Le roi de France; un monarque absolue ?
Dissertation : Le roi de France; un monarque absolue ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hassana ali hassan • 26 Décembre 2019 • Dissertation • 3 241 Mots (13 Pages) • 1 219 Vues
TD2 Mr. DesHayes Thomas
Jeudi 7 février 2019
TD3
Jeudi 14 février 2019
GROUPE 3 - SEANCE 3 : LE POUVOIR ROYAL
Sujet de la dissertation : le roi de France; un monarque absolue ?
« Absolutisme est synonyme de despotisme, de pouvoir capricieux et illimité. C’est inexact : pouvoir absolu signifie exactement pouvoir indépendant; la monarchie française était absolue dès lors qu’elle ne dépendait d’aucune autre autorité, ni impériale, ni parlementaire, ni populaire: elle n’en était pas moins limitée, tempérée par une foule d’institutions sociales et politiques héréditaires ou corporatives ». Cette citation de Charles Maurras, journaliste et homme politique français du XXe siècle semble parfaitement saisir un sujet qui pourrait être abordé sous un aspect théorique et sous les conséquences de sa pratique : le roi en France; un monarque absolue?
Le terme « absolutisme » a été inventé en 1796 dans un but de propagande contre l’Ancien Régime. Que faut-il donc comprendre par l’expression « monarque absolue » ? Cela signifie deux choses. Premièrement que le pouvoir royal est souverain, c’est-à-dire qu’il n’est soumis à aucune autorité humaine, ni à l’Empereur ni au Pape. Deuxièmement qu’il est impartagé, c’est-à-dire qu’il est seul à commander et à détenir l’autorité suprême. Il ne partage son autorité avec personne. Néanmoins, le roi est loin d’avoir tous les droits comme on se l’imagine. En pratique, son champ d’action est limité. Il existe d’innombrables barrières qu’il doit respecter. Il doit obéissance aux commandements de Dieu, à la loi naturelle, aux lois fondamentales du royaume, aux lois coutumières. Il doit respecter les privilèges des parlements, des cours de justice, des chambres de compte, des assemblées provinciales, de tous les corps provinciaux, municipaux, professionnels, de savants etc… Ainsi, le roi n’est pas roi pour lui-même. C’est ce que dit Louis XIV : « Nous devons considérer le bien de nos sujets bien plus que le nôtre puisque nous sommes la tête d’un corps dont ils sont les membres ». De même, la devise d’Hughes Capet était « Servir ». De plus, parmi les conseils donnés par Saint Louis à son fils, on peut lire : « Cher fils, s’il advient que tu viennes à régner, vois à avoir ce qui appartient à un roi, c’est à dire à être si juste que tu ne déclines et ne dévies de la justice en rien qui puisse advenir ».
La monarchie absolue n’est pas une création de Louis XIV. Cela remonte au Moyen-Age. La nouveauté au XVIIe siècle c’est la théorie du droit divin. Le roi n’est plus responsable « devant les hommes » mais seulement devant Dieu. Durant cette période, on disait que le Roi tenait son pouvoir de Dieu mais par l’intermédiaire du peuple. Le droit divin supprime la formule « per populum ». Il signifie alors que le Roi reçoit son pouvoir au sens où tous pouvoir vient de Dieu. Cela signifie aussi que le Roi doit régner de manière juste en observant la volonté de Dieu. On date arbitrairement le premier absolutisme autour des règnes de François 1er et d'Henri II entre 1515 et 1559. En 1515, François Ier remporte en Italie la bataille de Marignan. En 1559, c’est la fin du règne d’Henri II décédé suite à une blessure lors d’un tournois. C’est aussi la date d’un traité célèbre qui va mettre fin à cette période de conflit entre la France et la péninsule italienne. Les éléments qui témoignent de cet absolutisme à l'époque, c'est la création de nouveaux parlements sur le territoire de France qui dont permettent d'imposer la justice royale. L’ordonnance de Montil-Lez-Tours est un élément révélateur du renforcement de la puissance royale puisque le Roi touche aux coutumes et en matière des finances qui représente le noyau dur du développement de l’administration royale.
