Analyse de pratique professionnelle en service d'addictologie et psychiatrie générale
Analyse sectorielle : Analyse de pratique professionnelle en service d'addictologie et psychiatrie générale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sandrine Sat • 4 Mars 2024 • Analyse sectorielle • 1 299 Mots (6 Pages) • 178 Vues
Identification d’une situation professionnelle :
- Lieu :
Etudiante infirmière de 2ème année, je suis actuellement en stage en service d’addictologie et psychiatrie générale à Revest les Eaux près de Toulon, dans le département du Var.
- La situation :
C’est mon premier jour, je reste à l’écoute de toutes les consignes qui me sont données. Ma tutrice me demande si je me sens capable d’effectuer un test « multi U » à la chambre 245. Je lui demande en quoi consiste ce test. Elle me répond qu’il suffit de faire uriner le patient dans un gobelet plastique et de réaliser un prélèvement urinaire afin de dépister d’éventuelles drogues présentes dans les urines à l’aide d’un test de dépistage instantané « Multidrug 12 ». Ceux sont des tests dits aléatoires me dit-elle. Les patients sont au courant.
Un simple test urinaire en soit, je me dis. Puis, elle rajoute : « et, surtout devant lui, parce que parfois les patients s’amusent à gruger me dit-elle ».
En soi, je n’y voyais aucun mal, cela me paraissait un soin si simple.
Arrivée à la chambre 245, je frappe à la porte, mon patient me répond, je rentre, mets la présence me présente à lui en lui indiquant que je suis là pour recueillir un échantillon d’urine.
Ce à quoi le patient me répond, avec un grand sourire : « AHhhh euhh oui peut être ». Il me prend le gobelet des mains et rentre dans la salle de bain en tentant de fermer la porte.
Là, je lui dis : Monsieur, svp, je vais vous demander de laisser votre porte entre-ouverte le temps du recueil et je rajoute c’est le règlement !
Ce qui lui a fortement déplu. Règlement ou pas, tu m’as coupé l’envie il me répond. Je n’y arrive pas.
- Observations et remarques :
Là, je me pose beaucoup de questions :
- Dois-je sortir de la chambre et donc le laisser sans surveillance ?
- Dois-je reporter mon soin ?
- Et si pendant ce temps, il en profitait pour gruger comme me dit ma tutrice ? mais comment pourrait-il gruger ?
- Et sa dignité dans tout ça ?
- J’aurais peut-être dû lui rappeler le règlement ?
- J’aurais dû consulter avant les dossier patients (contrat de soin et le règlement)
- A-t-il signé son consentement libre et éclairé ?
- A-t-il le droit de refuser ?
- Ma réaction :
J’ai décidé de reporter ma visite à plus tard lui conseillant de boire davantage et de me rappeler quand l’envie lui prend.
J’ai levé la présence et je suis sortis de la chambre.
- Identification et analyse de mes perceptions ressenties :
Beaucoup de questions me sont venues à l’esprit. Et, surtout, c’est comme un Gendarme que je me suis sentie et non pas comme une infirmière.
Ce test est pour lui obligatoire, il rentre dans le cadre de son contrat de soin. Mais qu’en est-il en cas de refus ? je n‘ai pas pensé à demander. Aurais-je du insister et ou rechercher plus à lui faire verbaliser son consentement ? Et sa pudeur alors ? et son intimité ? ou est le respect de ses valeurs dans ce soin ou plutôt cette surveillance ?
- Unités d’enseignement correspondantes à l’analyse de situation :
C7 UE 1.3 : Législation, Ethique et déontologie :
Le refus de soin :
Une personne a le droit de refuser les soins qui lui sont proposés. Ce droit est consacré par la loi du 4 mars 2002. L’équipe médicale est toutefois tenue d’informer le patient de sa situation et des conséquences du refus de soins. Elle mettra tout en œuvre pour le convaincre d’accepter les soins indispensables, tout particulièrement dans le cas où il mettrait ainsi sa vie en danger. La décision du patient sera inscrite dans le dossier du patient et son médecin prescripteur en sera également informé.
Le consentement libre et éclairé :
L’article R4312-14 du code de déontologie des infirmiers dispose que le consentement libre et éclairé de la personne examinée ou soignée est recherché dans tous les cas. Lorsque le patient, en état d’exprimer sa volonté, refuse le traitement proposé, l’infirmier respecte ce refus après l’avoir informé des conséquences et, avec son accord, le médecin prescripteur.
Soins en psychiatrie :
Hormis les soins psychiatriques sans consentement, il n’est pas possible en France de soigner quelqu’un contre son gré.
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