Analyse pratique professionnelle psychiatrie

APP U3

Ma situation se déroule durant la deuxième semaine de mon stage du semestre 3. J’effectue mon stage au sein de Charles Perrens en psychiatrie à U3. C’est une unité fermée de crise. L’unité comporte une capacité maximale d’accueil de 26 patients. L’équipe se compose d’infirmiers, d’aides-soignants, d’ASH, de médecins et d’internes.

La situation m’a porté sur une réflexion étalée sur plusieurs jours. Le patient concerné, Mr D, est un patient atteint de schizophrénie. Ce patient a été admis a U3 à la demande d’un représentant de l’état.

Depuis plusieurs jours, Mr D présente des difficultés avec les autres patients du service et avec l’équipe soignante.

Il s’introduit dans les chambres la nuit à la recherche de nourriture, il est très adhésif aux patients pendant la journée et est constamment en demande de nourriture ou de cigarettes auprès d’eux. Suite aux refus des autres patients, Mr D présente une grande tension interne, il est irritable et parfois menaçant.

La question d’un isolement a été posée plusieurs fois par l’équipe soignante auprès des médecins.

Ce jour là, alors que Mr D était dans la cours, il a pris une cigarette à Mr G qui lui a alors mis un coup de point dans la tête ainsi qu’un coup de pieds.

En quoi l’attente d’une mise en isolement peut-elle être délétère pour le patient et les autres?

La mise en isolement est-elle bénéfique pour ce patient?

Les médecins ont peut-être peur que la mise en isolement soit excessive. La réflexion sur la mise en place d’un isolement peut devenir une réflexion d’urgence car cela peut mettre indirectement le patient en danger ainsi que les patients et l’équipe soignante.

L’isolement peut permettre de couper les liens avec des éléments dit « perturbateurs » pouvant stimuler les délires du patient et donc favoriser une phase d’apaisement.

Cela permet également une mise a l’écart des autres.

Dans cette situation nous retrouvons quatre principaux concepts : le concept de relation soignant - soigné, le concept de consentement aux soins, le concept de privation de liberté et le concept d’isolement

Relation soignant - soigné :

Tout d’abord, la relation débute dès notre conception. C’est ce qui nous unit, nous lie les uns aux autres. C’est un lien nécessaire à la survie, un besoin fondamental. Le concept de relation est précurseur à l’amour de soi, la confiance en soi, l’affirmation de soi ainsi que la place que l’on peut occuper dans la communauté que ce soit au sein de la famille ou de la société.

La forme de base du lien social est la relation interpersonnelle, elle correspond au besoin que l'autre ait un regard positif sur soi, au besoin de s’affirmer, et au besoin de se différencier et d'être « semblable à ».
Pour résoudre les dissonances nous allons aller vers des compromis, le conformisme, ou au contraire des conflits. Les stratégies misent en place pour cela seront influencées par l’antériorité des rapports entre les personnes concernées c’est à dire leur statut, leur position de vie etc...

Il existe différents types de relation, la relations de dépendance, la relation de maternage, la relation d’autorité, la relation éducative, la relation coopérative, la relation d’acceptation, la relation sociale et la relation sexuée.
 La relation soignant-soigné se définie comme étant un type particulier de relation professionnelle où les rôles sont distincts, dont l’objectif est centré sur la personne soignée, c’est à dire de satisfaire ses besoins, et qui est basée sur un savoir, savoir-faire et savoir-être spécifique du soignant qui sont des compétences acquises au cours du cursus suivi par le soignant et de son expérience professionnelle. La relation soignant-soigné est au centre du soin comme le dit Monique Formarier dans son article la relation de soin, concepts et finalités « Depuis de nombreuses années déjà, la profession d’infirmière a fait de la relation avec le patient un élément central des soins. Personne, aujourd’hui, ne peut plus contester l’importance de l’attitude relationnelle des soignants dans les activités de soin. »

La relation soignant-soigné s’inscrit dans une relation de dépendance qui est une relation de hiérarchie qui renvoie à un contrat implicite entre le soignant et le soigné dans lequel ce dernier consent régression, soumission et privation en échange de protection, sécurité et bien être. On retrouve deux formes de relations de dépendance, la dépendance naturelle et la dépendance pathologique.

Consentement :

Le consentement au soin est un préalable indispensable à tout acte médical ou mise en place d’un traitement. Dans un sens général, c’est l’action d’accepter. Dans le domaine juridique, il s’agit de donner son accord

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