Si les XVIe et XVIIe siècles sont une période de renforcement du pouvoir royal sous le règne François Ier jusqu’à celui de Louis XIV, c’est à partir de la fin du XVIIe siècle que l’on observe au contraire un recul de l’absolutisme. L’idée d’un décalage entre la théorie du monarque absolu et sa pratique, concernant notamment l’échec de différentes réformes, se fait de plus en plus ressentir. C’est une période de contestation plus importante et les critiques sont nombreuses et variées. Les jansénistes par exemple vont trouver des défenseurs au sein de certains Parlements. Les libertins quant à eux rejettent tous fondements théocratiques à la monarchie. Des philosophes comme Montesquieu vont également êtres favorables à une monarchie limitée et à une séparation des pouvoirs. De plus, certaines doctrines absolutistes comme celle de Bossuet reconnaissent la finalité du pouvoir, non pas au Roi mais à l’Etat, à qui il doit se conformer et en être le « gestionnaire ». En outre, la consécration du monarque absolue sous le règne de Louis XIV et sa concrétisation va engendrer des contestations idéologiques la poussant petit à petit à son renversement.
Ainsi, la lente reconnaissance du monarque absolue opérée sur trois siècles a t-elle, dès l’arrivée à sa caractérisation finale, précipitée sa chute?
En effet, l’on pourrait relever que l’absolutisme connut une période propulsant le monarque à son apogée (I) mais qui, dès sa concrétisation, fut remise en cause (II).
I. Une reconnaissance du monarque absolue dès le XVIe siècle
La reconnaissance du monarque absolue se révèle dès le XVIe siècle avec un renforcement de l’autorité royale sur plusieurs plans (A) jusqu’à sa consécration sous le règne de Louis XIV (B).
A/ un renforcement de l’autorité royale
En outre, le renforcement de l’autorité royale s’observe dans plusieurs domaines. Tout d’abord François Ier, qui entend mettre en œuvre une politique extérieure ambitieuse et doit donc trouver les moyens de réaliser ses projets et ses rêves. C’est avant tout d’argent dont il a besoin : il aura donc à cœur d’augmenter de façon substantielle ses ressources. Au cours de son règne, de nouvelles formes de prélèvement se développent, touchant en particulier le clergé, les villes, les officiers. Mais taxes et impôts ne suffisent pas : les problèmes de trésorerie demeurent et imposent un recours croissant au crédit. La monarchie, en ce domaine, utilise des réseaux multiples. Mais les circuits de l’argent restent encore assez rudimentaires et l’efficacité technique de l’appareil d’État s’avère limitée. Le flot des réformes administratives comme le nombre des procès instruits par le roi contre ses principaux officiers de finances soulignent tout à la fois l’ampleur de la tâche à accomplir et les difficultés de sa réalisation. En effet, il va finir par fusionner les recettes ordinaires du domaine royale avec les recettes extraordinaires des impôts en créant la Trésorerie de l’EPA et il nommera lui même six intendants pour s’occuper de cette centralisation. Par la suite, la monarchie entend réformer le domaine religieux alors très étendu dans le royaume. Comme cité ci-dessus, depuis sa victoire sur les troupes suisses à Marignan en septembre 1515, François Ier est en position de force en Italie. Il peut donc négocier avec le pape Léon X, sur une base favorable à son autorité, les relations entre monarchie française et Église catholique. Par le concordat promulgué à Bologne en 1516, le pape reconnaît au roi de France le droit de nommer les titulaires des bénéfices majeurs du royaume dans les évêchés et abbayes, conservant pour lui le pouvoir de donner l'investiture « spirituelle » a posteriori. De plus, l’on pourrait relever que les dispositions du concile de Trente est remise à plat générale du dogme et de la discipline catholique. En 1682 sous le règne de Louis XIV, la Déclaration des Quatre articles vient affirmer que le droit du souverain à intervenir en matière de discipline ecclésiastique. Ensuite, la grande déclaration de Saint Germain de novembre 1639 est très claire sur les raisons idéologiques qui sous-tendent ce glissement de la sphère ecclésiastique à la sphère monarchique : « le mariage est le séminaire des états, la source et l’origine de la société civile, le fondement des familles qui composent la république ». Parallèlement, le roi intervient pour contrôler, définir et limiter les compétences des juridictions d’Eglise. Enfin comme étape ultime, par un édit d’avril 1695, l’ensemble des tribunaux de l’Eglise de France est soumis à la tutelle de la monarchie.
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