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L’exploitation du sport et des héros sportifs dans la communication vous parait-elle relever des valeurs de l’Humanisme ?

Dissertation : L’exploitation du sport et des héros sportifs dans la communication vous parait-elle relever des valeurs de l’Humanisme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2015  •  Dissertation  •  1 123 Mots (5 Pages)  •  1 078 Vues

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L’exploitation du sport et des héros sportifs dans la communication vous parait-elle relever des valeurs de l’Humanisme ?

Dès la Grèce Antique, le sport par l’intermédiaire des Jeux Olympiques, a permis aux hommes qui s’y illustraient d’obtenir grâce à leur seule force physique une place à part entière dans la société. Des clameurs encensées dans les stades aux statues érigées en leur honneur, les athlètes représentaient le parfait reflet d’une communauté rendue fière par leur exploit et par l’idée d’une certaine forme de domination par rapport aux autres. A l’époque où les conflits se réglaient à coups de glaives, il n’est pas surprenant de voir que le sport était le terrain de jeux favori des Cités pour étaler, aux yeux de tous, la démonstration symbolique de leur puissance. Mais cela est-il bien différent aujourd’hui ? Si le sport permet bel et bien de démontrer toute la force de l’Homme en y reflétant des valeurs humanistes telles que le dépassement et l’accomplissement de soi, il a aussi des effets déterminants et donc pervers sur ceux qui sont dans l’incapacité d’atteindre un certain niveau d’excellence. Pire, l’exploitation et le développement de l’image du sportif en tant qu’ « Etre Suprême » par les médias incite aux dérives comme l’exaltation des tensions liées à la compétition ou l’utilisation abusive de sa notoriété à des fins purement commerciales.

Tout d’abord, qu’est-ce que l’Humanisme ? L’humanisme est un courant de pensée qui a éclot en Italie puis s’est rapidement diffusé dans toute l’Europe durant la Renaissance. S’inspirant des philosophes gréco-romains, il place l’individu au cœur de sa réflexion. Etre humaniste c’est croire pleinement aux capacités intellectuelles et physique de l’Homme qu’on estime potentiellement illimitées, avec pour idée centrale qu’il est libre et maître de son destin. Les valeurs qu’on lui associe sont celles de l’indépendance, du goût de l’aventure et de la quête de soi, le libre-arbitre ainsi que la tolérance. Le héros sportif qui pourrait se traduire comme l’aboutissement d’une performance physique hors-norme entre parfaitement dans ce schéma de pensée dans le sens où il exalte à son paroxysme ce qu’il est capable de faire.

Pour autant, le sport dans sa médiatisation et dans l’exploitation de ses idoles revêt un caractère excluant qui entre en contradiction avec l’esprit humaniste. En effet, l’exigence pour l’excellence à toujours donner plus pour être le meilleur a nécessairement un effet de rejet sur ceux qui ne parviennent pas à se dépasser ou du moins à être plus fort que… Pierre de Coubertin (1863-1937), fondateur du Comité international Olympique et éminent émissaire du développement du sport en France, est considéré comme l’un des représentants les plus importants de l’humanisme olympique. Sa volonté de rendre accessible aux plus grands nombres les activités sportives malgré de très nombreux conflits l’ont placé en tête de gondole d’un esprit militant pour l’excellence de l’individu. Malgré cela, en plus d’afficher clairement son racisme, sa vision des choses était en tout point de vue excluante pour les « plus faibles ». Il écrira « Il y a deux races distinctes : celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Et bien, dans les collèges comme dans le monde, les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts ». Humaniste ? Oui, sauf lorsque cela concernent les « Noirs », les « Jaunes », les « Rouges », les handicapées ni même les femmes. Certes, ces propos appartiennent au siècle dernier et sont représentatifs d’une pensée largement admise pour l’époque mais même durant l’ère moderne on observe ce caractère excluant au niveau des différents degrés de médiatisation des sports par exemple. Comment justifier le fait qu’un match de football bénéficie d’une plus large visibilité qu’une partie de curling ? Outre l’intérêt ou le plaisir qu’on prend à regarder l’un ou l’autre selon des critères subjectifs, la réponse réside dans un critère bien plus pragmatique que cela : la rentabilité. Le sport, au-delà d’être un loisir de masse, est une industrie générant des milliards de dollars de profit pour ceux qui en possèdent les droits de diffusion. Que l’argent passe à travers le sponsoring ou les droits à l’image, il fonctionne comme une multinationale faisant les choix stratégiques les plus lucratifs pour son actif. Lorsque qu’une marque est prête à débourser 4,5 millions de dollars pour un spot publicitaire de 30 secondes au Super Bowl, soit 150.000$ la seconde, en étant certaine d’obtenir un retour sur investissement ce n’est pas étonnant que la NBC privilégie sa diffusion plutôt qu’une partie de squash, si intense soit-elle.

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