) • 1 241 Vues
LE POLITIQUE SELON ARISTOTE
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INTRODUCTION :
- Biographie d’Aristote
- Présentation des œuvres dont sont tirés les textes
- Rappel mots clés
Biographie d’Aristote (-385 ; -322) :
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Aristote naît en -385 à Stagire (en Macédoine, au nord de la Grèce). Pour parler du contexte ; la première particularité du royaume macédonien dans le contexte grec est que la Macédoine a toujours conservé un régime monarchique. Elle n'a donc jamais connu l'émancipation démocratique qui caractérisait les cités grecques de l'Attique à partir du VIème siècle avant notre ère. Cette "exception" macédonienne aura des répercussions sur la vision qu’aura Aristote d’un bon gouvernement. Platon a vécu à l'heure du déclin de la cité grecque en général et plus particulièrement du déclin d’Athènes, mais Aristote assiste, lui, à l'asservissement de la Grèce et au triomphe de la Macédoine. En effet, c’est du vivant d'Aristote, au temps du roi Philippe II, que la Macédoine conquiert la Grèce qui était jusqu'alors libre et indépendante. Alexandre le Grand, le fils de Philippe II, portera encore plus loin l'esprit de conquête de la monarchie macédonienne.
Après la mort prématurée de son père Nicomaque, Aristote rejoint l'Académie créée par Platon vers -367, alors qu’il a 17 ans. Il y fut remarqué notamment pour son intelligence. Platon lui donna même le droit d’enseigner (en particulier la rhétorique). Il rédigea de nombreux récits et s’intéressa à la vie politique locale mais ne put y participer à cause de son statut de métèque (« étranger » à la cité). Aristote va passer vingt ans à l'Académie. Suite à la mort de Platon en -348, il fait un séjour à la cour de son ami le roi Hermias d’Atarnée, avant d'être appelé vers -343 par le roi Philippe II qui lui confie l'éducation de son fils Alexandre. Enfin, vers -334, à la mort de Philippe, il revient à Athènes où il fonde sa propre école, le Lycée, où il enseigne pendant treize ans. Mais sa réputation de partisan de la Macédoine l'oblige, à la mort d'Alexandre le Grand, à quitter Athènes et à se réfugier dans une propriété héritée de sa mère, à Chalcis, où il meurt en -322, à l'âge de soixante-trois ans.[pic 3]
Présentation des œuvres dont sont tirés les textes :
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- Les Politiques (325 av. J-C) est un traité en huit livres dont l'objet est d'analyser ce qui relève de la cité (polis). Il ne s'agit pas d'un traité politique tels que peuvent l'être Le Prince de Machiavel ou L'Esprit des Lois de Montesquieu. Aristote y juge toutefois la politique comme "la plus haute de toutes les sciences", dont l'objectif est d'établir le bien de tous au moyen de la justice. Aussi, dans cet ouvrage, Aristote analyse trois formes de gouvernement (monarchie, aristocratie, démocratie), à partir desquelles il montre la supériorité d’une démocratie sans démagogie.
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- L’Ethique à Nicomaque (335/4 av. J-C) est un ouvrage d'Aristote qui traite de l'éthique, de la politique et de l'économie. Il est l’un des principaux livre exposant la philosophie morale d’Aristote. Une des citations majeures d’Aristote issues de l’Ethique est : “Celui qui ne peut pas vivre en société, ou qui n’a besoin de rien parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait point partie de l’Etat ; c’est une brute ou un dieu”.
Quelques rappels sur des termes clés :
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Le terme politique vient de polis (qui veut dire la cité) et politeia (qui désigne la manière dont la cité est organisée et le pouvoir en son sein organisé). Le politique est, selon Philippe BRAUD (politologue français), un champ social d’intérêts collectifs contradictoires ou d’inspirations collectives antagonistes que régule un pouvoir détenteur de la coercition légitime.
Ce pouvoir détenteur de la coercition légitime, c’est l’État. [pic 7]
L'État désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé sur lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. En Grèce Antique, au temps d’Aristote on ne parle pas encore d’État mais plutôt de cité (polis), ou de cité-État.
Thèse : La cité est un fait de nature et elle c’est elle qui est la plus à même de permettre à l’homme, animal social et politique doté du langage, d’avoir une vie heureuse et de s’accomplir.
Extraits de Les Politiques d’Aristote :
Texte 1 :
I-
A)[pic 8]
Aristote nous dit d’abord qu’une cité est composée de villages, eux-mêmes composés de familles. Cette association en différentes communautés est naturelle pour Aristote car elles ont toutes pour fin d'assurer la vie, mais parmi elles, il valorise surtout la cité qui est la seule à pouvoir procurer l'autosuffisance à un groupe humain. Le cadre de la vie politique qu'est la cité, la polis, permet à l'homme d’abord d’atteindre un niveau d’autarcie et d’autosuffisance qu’il ne pourrait atteindre seul, mais lui permet aussi de "mener une vie heureuse", en d'autres termes de trouver le bonheur. L’homme ne peut atteindre la vie bonne qu’en vivant dans la polis.
« Il est manifeste que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique ». Par-là Aristote veut dire que l’existence sociale ou politique est naturelle à l’homme. Pour lui, l’homme est un animal qui tend par nature à vivre dans la polis, dans une cité. En réalisant cette tendance, il accomplit sa nature, ce pour quoi il est fait. [pic 9]
Naturellement donc l'homme n'est pas fait pour vivre seul. Par conséquent, "celui qui est hors cité" est un être « sans foi ni loi » nous dit Aristote, reprenant l'expression d'Homère. Cette thèse établit que l’individu n’est pas en soi un être complet, un être achevé dont on peut poser l’existence antérieurement et extérieurement au social et à la cité. L’individu est un être inachevé n’ayant pas de réalité hors de la cité, c’est au sein d’elle qu’il accomplit les fins de sa nature.
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