Cadre Noir De Saumur
Recherche de Documents : Cadre Noir De Saumur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lucilache • 4 Mai 2014 • 2 559 Mots (11 Pages) • 1 070 Vues
Le cadre Noir de Saumur
Le Cadre Noir de Saumur regroupe aujourd'hui l'ensemble des professeurs de L'Ecole Nationale d'Equitation, véritables experts dans une ou plusieurs disciplines, les écuyers ont pour mission principale de transmettre un savoir technique et théorique dans une ou plusieurs disciplines. Depuis 1815, les écuyers du Cadre Noir représentaient les instructeurs d'équitation de l'Ecole de Cavalerie. Aujourd'hui, au nombre de quarante-trois, ils forment les cadres civils de l'équitation, pratiquent la compétition, conduisent des activités de recherche, de documentation et de transmission de la tradition. Ils doivent également dresser et maintenir en état performant les chevaux qu'ils présentent dans la Reprise de Manège ou dans celle des « sauteurs », ainsi que dans les compétitions nationales et internationales où ils représentent l'école.
Cultivés, instruits de l'enseignement des grands maîtres de l’équitation et curieux de l'évolution des pratiques équestres, les écuyers du Cadre Noir contribuent activement au maintien et au rayonnement de l'équitation française en illustrant et en transmettant ses principes, lors de présentations publiques en France et à l'étranger.
L’UNESCO a inscrit en novembre 2011 l'Equitation de Tradition Française et le Cadre Noir de Saumur au patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité.
I) Origine du nom
Dans la terminologie militaire, due aux guerres napoléoniennes, les cadres sont un ensemble de gradés chargés de l’encadrement de la troupe. Les sous-lieutenants formés à l’école de cavalerie de Saumur portent, à partir de 1876, un uniforme aux tons bleus, sombre en grande partie, plus ou moins défini : on les surnomme le « Cadre bleu ». En 1888, est évoquée la possibilité d'appeler l’école le « cadre d’or », suivant les caractéristiques colorées des éperons, viroles de cravaches et les décorations du képi et de la tunique. Le chef d’escadrons de Contade change la tenue en 1898 pour imposer le noir, autant par facilité d'intendance que pour suivre un effet de mode des plus fortunés parmi les élèves1. Le nom de « Cadre noir » s'impose alors comme nom d’usage.
Jusque récemment, le Cadre noir s'appelait pour l’armée française « les écuyers du Manège de Saumur » : c’est le 21 janvier 1986 que le Cadre noir gagne officiellement son nom en devenant un organisme officiel. Jusque là, le nom n'était pas déposé ni protégé, seulement un usage : pour illustration, en 1986, l’école demande à deux entreprises locales de lui verser des subsides pour leur utilisation de ce nom, ce qui lui est refusé. L’utilisation du surnom est ancienne, sa première mention remonte à 1900, où un chroniqueur de la revue Sport Universel Illustré utilise le terme de « Cadre noir ». L’usage militaire est officialisé par le lieutenant-colonel de Saint-André, écuyer en chef de 1964 à 1972, qui fit son papier à en-tête au nom de « Cadre noir, l’écuyer en chef » en lieu et place de « l'écuyer en chef du Manège » ou « Manège, l’écuyer en chef ».
II) Histoire
1) Avant le Cadre Noir l’équitation de tradition française.
A la Renaissance, l'influence de la vie des cours princières italiennes transforme les modes de vie des puissants. Comme en architecture où le modèle italien remplace le château fort à but militaire par des demeures de plaisance (par exemple les châteaux d'Azay le Rideau, de Chambord ou de Fontainebleau), le raffinement italien apporte le souci des fêtes, des pratiques de danse et l'usage du cheval pour la parade s'ajoute à ses usages de chasse et de guerre. A partir des maîtres italiens, les écuyers français enseignent les nouvelles techniques pour monter à cheval et introduisent les ballets de chevaux à côté des danses et de la musique.
L’éducation équestre des jeunes nobles poursuit d'autres buts que la guerre ou.la chasse, notamment la pratique des figures pour les ballets et le premier traité d'équitation français est écrit par Salomon de La Broue. A partir de lui, les écuyers dont Antoine de Pluvinel qui enseigne ce nouvel art équestre au futur Louis XIII, développent l'art équestre français et quand le modèle de la cour de Versailles influence l'Europe entière, avec l'architecture des palais et la langue française, l'équitation française deviendra un modèle pour toutes les cours d'Europe.
En France même, de nombreux écuyers enrichissent ces réflexions par leurs traités d'équitation et diffusent dans leurs académies cet art équestre fait de discrétion, de recherche de là complicité entre le cavalier et le cheval avec un souci particulier de l'élégance du couple cavalier/cheval. Le Manège de Versailles où se forment les jeunes nobles dans leur préparation au métier d'officier brille par l'éducation équestre que les meilleurs écuyers du royaume y dispensent. L'évolution de ces enseignements équestres les adapte aux nécessités militaires mais sans cesser de poursuivre l'objectif de promouvoir l'art de bien monter.
2) Les origines du Cadre Noir : une première génération d'écuyers civils
Si les guerres de la Révolution et de l'Empire ont certes confirmé la bravoure légendaire de la cavalerie française, elles ont aussi révélé l'insuffisance de sa formation équestre. Les maladies contagieuses, la férocité des combats et la mauvaise qualité de l'équitation militaire de l'époque ont anéanti ses troupes. Au lendemain des guerres napoléoniennes, la cavalerie française est décimée. Dès 1825, pour reformer les troupes à cheval. , une école de Cavalerie fut créée à Saumur avec pour mission de normaliser l'emploi du cheval de guerre. Face à l'urgence de cette remonte en cavaliers et en chevaux, on y constitue un corps d'enseignants composés de quelques grands écuyers , civils, issus des Manèges de Versailles, des Tuileries ou de Saint-Germain. Considérés comme l'élite de l'époque, ils forment des élèves officiers de cavalerie : c'est la naissance du Cadre Noir de Saumur.
Ce recours aux meilleurs écuyers de l'Ancien Régime ou de l’Empire assure à l'équitation de tradition française la continuité de la transmission orale directe de maître à disciple.
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