Rapport De Stage dans le département du secteur polyvalent

La situation de Madame D a constitué l’un des accompagnements que j’ai pris en charge, au cours du stage de 3ème année dans un service de polyvalence de secteur, au sein d’une Maison Départementale de la Solidarité (MDS). Les Assistants de Service Sociaux (ASS) ont pour missions l’accueil, la prévention, la protection et l’insertion.

Madame D âgée de 61 ans, élève seule son fils âgé de 12 ans. Je l’ai rencontrée pour la première fois avec ma référente de stage lors d’une permanence afin d’établir un contrat d’insertion. Elle sollicite le service social parce qu’elle rencontre des difficultés financières. C’est à cette occasion qu’elle fait part d’un problème lié à son enfant qui est actuellement suivi dans un Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique (ITEP) pour des troubles du comportement. Madame dit ne pas avoir connaissance de toutes les actions conduites en direction de son enfant dans le cadre de son suivi à l’ITEP et n’est pas d’accord avec l’orientation proposée par l’équipe, à savoir une intégration en Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA) .

J’ai choisi cette situation car elle est caractéristique de l’accompagnement en polyvalence de secteur mais aussi parce qu’elle m’a permis de travailler l’un de mes objectifs de stage : le travail en partenariat.

Après concertation et en accord avec ma formatrice, je serai amenée à proposer à Madame de contacter les professionnels de l’ITEP afin de comprendre la situation de l’enfant et aider à la relation entre la mère et l’équipe de soins.

J’ai effectué l’accompagnement de Madame D pendant 5 mois à raison de 2 entretiens par mois avant de passer le relais à ma formatrice terrain.

Je développe dans cet accompagnement social les axes de travail suivants :

• Retisser le lien entre Madame D et l’ITEP par un travail de médiation,

• Valoriser les compétences parentales de Madame,

• Favoriser l’accès au droit.

Dans le cadre de la prévention autour de l’enfance, le travail de médiation a été favorable afin de réinscrire l’enfant dans le projet thérapeutique et de faciliter son intégration à la section SEGPA. Madame a pu comprendre l’importance de ces actions et y adhérer.

Recueil de données

Madame D est suivie par notre service dans le cadre de son contrat d’insertion depuis juin 2006. Madame est d’origine algérienne. Elle est venue en France pour rejoindre son mari, décédé depuis 1996. Elle vit en France depuis 23 ans. Elle est analphabète.

Madame a à sa charge un enfant qu’elle a adopté en kafala. Il est scolarisé en 6ème dans un collège à proximité de son domicile. Madame D perçoit une pension de réversion et un complément RMI. Elle habite dans un logement type 1 depuis 23 ans. Madame se fait aider ponctuellement par une voisine et un demi-frère pour ses démarches administratives.

Situation du fils

Ali est suivi à l’ITEP depuis 4 ans, il s’y rend 2 fois par semaine. Il a été orienté sous les conseils de la directrice de l’école primaire lorsqu’il était au CP. Il souffre de troubles du comportement : « intolérance à la frustration et grande immaturité » et aurait parfois une relation violente avec sa mère « décalage intergénérationnel » selon la psychologue de l’ITEP. Depuis son suivi à l’ITEP, l’équipe avait noté des progrès dans le comportement d’Ali. Selon l’éducatrice de l’ITEP, l’intégration d’Ali au collège à la rentrée 2008-2009 a réactivé ses problèmes de comportement. Il a été exclu du collège deux fois depuis le début de l’année.

C’est à partir de ce moment que des difficultés de compréhension entre Madame et les professionnels de l’ITEP s’installent.

L’équipe de l’ITEP avait proposé une orientation SEGPA pour l’année scolaire 2008-2009. Madame D a refusé cette orientation du fait de l’éloignement du collège par rapport son domicile. Elle souhaite que son fils ne soit plus suivi à l’ITEP. En m’entretenant avec les professionnels de l’ITEP, je remarque qu’il ne semble plus y avoir de perspective de travail avec Madame. Ils ne comprennent pas ce refus d’inscrire Ali en SEGPA alors que son comportement au collège et à l’ITEP se dégrade.

Analyse

Madame élève seule son fils. Elle reconnaît que son fils a un comportement difficile. Elle dit le corriger régulièrement. Elle nous fait part du rejet dont il est régulièrement l’objet depuis son entrée à l’école primaire de la part de ses camarades et des enseignants.

Elle remet en cause les propos des enseignants du collège qui disent être en difficulté, car, Ali n’accepte pas l’autorité ce qui l’amène parfois à être insolent. L’entrée au collège est synonyme d’appréhension pour de nombreux enfants, le changement de cadre, de nombreux professeurs, de nouvelles disciplines font que l’enfant peut se sentir perdu ce qui peut générer chez certains de l’angoisse. Celle-ci peut être renforcée, si les parents ne peuvent accompagner et rassurer l’enfant dans ce changement.

Madame a tendance à minimiser l’importance des problèmes liés au comportement de son fils. L’attitude de Madame peut s’apparenter au déni. Il est défini en psychanalyse comme le refus de reconnaître une réalité dont la perception est traumatisante par le sujet .

Le fait de ne pas comprendre la langue peut générer des représentations sur le collège et l’ITEP. Madame D vit peut-être mal le fait que son fils soit suivi par une structure spécialisée. Parallèlement, elle refuse que son fils soit intégré en SEGPA du fait de l’éloignement du collège et de sa proximité avec « un repère de délinquants » (selon ses dires), par conséquent elle craint pour la sécurité de son fils. Elle dit ne pas pouvoir l’accompagner car elle est rapidement perdue dans la ville. Elle évoque le fait que depuis le décès de son mari, elle a dû gérer des démarches auxquelles elle n’était pas habituée (gestion des charges, des questions d’ordre administrative, accompagnement de son enfant à l’école …)

Diagnostic et proposition d’action

Madame D est en difficulté par rapport à l’accompagnement de son enfant autour de sa scolarité au collège et à l’ITEP, difficulté accentuée par son problème linguistique.

Afin d’apporter des éléments

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