Le Harcelement Moral

Partout en France, dans diverses entreprises, quel qu’en soit le domaine, des personnes se rendent sur leur lieu de travail la peur au ventre, l’estomac noué, angoissé… Stéphane Tagliavacca faisait partie de ces gens-là. Il a été la victime de « harcèlement moral ». Si beaucoup de martyrs n’osent pas en parler, Stéphane Tagliavacca, quant à lui a mené un long combat et douloureux pour que la justice reconnaisse ce qu’il a subit. Mais dans cette histoire, la destruction de la vie d’un homme et l’incertitude de son devenir sont aussi mis en question.

Stéphane Tagliavacca, né en 1967, connaîtra une carrière sportive internationale à un très haut niveau en tant que hockeyeur professionnel. Il décide à 28 ans d’arrêter cette profession pour intégrer l’hypermarché Carrefour à Sallanches en Haute-Savoie, afin d’être plus présent pour sa famille. Dans le début des années 90, il devient chef de rayon dans ce magasin de grande distribution. Marié et père d’une petite fille, il a le sens de la discipline et de l’effort. L’arrivée de Christian Rivat en tant que chef de secteur, bouleversera la vie de Stéphane Tagliavacca. En effet, Stéphane Tagliavacca va subir des brimades venant de son supérieur hiérarchique. Pendant plus d’un an, il assure avoir été la « tête de turc » de Christian Rivat. Celui-ci cherchait à lui nuire sans arrêt en le suivant, le convoquant à plusieurs reprises sans réels motifs, en l’humiliant, l’insultant, lui donnant des ordres et des contre ordres … et ceci parfois même devant ses collègues.

Ce persécuteur allait jusqu’à supprimer les congés de Stéphane Tagliavacca, ou jusqu’à lui téléphoner à son domicile afin de lui demander de rendre des comptes.

En 2002, Stéphane Tagliavacca, ne supportant plus ces traitements, porte plainte contre son chef de secteur Christian Rivat et contre le directeur du magasin du moment, Victor Massacrier, pour « harcèlement moral ». Il devra attendre le 27 mars 2008 pour que le tribunal correctionnel de Bonneville en Haute-Savoie condamne ses bourreaux à 6 mois de prisons avec sursis. Christian Rivat fera quant à lui appel. Le 15 janvier 2009, la cour d’appel de Chambéry confirme la peine de 6 mois avec sursis, ce qui poussera l’accusé à faire appel à la cour de cassation. Le 14 juin 2010 le tribunal des affaires sociales de Chambéry reconnaît la « faute inexcusable de l’employeur ». Cette décision sera reconnue au même titre par le tribunal de la sécurité sociale en décembre 2011. En mai 2012 le montant des dédommagements sera décidé au civil.

Si la carrière de Stéphane Tagliavacca a pris une tournure qu’il n’aurait pu imaginer, sa vie privée a aussi subi des conséquences et non des moindres. Outre l’épuisement, Stéphane Tagliavacca a eu des maladies à répétitions et fait des dépressions aggravée. Le harcèlement qu’il a vécu l’a ainsi enfoncé dans un engrenage.

Sa vie familiale a éclaté puisqu’en 2004, Stéphane Tagliavacca et son épouse divorcent.

Un homme à qui tout souriait c’est vu tombé plus bas que terre. A ne plus savoir qui il était, ce qu’il voulait faire ni ce qu’il allait devenir. Il n’avait plus le goût à rien.

Se battre devant les tribunaux face à ses agresseurs lui a permis de reprendre espoir.

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