D'avantage De Flexibilité Sur Le Marché De Travail Permettrait-il De Diminuer Le Chômage ?

Croissance, progrès technique et emploi

La recherche de gains de productivité par des innovations a comme conséquence immédiate de permettre d’utiliser moins de travailleurs pour produire davantage. Cependant, ce sont ces gains de productivité qui sont le moteur essentiel de la croissance, permettant de générer d’autres emplois.

Le progrès technique a donc comme conséquence de créer et de détruire des emplois qui sont de nature différente, les ajustements se faisant sur le marché du travail. Quels sont les effets du progrès technique sur l’emploi ? La flexibilité du travail est-elle susceptible de favoriser un meilleur ajustement entre offre et demande de travail ?

Partie 1 : Les promesses du progrès technique en question

Le progrès technique a des effets quantitatifs sur le nombre d’emplois, mais également des effets de grande ampleur sur la nature des emplois utilisés dans l’économie.

A) Le progrès technique est-il favorable à l’emploi ?

1) Le « contenu en emplois » de la croissance est plus ou moins important

Au niveau de l’ensemble de l’économie, la croissance de la production peut reposer soit sur une utilisation d’une quantité de main-d’œuvre plus importante, soit sur une augmentation de la productivité du travail. Ainsi, si la production augmente exactement au même rythme que la productivité horaire du travail, il n’y a pas de raisons que l’économie utilise une plus grande quantité d’heures de travail. Pour évaluer les conséquences de la croissance sur l’emploi, il faut prendre en compte l’évolution de la durée du travail par salarié. Si celle-ci diminue, le nombre d’emplois créés pourrait être plus important. Le « contenu en emplois » de la croissance est donc d’autant plus important que la productivité du travail augmente peu et que la durée du travail baisse.

2) Le progrès technique fait disparaître des emplois

Les innovations de produit conduisent au développement de secteurs innovants mais aussi à la disparition de secteurs traditionnels dans un processus de « destruction créatrice » (Schumpeter). Ainsi en a-t-il été des métiers liés à l’économie du cheval face au développement de l’automobile, des petits commerces face au développement des grandes surfaces, et peut-être aujourd’hui des métiers de l’industrie du disque face au développement du téléchargement sur Internet. Les innovations de procédé sont elles aussi destructrices de travail dans la mesure où les gains de productivité permettent d’utiliser moins de travailleurs pour réaliser la même production.

3) Le progrès technique est aussi créateur d’emplois

Cependant, la production des innovations à l’origine des gains de productivité nécessite également des travailleurs, même si leur nombre est par définition plus faible que le nombre de travailleurs « économisés » grâce aux innovations… car il n’y aurait, sinon, pas de gains de productivité.

Par ailleurs, en réduisant la main-d’œuvre, les gains de productivité dans le secteur innovant permettent

...