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Droit animal

Étude de cas : Droit animal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2021  •  Étude de cas  •  2 067 Mots (9 Pages)  •  418 Vues

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I/ Une stratégie de lobbying utilisée à différents profits

Nous allons voir au cours de cette étude que le lobbying animalier peut se présenter sous différentes formes et servir différents intérêts, parfois très divergents. Ce dernier peut tout d’abord être utilisé afin de défendre des intérêts privés et/ou commerciaux, allant bien souvent à l’encontre de la condition et du bien-être animal, mais pas systématiquement. Dans un second temps, le lobbying peut se dédier à la défense de la condition animale, il peut dans ce cas-là devenir un outil de communication et d’influence permettant de faire entendre et de défendre les droits des animaux et la légitimité de ces derniers face à différents sujets de sociétés. Pour étayer notre réflexion, nous nous baserons sur des arguments et des exemples précis afin de présenter les différents lobbies et intérêts défendus de part et d'autre et de faire le parallèle entre ces derniers.

a.              Pour la promotion d’intérêts privés et commerciaux

Pour commencer, nous allons voir que certaines entreprises peuvent tirer profits d'actes commerciaux mettant en cause la condition animale. C’est par exemple le cas dans l’industrie textile et notamment dans le domaine du prêt à porter et de la maroquinerie de luxe. En effet, de nombreuses marques très influentes continuent à faire la promotion de la fourrure et de l’utilisation de peaux d’animaux dans la fabrication de leurs produits.                                                                                                  Cet intérêt pour la fourrure peut s’expliquer par le fait que cette dernière représente un marché très lucratif. En effet, en 2018 ce marché représentait 35 milliards de dollars et 1 million de salariés. La vente d’une veste en fourrure naturelle de renard par exemple rapporte beaucoup plus à une marque que celle d’une veste en fourrure synthétique. En effet, pour beaucoup de clients, la fourrure naturelle est considérée comme un matériau noble et élégant, ce qui fait par conséquent augmenter le prix de celle-ci et permet à la marque de générer une plus grande marge tout en lui confessant une image noble et luxueuse. Pour continuer, les sacs en véritable peau de crocodile ou en cuir sont favorisés par de nombreuses personnes de par la qualité et la longévité des matériaux utilisés. Cependant, cette forte demande de peaux de reptiles inciterait grandement au braconnage. C’est par exemple le cas de la marque Hermès qui affirmait en 2010 par le biais de son PDG Patrick Thomas que pour la fabrication d’un seul de ses sacs, l'abattage de trois ou quatre crocodiles était nécessaire. 

Quand bien même, de nombreuses personnes soutiennent les lobbies de la fourrure et des peaux d’animaux dans le luxe. Ces derniers expliquent que “la fourrure est un choix éthique". En effet selon eux, les trois quarts des fourrures utilisées dans l’industrie textile proviennent de visons et de renards élevés selon des normes très précises, nourris avec des restes de nourriture humaine qui, sans ça, resteraient à s’accumuler dans des sites d’enfouissement et destinés à être utilisés pour leur fourrure. C'est ainsi que 85 % du commerce mondial de fourrure est issu de fermes d'élevage et que de moins en moins d'espèces sauvages sont utilisées à des fins de commerce de peau. L'élevage permet non seulement de produire de la fourrure, mais aussi des huiles et graisses animales qui seront ensuite utilisées dans des produits pour la peau ou pour le cuir, dans des produits pharmaceutiques, des fertilisants naturels, etc.

Le cuir peut quant à lui s’inscrire dans une économie verte et circulante. En effet, la plupart des peaux utilisées en vue de sa fabrication sont issues d’animaux déjà utilisés par l’industrie agroalimentaire. Cette réutilisation de peaux destinées à être jetées peut donc être un exemple de recyclage intéressant. En effet, Carine Montarras, cheffe de projet mode chez Première Vision, soulignait lors du salon Fashion Rendez-Vous, qui s'est tenu les 30 juin 2021 à Paris, que "le total des déchets de l’industrie alimentaire évité, grâce à la Filière Française du Cuir, représente 170.000 tonnes par an, soit l’équivalent du poids de 24 Tours Eiffel".           De plus, le cuir peut être réparé, faire l'objet d'achats de seconde main ou de location...

L’industrie textile n’est pas la seule à tirer profit d'actes commerciaux mettant en cause la condition animale. En effet, le lobbying animalier est également très présent dans l’industrie agroalimentaire, notamment avec les problématiques de l’élevage intensif et industriel ou bien encore avec celle de la consommation de protéines actuelle des Français. En effet, de nombreuses entreprises privées soutiennent l’élevage intensif et l’utilisation des abattoirs dans la chaîne de production de la viande. Des raisons financières peuvent tout d’abord se cacher derrière ce soutien. En effet, produire en masse et à la chaîne coûte moins cher, l’utilisation des machines à l’instar de l’homme permet de générer des coûts de production moins élevés car les agriculteurs n’ont plus à tuer leurs bêtes eux même et donc à être rémunérés pour cette tâche. De plus, l’expansion de la démographie force les industries à toujours produire davantage pour davantage de personnes. Ainsi, si de plus en plus de bouches sont à nourrir, certaines personnes ne pourraient pas avoir à manger sans l’utilisation de moyens tels que les abattoirs permettant de produire plus en un minimum de temps. 

Dans la même optique de rentabilité face à une forte demande et à moindre coût, on retrouve l’utilisation des OGM dans de nombreux produits alimentaires. En effet, les entreprises utilisent souvent le lobbying et la communication d’influence afin de défendre la composition de leurs produits auprès des consommateurs et de souligner le fait que sans utilisation d’OGM, les prix seraient beaucoup plus élevés et  par conséquent inaccessibles pour tout une classe moyenne. Cependant, les OGM présents dans les élevages détruisent les terrains et la faune et la flore présente au cœur de ces derniers. 

Nous pouvons également parler du lobbying en faveur de certaines activités telles que la chasse ou bien la pêche. Les personnes qui défendent ces lobbies peuvent le faire par intérêt personnel. En effet, ces dernières aiment la chasse et la pêche en tant que “sport”. Ces activités s'avèrent même être la passion de nombreux partisans et sont ainsi perçues comme des disciplines regroupant un ensemble de savoirs faires et de méthodes qu’il est nécessaire de savoir appréhender. Les personnes prennent du plaisir à apprendre à chasser ou à pêcher, elles peuvent trouver cela formateur et relaxant et cela peut développer chez elles de nouvelles facultés (la patience par exemple ou bien encore l’agilité). Cette passion pour la chasse ou la pêche ne traduit pas automatiquement de leur part un manque d’affection envers les animaux. En effet, nombre d’entre elles au contraire aiment les animaux et trouvent que ces activités permettent de rentrer en communion avec l’animal, de mieux apprendre à le connaître et à comprendre son mode de vie. Cela peut paraître paradoxal en sachant que bien souvent, ces actions mènent à la mort ou à une souffrance de l’animal. 

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