Fiche de lecture Un homme pressé de Christian Streiff

Source de lecture et contenu

Utilisation faite par l’ESI

STREIFF Christian (2014), Si j’étais un homme pressé.

Nombre de pages : 156 pages

Date de réalisation :  

17/12/2021

Éléments biographiques de l’auteur^[1]

Christian STREIFF

Nationalité : France

Né(e) à : Sarrebourg, Moselle, le 21/09/1954

Christian STREIFF est diplômé de l’École Nationale Supérieure de Mines de Paris. A 25 ans en 1979, il débute sa carrière au sein de la société Saint-Gobain, où Il y occupe plusieurs fonctions auprès de ses différentes entités industrielles et technologiques.

En 1989, il prend la tête de la filiale allemande spécialisée dans la fibre de verre, Vetrotex. Puis de Vetri, 2 ans plus tard, la filiale dédiée à l’emballage qui se trouve en Italie.

Le 3 juillet 2006, Christian STREIFF est nommé membre du Comité exécutif d'EADS et Président exécutif (CEO) d'Airbus et le 6 février 2007, il est nommé Président du Directoire du groupe automobile PSA Peugeot Citroën.

En mai 2008, à la suite d’un AVC (accident vasculaire cérébrale), il doit quitter les commandes du groupe pendant plus de 2 mois. Christian STREIFF sera limogé le 29 mars 2009 dû à de mauvais résultats en fin 2008 et des tensions avec la famille Peugeot.  

Repérer qui parle et de quel point de vue

 Cet ouvrage est écrit par une personnalité française du monde des affaires, Christian STREIFF. Il subit un AVC alors qu’il était à la tête d’un grand groupe. Cela l’a contraint de quitter les commandes plusieurs mois.

Ce livre est une autobiographie écrite en 2014. Christian STREIFF raconte son combat pendant plus de 3 ans pour se libérer de son handicap.

Résumé de la lecture

Christian STREIFF, homme d’affaire français, nous raconte, dans cette ouvrage une partie de sa vie.

Alors qu’il était patron de PSA Peugeot Citroën, il a été touché par un AVC dans son bureau, il nous explique son accident et sa convalescence.

Un petit caillot s’est formé au niveau du thalamus, ce qui lui fit perdre une partie de sa mémoire. Mais par chance, ceci n’est pas irréversible. Mais pour se rétablir, il doit changer ses habitudes de vie, c’est à dire ralentir le rythme et prendre du temps pour se reposer. Deux choses impensables pour un grand patron comme lui.

L’auteur nous dévoile toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer, les erreurs commises, désillusions et choix qu’il a du faire pour construire une nouvelle carrière dans la vie active. Christian STREIFF nous explique aussi les leçons qu’il a pu tirer et sa nouvelle vie à la suite de son AVC.

Mettre en évidence des mots-clés ou des pistes de travail

Homme d’affaire

Occupé

AVC

Fatigue

Ténacité

Convalescence

Prendre son temps et prendre du temps pour soi

Réapprendre à vivre

Reconversion

Analyse de la lecture

Dès le début de l’ouvrage, Christian STREIFF nous plonge dans son monde, celui du grand patron de PSA Peugeot Citroën. On peut remarquer que son travail prend une place importante dans sa vie et qu’il est passionné par ce qu’il fait : Diriger, prendre des décisions importantes.

A la suite de son AVC, on peut remarquer que l’auteur est dans l’incompréhension, selon ses mots : « c’est un phénomène bizarre ». En effet, son langage est perturbé et il présente des troubles de la mémoire.

Il subit 3 AVC. Mais seulement le troisième le pousse à réfléchir, et surtout à comprendre les causes : le rythme effréné imposé par son travail. Après avoir été éclairé sur les causes de ses troubles, l’auteur se rend compte du travail énorme avec l’orthophoniste à effectuer pour retrouver sa mémoire. Il comprend aussi l’utilité dans son cas de prendre du temps pour lui, pour se reposer. Il se rassure aussi, en effet, il parle de chance car il aurait pu avoir des séquelles beaucoup plus grave (physique par exemple). Dès le début de sa convalescence, l’auteur pense déjà à la reprise de son poste chez PSA. C’est à dire organiser son temps de travail pour continuer sa rééducation, se reposer et surtout être efficace.

Après seulement quelques mois de convalescence, Christian STREIFF décide retourner au travail. Il comprend assez rapidement de son impossibilité à redevenir le grand patron qu’il était. Il se remet en question et comprend qu’il a besoin de temps pour lui.

