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Quels sont les déterminants des représentations associées au « sportif immigré » ? Varient-ils selon le sport, le sexe, le pays ?

Dissertation : Quels sont les déterminants des représentations associées au « sportif immigré » ? Varient-ils selon le sport, le sexe, le pays ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2022  •  Dissertation  •  2 078 Mots (9 Pages)  •  488 Vues

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Sujet : Quels sont les déterminants des représentations associées au « sportif immigré » ? Varient-ils selon le sport, le sexe, le pays ?

Accroche

Pour commencer, il faut avant tout comprendre les termes « déterminants » et « représentations ». Un déterminant, en sciences sociales, est un facteur qui influence la prise d'une décision, une situation ou bien ici une représentation. Une représentation, c'est l'interface symbolique entre l'individu et son environnement perçu. Les représentations sont un produit de l'esprit humain, qui permet de conserver de l'information, mais transformée, souvent dans le sens d'une schématisation.

A partir de ce sujet et de ces définitions, découlent quelques questions. Quels sont les facteurs qui influencent l’interface symbolique du « sportif immigré » ? Ou bien sous forme plus simple, qu’est-ce qui nous permet de construire une image du « sportif immigré » ? A travers ce sujet, on peut aussi se demander ce qui permet à l’immigré de s’insérer dans la société, s’insérer dans le monde sportif ? Ou encore comment le sport intègre/met à part les pratiquants immigrés ?

Pour répondre à ces différentes questions, nous verrons que les déterminants des représentations associées au « sportif immigré », se trouvent aux échelles internationales, nationales, mais aussi du milieu social.

Le développement sera organisé en fonction de ces échelles. Nous commencerons par l’échelle internationale et ses enjeux, puis nous poursuivrons avec l’échelle nationale et l’intégration des sportifs immigrés, avant de terminer avec l’échelle du milieu social et ses influences sur le sportif.

Tout d’abord pour parler de « sportif immigré » à l’échelle internationale, il faut comprendre que les enjeux géopolitiques sont très grands. En effet, selon Raffaele Poli, les performances sportives constituent un extraordinaire moyen pour véhiculer un imaginaire de puissance. Un pays brillant au niveau sportif montre une image brillante du pays en lui-même. Alain Calmat va jusqu’à dire que la finalité du sport « est souvent de servir des intérêts politiques, économiques, voire hégémoniques ». Avoir des athlètes performants prouve en quelque sorte la puissance du pays, c’est pourquoi l’appropriation de talents sportifs est importante pour tous les pays. Pour la France, avoir un joueur du talent de Kylian Mbappé est un privilège et ça le président Emmanuel Macron le sait également. En effet, dans une interview pour le new york Times, Mbappé révèle que M.Macron lui a glissé quelques mots pour le convaincre de rester en France. Il aurait dit « Je ne veux pas que tu partes maintenant tu es tellement important pour le pays. Tout le monde va être content si tu restes ». On comprend donc que garder un joueur de son niveau est important pour l’image, du club, du championnat mais aussi de la France. Avoir de bons joueurs est également un objectif des sélections nationales africaines. De nombreux sportifs africains jouent dans des championnats européens, et ont immigré pour jouer à très haut niveau. Lorsqu’ils doivent choisir entre leur pays d’origine et le pays où ils ont immigré, ce n’est pas souvent évident de privilégier le pays natal. C’est le plus récurrent pour les joueurs qui ont la possibilité de représenter des nations européennes comme la France ou l’Allemagne car c’est plus intéressant pour la carrière sportive car l’Europe offre bien plus de possibilité pour les joueurs, être international européen a plus de valeur qu’être international africain aux yeux du marché. À cet égard, le recruteur pour la République Démocratique du Congo en Belgique Christian Nsengi précisait qu’«il est difficile de persuader les bons joueurs d’opter pour le Congo» dans Foot Magazine en 2003. Certains pays comme les prospères États pétroliers du Golfe Persique vont encore plus loin dans le processus de « marchandisation des identités » notion évoquée par Bourgeois et Whitson en 1995, en payant des sportifs pour qu’ils acceptent d’être naturalisés. C’est notamment le cas de l’athlète kenyan Stephen Cherono, qui a été naturalisé Qatari sous forme d’un véritable transfert, car le Qatar en échange doit lui verser 1000$/ mois jusqu’à la fin de sa vie. C’est d’autant plus un transfert car il n’avait aucun enracinement ou lien culturel avec le Qatar.

Ensuite, on peut lier le sportif immigré avec l’histoire internationale car la pratique du sport mais aussi l’immigration sont souvent lié à des faits historiques. C’est par exemple le cas avec l’essor des coureurs marocains dans les années 80. D’après une étude de Manuel Schotté, durant la période du protectorat français, s’est produite une spécialisation des jeunes Marocains en course à pied. Cette spécialisation découle d’une stigmatisation première : c’est parce que l’accès à la plupart des autres pratiques sportives lui était fermé qu’une partie de la population colonisée se reporte sur la course et y connait des succès. S’en est ensuite suivi un processus de détection et de formation de coureurs à pied compter des années 1980 sur le plan national. Leur succès a également été facilité par une demande importante à ce moment-là, due à une généralisation des rémunérations à la prime et une distribution inégalitaire des gains, ce qui rend la situation trop incertaine. Cette situation a forcé un grand nombre des coureurs Européens à déserter le marché athlétique international, laissant ainsi la place aux marocains, qui avaient tout à gagner. S’est ensuite effectué un « remplacement des élites athlétiques internationales » car les européens réalisaient des performances des croissances à l’inverse des marocains.

On voit donc clairement que les aspects internationaux qu’ils soient politique ou historiques sont des déterminants à prendre en compte

Ensuite, le deuxième aspect à prendre en compte est l’intégration des immigrés. Celle-ci est souvent rendue compliquée par un racisme ambiant. Cependant ce n’est pas le cas pour tous les pays d’origine. Les immigrés ventant du Canada ou des Usa sont moins victime en règle générale. A l’opposé, les pays africains ou encore même les Polonais par exemple éprouvent des difficultés dans l’intégration. Cela peut être lié au nom de famille à la nationalité, la couleur de peau. Ces caractères qui sont des éléments étrangers mènent régulièrement à la xénophobie et sont souvent liée à des insultes, qui peuvent aller jusqu’à des bagarres. Cela a été le cas pour de grands footballeur comme Kopa ou Tigana évoqués dans l’étude de Stéphane Beaud et Gérard Noiriel. L’autre élément qui n’a pas facilité l’intégration des sportifs immigrés est la création d’associations sportives « ethniques ». On a souvent entendu parler de clubs de football, dont le nom était composé avec des nationalités (je pense ici au club des Portugais de l’elsau, de l’azzuri à Mulhouse, ou les Espagnols de Colmar, mais il y avait également des associations algériennes). A leur création, ces associations rassemblaient les membres de la communauté mais les éloignaient en même temps du reste de la population et les mettaient à l’écart.

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