ECO 3003 TN1
Cours : ECO 3003 TN1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sebastien 00002 • 13 Décembre 2018 • Cours • 2 221 Mots (9 Pages) • 1 461 Vues
Durant les dernières décennies, plusieurs facteurs ont amélioré la situation des femmes sur le marché du travail au Québec. Pensons entre autres, aux politiques de conciliation travail-famille, aux garderies subventionnées et aux politiques sur le harcèlement et l’équité salariale. L’avancement des femmes au niveau de la syndicalisation du travail a certainement été un atout important. Ces démarches sont des éléments qui ont permis à la femme de mieux s’épanouir socialement et économiquement. Cela veut-il dire que les avenues à parcourir sont terminées pour les femmes et que les difficultés auxquelles elles ont été confrontées sur le marché du travail n’existent plus aujourd’hui?
En 1997, le gouvernement de Lucien Bouchard, divulguait la nouvelle politique familiale du Québec. La politique visait à garantir une meilleure conciliation travail-famille en offrant des services accrus à la petite enfance et en prolongeant les congés parentaux. Le gouvernement péquiste implantait un coût fixe de 5 $ par jour en garderie pour tous les enfants de moins de 4 ans et prévoyait le déployer pour tous les jeunes d'âge préscolaire. En proposant des services de garde à un prix réduit, cela a permis à plusieurs familles et à plusieurs femmes chef de famille monoparentale de parvenir au marché du travail.
L'économiste et professeur Pierre Fortin mentionnait d’ailleurs : « C'est unanime que le système de garde du Québec a entraîné une très forte augmentation du taux d'activité féminin au Québec »[1] Malgré cette bonne nouvelle, les femmes moins scolarisée occupent souvent des emplois peu payant, surtout dans le domaine des services. Au Québec, selon le dernier rapport du Conseil du Statut de la femme (2010 : 14), le taux d’emploi des femmes sans diplôme est de 25,4 % alors que celui des hommes dans la même situation est de 43,3 %. En fait, comme le démontre Diane Gabrielle Tremblay dans L’économie du travail, les emplois à temps partiel sont majoritairement dans le secteur des services[2] occupés en généralité par des femmes. Elle ne permette pas aisément à ce groupe de ce sortir de la pauvreté.
La prolifération des statuts d'emploi touche principalement certaines catégories, dont les femmes, montrant en fait le traitement inférieur. Cette proximité avec le foyer familiale fait en sorte que les femmes sont plus nombreuses à occuper un poste à temps partiel ou à quitter leur emploi de façon permanente ou temporaire, lorsque les obligations familiales deviennent trop importantes. Ces facteurs combinés font en sorte que les femmes sont plus nombreuses à être en situation de faible revenu. L’écart des salaires est encore évident de nos jours entre les hommes et les femmes qui occupent le même genre d’emploi.
La rémunération engendre aujourd’hui un écart de 2.93$ de l’heure. Cependant, les femmes ont progressé durant la dernière décennie, passant de 86,6 % à 88,6 % de la rémunération des hommes. « Le Québec est la province où l'écart salarial entre les hommes et les femmes est le moindre au Canada » rapporte René Vézina, chroniqueur radio et télé, dans sa chronique économique[3].
La syndicalisation a démontré que les femmes se retrouvent avec de meilleures conditions de travail. Comme le rapportait le Congrès du travail du Canada, la négociation collective et les mesures d’équité salariale réduisent abondamment l’intervalle entre ce que les femmes sont payées pour leur temps par rapport aux hommes lorsqu’ils travaillent le même nombre d’heures. Il y avait 2 425 000 travailleuses syndiquées dans l’ensemble du Canada en 2013, soit environ 32,6 % de la main-d’œuvre féminine. Elles empochaient, en moyenne, 6,89 $ par heure de plus que les travailleuses non syndiquées parce que leurs syndicats ont négocié des heures de travail et des salaires justes[4]. D’ailleurs dans l’économie du travail de Diane-Gabrielle Tremblay, évoque que « la syndicalisation à une incidence importante, notamment sur les salaires».[5] Vue l’augmentation du taux de syndicalisation des femmes, il est incontournable de constater que leurs revenus ont connu une progression plus importante que les non-syndiqués
Du même coup, les travailleuses améliorent leurs chances de voir s'appliquer plusieurs droits au travail dont elles peuvent bénéficier quand elles sont syndiquées, notamment l'équité salariale. Cette donnée établit que c'est beaucoup plus facile d'obtenir l'équité salariale pour une femme quand elle est dans un emploi syndiqué, encore aujourd'hui. La force commune et le fait d’avoir des représentants syndicaux qui connaissent les lois du travail, permettent de les guidées vers une démarche d’équité favorable et d’être représenté à des moments opportuns. D’ailleurs les syndicats se sont impliqués de façon importante en matière d’équité salariale en épiant les fait et gestes du gouvernement, en se dotant de comité interne et à former et sensibiliser les représentants syndicaux locaux sur les lois et les politiques dans ce domaine.
Adoptée en novembre 1996, la Loi sur l'équité salariale (LES) vise à corriger la portion de l'écart salarial attribuable à la discrimination systémique dont les emplois concernent majoritairement les femmes. Le gouvernement du Canada n’a toujours pas voté de loi en équité salariale. De plus, les entreprises sous juridiction fédérale qui emploient des personnes au Québec ne sont pas assujetties à la loi provinciale.
À la fin de mars 2017, 31 966 employeurs devaient avoir réalisé un exercice d’équité salariale. À ce moment, 88,0 % d’entre eux déclarent l’avoir fait. À la fin de mars 2017, 20 313 employeurs devaient avoir réalisé une première évaluation du maintien de l'équité salariale. 48,9 % d’entre eux déclarent l’avoir fait.[6] Il reste beaucoup de chemin à parcourir pour les 17% d'entreprises manquantes. Il s'agit surtout de petites et moyennes entreprises dans le domaine des services. Une grande évolution des mentalités sur cette question est percevable, mais il reste néanmoins des obstacles.
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