C’est pourquoi son licenciement a été pour lui un soulagement.

L’auteur avait enfin du temps pour lui, tout d’abord pour se reposer. Mais aussi pour réapprendre des choses simples du quotidien qu’il ne pouvait plus faire avec son travail. Il laisse aussi de la place pour ses anciennes passions et surtout pour réaliser ses rêves.

Il pense toujours à son travail mais se rend compte qu’il n’est plus capable de le faire. Il se résigne petit à petit à modifier sa carrière pour sa santé, même si cela est compliqué pour lui.

Christian STREIFF, à la fin de l’ouvrage, prend conscience que son AVC lui a permis d’être plus à l’écoute, plus réfléchi. Il n’est plus le même, il prend du temps pour vivre, profiter de ses amis, sa famille, ses passions… Il prend goût à conseiller et fait son nouveau métier.

L’auteur, dans son œuvre, nous montre les différentes étapes de sa convalescence à la suite de son AVC. La première est l’incompréhension. Il ne comprend pas pourquoi cela lui arrive et surtout ne l’accepte pas. La deuxième étape est le déni. En effet, il veut retourner au boulot le plus rapidement possible même s’il est conscient qu’il devra prendre soin de lui. La troisième étape est l’acceptation. L’auteur accepte totalement son cas, et change sa façon de vivre et même sa carrière pour sa santé. Il se rend compte que son AVC lui a permis de changer, son « handicap » est devenu une force.

A la suite d’un AVC, selon François Chollet, directeur du département de neurologie au centre hospitalier universitaire de Toulouse, « le pronostic de récupération dépend de certains facteurs : l'âge du patient, l'endroit de la lésion et sa taille. Plus le malade est jeune et plus sa lésion est réduite, plus il y a d'espoir. On a aussi constaté que certains territoires cérébraux se régénèrent moins bien que d'autres (sans que l'on sache pourquoi)^[2] ». La capacité de récupération d’un patient à la suite d’un AVC n’est pas connue réellement, et dépend de beaucoup de facteurs. On ne peut être sur de rien.

Cependant, j’ai pu lire plusieurs témoignages de personnes ayant subi un AVC^[3] (avec des séquelles non physiques). Le point commun que j’ai pu remarquer est le fait de vouloir à tout prix revenir à sa vie d’avant, les difficultés rencontrées mais par la suite, de prendre ce traumatisme comme une force et surtout de profiter la vie.

Apports théoriques, éléments de réflexion ou de compréhension dans sa formation infirmière 

Cette ouvrage m’a permis de découvrir les différents ressentis que peut avoir une personne à la suite d’un AVC. Même si cela est dépendant à la personne, il y a quand même des points communs.

Christian STREIFF est un patient dont sa santé passe après son travail, en tout cas avant son accident. Je perçois le type de prise en soin pour ce patient. Être patient et empathique, prendre du temps pour l’écouter et le comprendre. Il faudra aussi lui expliquer, lui faire comprendre l’utilité de prendre du temps pour se reposer. Mon vocabulaire devra être adapté à sa compréhension qui peut être atténuée à la suite de son AVC.

Approche critique et positionnement professionnel

Cet ouvrage a été enrichissant pour moi. Il m’a fait découvrir le quotidien de la convalescence d’un patient à la suite d’un AVC. Mais aussi les difficultés rencontrées. Tout d’abord, le patient peut prendre du temps à accepter son « handicap », plus ou moins léger, mais aussi accepter des changements dans sa vie pour éviter une rechute. Et ensuite, il y a aussi les difficultés lors de la rééducation qui prend plusieurs années. J’ai pu aussi remarquer que, après avoir accepté et pris conscience de l’utilité de changer son mode de vie, les patients prennent goût à leur nouvelle façon de vivre.

Après cette lecture et celle d’autres témoignages, j’ai constaté que les AVC et les conséquences peuvent être différentes d’un patient à un autre. Les patients ont des séquelles plus ou moins lourdes, cela dépend de plusieurs facteurs : l’âge du patient, la localité de la lésion cérébrale et sa grandeur.

S’ouvrir à d’autres points de vue et développer un esprit critique argumenté : mots-clés ou pistes de travail

Après cet ouvrage, il serait intéressant de comprendre, à travers plusieurs témoignages, le vécu de patient ayant subi des AVC avec des séquelles plus lourdes.