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Revenons à Catherine, à L'occasion

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Par   •  17 Janvier 2015  •  640 Mots (3 Pages)  •  860 Vues

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Revenons à Catherine, à l’occasion de qui j’ai dit tout cela.

Catherine donc avait un trousseau de clefs à sa ceinture, comme une tourière

de couvent2

. Apportez des œufs frais à ma sœur, qui est à jeun à l’heure

qu’il est, lui dit Mlle Habert, sœur aînée de celle avec qui j’étais venu ; et

menez ce garçon dans votre cuisine pour lui faire boire un coup. Un coup ?

répondit Catherine d’un ton brusque et pourtant de bonne humeur, il en

boira bien deux à cause de sa taille. Et tous les deux à votre santé, madame

Catherine, lui dis-je. Bon, reprit-elle, tant que je me porterai bien, ils ne me

feront pas de mal. Allons, venez, vous m’aiderez à faire cuire mes œufs.

Eh ! non, Catherine, ce n’est pas la peine, dit Mlle Habert la cadette ;

donnez-moi le pot de confiture, ce sera assez. Mais, ma sœur, cela ne nourrit

point, dit l’aînée. Les œufs me gonfleraient, dit la cadette ; et puis ma sœur

par-ci, ma sœur par-là. Catherine, d’un geste sans appel, décida pour les œufs

en s’en allant ; à cause, dit-elle, qu’un déjeuner n’était pas un dessert.

Pour moi, je la suivis dans sa cuisine, où elle me mit aux mains avec

un reste de ragoût de la veille et des volailles froides, une bouteille de vin

presque pleine, et du pain à discrétion.

Ah ! le bon pain ! Je n’en ai jamais mangé de meilleur, de plus blanc, de

plus ragoûtant ; il faut bien des attentions pour faire un pain comme celui-là ;

il n’y avait qu’une main dévote qui pût l’avoir pétri ; aussi était-il de la façon

de Catherine. Oh ! l’excellent repas que je fis ! La vue seule de la cuisine

donnait appétit de manger ; tout y faisait entrer en goût.

Mangez, me dit Catherine, en se mettant après ses œufs frais, Dieu veut

qu’on vive. Voilà de quoi faire sa volonté, lui dis-je, et par-dessus le marché

j’ai grande faim. Tant mieux, reprit-elle ; mais dites-moi, êtes-vous retenu ?

Restez-vous avec nous ? Je l’espère ainsi, répondis-je, et je serais bien fâché

que cela ne fût pas ; car je m’imagine qu’il fait bon sous votre direction,

madame Catherine ; vous avez l’air si avenant3

, si raisonnable ! […] Je suis

bien aise que nos demoiselles vous prennent, car vous me paraissez de bonne

amitié. Hélas ! tenez, vous ressemblez comme deux gouttes

...

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