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Étude de La Nouvelle Le Torrent d'Anne Hébert

Mémoire : Étude de La Nouvelle Le Torrent d'Anne Hébert. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2015  •  1 161 Mots (5 Pages)  •  2 149 Vues

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La Peur de Jean-Charles Harvey et Le torrent de Anne Hébert sont des œuvres québécoises publiées à la suite de la Deuxième Guerre mondiale (respectivement 1945 et 1950) qui parle, d’une façon très différente, du Québec et de sa situation. Dans la nouvelle « le torrent », le personnage de François incarne tout autant l’aliénation du peuple canadien-français dénoncée par Jean-Charles Harvey dans La Peur que le mouvement d’émancipation auquel le conférencier semble vouloir mener ses auditeurs. L’analyse des deux œuvres montrera si cette affirmation est fondée en comparant les deux textes, tout autant au niveau de l’aliénation qu’au niveau du mouvement d’émancipation.

L’aliénation du peuple canadien-français est effectivement montrée dans les deux textes. Dans La Peur, l’auteur dénonce l’église d’être à la base de cette aliénation en dominant plusieurs parties de la vie de la population. Premièrement, est-ce vraiment de l’aliénation? Par définition, l’aliénation est le fait qu’un individu n’est plus lui-même, est asservie, donc n’est plus libre. Jean-Charles Harvey, à plusieurs reprises dans le texte, affirme que les Canadiens français ne sont pas totalement libres, par exemple lorsqu’il parle de la peur et affirme qu’elle « met en danger le progrès et les libertés de l’homme » p.27 ou que « la province de Québec est dominée par la Peur; c’est pour cette raison, par conséquent, que tant de nos libertés sont étouffées » p.41. On peut donc en conclure que Jean-Charles Harvey parlait bel et bien d’aliénation du peuple par l’église. Cependant, une chose très importante dans son texte est que ce n’est pas la religion elle-même qui crée cette aliénation, mais le cléricalisme : « ce n’est pas la religion précisément, pas même l’Église, devant laquelle il faut s’incliner, non, je dis puissance cléricale » p.35. C’est donc ceux qui incarnent la religion, et qui abusent de pouvoir, selon l’auteur, pour contrôler tout le reste, comme l’éducation et la politique. Depuis leur jeune âge, le peuple est aliéné à l’école, qui est dirigée évidemment par les religieux. La raison pourquoi cela reste un problème? À cause du silence de la population, sa censure, une chose à quoi l’auteur porte beaucoup d’importance. Il parle, entre autres, de l’instinct de conservation, qui pousse l’homme à garder silence, à subir la tyrannie, à cultiver sa propre peur. Le peuple est soumis aux désirs et aux ordres du cléricalisme et c’est ce qui crée son aliénation. Au niveau de la nouvelle « Le torrent », il y a beaucoup de similarité. L’aliénation est représentée ici par François, qui est contrôlé par sa mère, sous sa dictature. À la première page, on voit déjà que François est aliéné, qu’il n’est pas libre : « par le décret d’une volonté antérieure à la mienne, je devais renoncer à toute possession en cette vie. » p.7 Il n’est donc pas, tout comme le peuple Canadien français à qui Jean-Charles Harvey faisait son message, libre. C’est aussi pour la même raison : il a peur. Il a peur de sa mère, qui est très comparable au cléricalisme de la précédente œuvre. Claudine et une figure imposante, dominante et même glacée : « Ses yeux lançaient des flammes. Tout son être droit, dressé au milieu de la pièce, exprimait une violence qui ne se contenait plus, et qui me figeait à la fois de peur et d’admiration ». De plus, elle dirige tout ce qui a dans la vie de François, tout comme l’église pour la population, et cela depuis son plus jeune âge. Elle l’a conditionné à avoir peur du

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