Amazon : faut-il brider son développement pour protéger le commerce local ?
Synthèse : Amazon : faut-il brider son développement pour protéger le commerce local ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Luna Gauchot • 11 Mars 2020 • Synthèse • 1 437 Mots (6 Pages) • 502 Vues
Luna Gauchot
26 Février 2020 – Cas d’actualité
Amazon : faut-il brider son développement pour protéger le commerce local ?
Amazon est une entreprise crée par Jeff Bezos en 1994 et dont la filiale s’implante en France en 2000. Simple société de vente à distance de livres, elle s’est diversifiée dans la vente de produits culturels, puis marchands. Aujourd'hui, certains produits alimentaires peuvent aussi être commandés via Amazon. En 2016, Amazon devient le premier distributeur non alimentaire en France en termes de chiffre d’affaire. En 25 ans, Amazon a bousculé le secteur de la distribution et de la vente en redéfinissant les habitudes de ventes aux détails. Les recommandations d’achat, les commandes en un clic, la livraison ultra-rapide (et gratuite pour les abonnés Prime), le pick-up de colis via les casiers, et les prix qui sont très avantageux pour les consommateurs et bouleversent le secteur. Les raisons de son succès sont dû à son ambition stratégique, la performance de son offre, et son agressivité tarifaire.
Quand est-il du commerce local ? Dans l’ensemble, le commerce de détail oscille entre stagnation dans certains secteurs ; maison, décoration, habillement, accessoires ; et décroissance dans d’autres ; boucherie, épiceries. À ce bilan s’oppose la prospérité du commerce en ligne dans ces mêmes secteurs, avec des croissances de 10, voire 20 % par an. Plusieurs facteurs contribuent à la détérioration de la situation des commerces de proximité. Les premiers sont des facteurs externes comme l’augmentation des prix des loyers en ville, la fermeture progressive des centres-villes aux véhicules à essence ou diesel, la multiplication des enseignes « génériques » et déstockage en zones commerciales. L’autre facteur principal est lié au numérique, qui a profondément transformé les usages des consommateurs et permis l’irruption des e-commerçants qui cassent les prix et offrent la livraison. Parmi eux, le plus puissant et agressif est bien sûr Amazon, qui a changé à lui seul les attentes des consommateurs, qui pensent désormais qu’il est normal de ne pas payer la livraison. Aux États-Unis, l’année 2017 a affiché un niveau record de 6 985 cessations d’activité. Avec 6 000 fermetures de magasins rien que sur le premier trimestre.
Alors faut-il brider son développement pour protéger le commerce local ?
Ainsi je pense qu’il est juste et équitable de freiner Amazon dans la mesure du raisonnable sans pour autant brimer son développement.
- Il me semble toutefois que la solution à la survie du commerce local ne se situe pas essentiellement sur ce point car quoi qu’il en soit les commerces de proximité doivent s’adapter aux nouveaux changements sociétaux s’ils ne veulent pas disparaître.
- Je pense qu’il est nécessaire de contrôler et vérifier que l’entreprise respecte les directives locales et européennes, tant en matière de management de ses ressources humaines qu’en matière de fiscalité.
En effet, Amazon est parfois critiqué pour ses pratiques d’optimisation fiscale. À titre d’exemple, la filiale « Amazon EU Sarl » qui gère l’activité de distribution en propre en France, n’aurait reversé au titre de l’Impôt sur les sociétés que 1,7 M€ en 2015, 3,4 M€ en 2016 et 39,8 M€ en 2017, pour respectivement 1 Md€, 2,4 Md€ et 2,8 Md€ de chiffre d’affaires. Pour minimiser l’Impôt sur les sociétés, Amazon réduirait artificiellement les bénéfices en facturant à ses filiales françaises des « services extérieurs » par d’autres filiales situées dans des pays à la fiscalité plus avantageuse. Actuellement les États réfléchissent aux modalités de mise en œuvre d’une taxe GAFA pour éviter ce genre d’opérations.
- Pour plus d’équité il me parait nécessaire de réguler certain fonctionnement d’Amazon.
En effet, Il apparaît que l'activité de commerce de détail d'Amazon est subventionnée par une autre, beaucoup plus rentable, qui génère même d'énormes profits (7% du Chiffre d’affaire d’Amazon): la location d'espace sur le cloud par le biais d'Amazon Web Services (AWS). Une activité qui vient compenser les pertes de la vente au détail, et qui détruira purement et simplement tous ses concurrents. Je pense qu’il serait nécessaire d’exiger qu'une séparation soit imposée entre AWS avec sa position dominante et l'activité commerce d'Amazon, pour éviter que l'une puisse subventionner l'autre au détriment d'une concurrence saine et loyale.
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