En quoi l'information contribue-t-elle à l’optimalité des décisions économiques
Dissertation : En quoi l'information contribue-t-elle à l’optimalité des décisions économiques . Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chawarma2 • 9 Janvier 2020 • Dissertation • 2 179 Mots (9 Pages) • 801 Vues
La vie des individus est rythmée par des prises de décision incessantes. Manquant parfois de visibilité sur celles-ci, ils ont du mal à établir des choix entre les états, pour déterminer lequel les conduiraient à la situation la plus optimale. L’information disponible peut les y aider. Pour exemple, de nos jours, les individus qui souhaitent organiser un voyage se rendent facilement en agence ou sur des sites de comparateurs de voyage pour avoir accès à la meilleure information possible et rendre leur décision optimale.
En économie, certains considèrent que l’information est ce qui est de nature à améliorer la décision : l’information est considérée comme une donnée réductrice d’incertitude. Plus généralement, on peut aussi définir l’information comme un ensemble de connaissances réunies sur un sujet déterminé.
Quant aux décisions, elles sont dites optimales lorsqu’est atteint l’état le plus favorable pour un agent, un bien ou une action en fonction de conditions données. Ainsi, on peut se demander : en quoi l’information contribue-t-elle à l’optimalité des décisions ?
Pour répondre à cette question, nous allons aborder dans une première partie l’information dans une optique décisionnelle en étudiant d’abord le problème d’asymétrie de l’information, puis les moyens d’exploiter l’information imparfaite.
Dans un second temps, nous étudierons la prise de décision en univers non-mesurable : dès lors que les agents ne disposent pas de toutes les informations, les décisions ne sont plus optimales. Pour finir, les outils d’aide à la décision seront traités dans cette partie.
I) L’information dans une logique décisionnelle
A) Le problème d’asymétrie d’information
En économie, il existe différentes situations d’imperfection de marché. Elles sont souvent sources d’inefficience (on n’exploite pas suffisamment le potentiel des biens).
En effet, il existe un niveau de consommation optimal. Si celui-ci n’est pas atteint, alors les ressources sont mal ou surexploitées. Pour atteindre cet optimum, les agents ont besoin d’information.
L’asymétrie d’information est une de ces imperfections définies comme une situation dans laquelle une personne ou un parti est privé d’une ou plusieurs informations par rapport à l’autre parti.
L’asymétrie va à l’encontre du principe de transparence de la concurrence pure et parfaite selon lequel les offreurs et les demandeurs disposent d'une information parfaite et gratuite sur les conditions du marché, et notamment sur les prix des biens.
Dès lors qu’une asymétrie d’information se présente sur le marché, celui-ci n’est plus parfait, et les décisions prises ne peuvent donc plus être optimales.
L’asymétrie d’information peut être collective ou individuelle : dans les entreprises, il se peut que certains départements puissent avoir plus d’information que d’autres (le département financier peut avoir plus d’information sur les comptes de l’entreprise que le service communication).
L’asymétrie est individuelle dès lors qu’un individu dispose de plus d’information qu’un autre. Elle peut aussi être de court ou moyen terme.
Mise en avant par Herbert Simon, la théorie de la rationalité limitée complète le concept de l’asymétrie de l’information. Pour lui, les choix qui s’offrent à nous sont tels que nous en ignorons généralement les conditions et les conséquences exactes. La rationalité est donc limitée par un manque de connaissance. Les individus évoluent dans un environnement à la fois incertain et complexe qui limite leurs capacités cognitives.
D’après cet homme, une organisation est donc composée d’individus rationnels qui ne possèdent pas les informations dont ils ont besoin pour procéder à leurs choix. Parfois, il arrive qu’une personne considère qu’une autre prend une décision irrationnelle si la première à plus d’information que la seconde sur la situation. Cette décision irrationnelle ne sera donc pas optimale.
Selon H. Simon, pour limiter et résoudre les problèmes liés à la rationalité limitée il faut borner la recherche des possibles afin de limiter la difficulté de la prise de décision. De plus, il est nécessaire d’affaiblir l’exigence de la résolution en remplaçant le critère d’optimalité par le critère de satisfaction.
Ainsi, les individus doivent se contenter de solutions satisfaisantes et non optimales à cause d’informations qu’ils ne détiennent pas.
B) Les moyens d’exploiter l’information imparfaite
Chaque jour, nous sommes amenés à prendre de nombreuses décisions qui ont pour objectif de maximiser notre utilité et satisfaction. L’agent peut, malgré qu’elle soit imparfaite, s’aider de l’information disponible pour faire ces choix.
Sur les marchés (marché du travail/ lemons...), la qualité renvoie un signal de valeur du bien et joue un rôle d’information. La crédibilité du signal est un facteur déterminant pour l’évolution du bien sur son marché.
Pour exemple, sur le marché du travail, le diplôme joue le rôle du signal. En effet, selon Spence, l’éducation n’a pas d’effet sur la productivité du futur employeur. Pour lui, le diplôme ne sert qu’à envoyer un signal : plus le diplôme est difficile à obtenir, meilleur le signal d'aptitudes sera envoyé aux employeurs.
Pour Modigliani, dans sa théorie du cycle de vie, la courbe de consommation de l’agent n’est pas constante au cours de sa vie. Pour ce prix Nobel d’économie 1985, le consommateur connaît la courbe de sa vie, et peut grâce à l’information dont il dispose rendre sa consommation optimale en, par exemple, repoussant ses décisions à plus tard. En effet, par l’épargne, le consommateur peut repousser sa décision de consommation dans le futur, et l’emprunt lui permet une consommation à l’instant t. Par conséquent, si l’agent dispose d’information sur le déroulé de sa vie et de ses ressources, puisque celui-ci est rationnel selon les néo-classiques, ses décisions seront optimales.
Evolution des richesses en fonction du cycle de vie selon Modigliani
La théorie des jeux montre (à partir de l’exemple du dilemme du prisonnier) qu’en situation d’incertitude, la résultante des décisions individuelles rationnelles conduit à une situation collective sous optimale.
Deux personnes A et B ont commis ensemble un crime. Interrogées séparément, on les informe
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