Les obsèques de la lionne (La Fontaine) et De la cour (La Bruyère)
Dissertation : Les obsèques de la lionne (La Fontaine) et De la cour (La Bruyère). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar floraquick • 12 Février 2017 • Dissertation • 998 Mots (4 Pages) • 2 418 Vues
Questions sur le corpus
La fable « Les obsèques de la lionne » de Jean de LA FONTAINE appartient au second recueil des « Fables » publié en 1694.
« De la Cour » est un extrait de « Les Caractères », série de portraits satiriques sur les vices et les travers de l’humanité, publiés par Jean DE LA BRUYÈRE entre 1688 et 1696.
Leurs écrits se situent à la fin du XVIIème siècle, dans un contexte où
la monarchie absolue se consolide. Ils ciblent tous deux la Cour de Louis XIV et ses courtisans. L’art de leurs récits met en exergue
les excès de l’absolutisme monarchique. En effet, les critiques formulées par le fabuliste, tout en divertissant ses lecteurs, et l’écrivain, qui fait un portrait acerbe des courtisans confinant au ridicule, révèlent les travers et faiblesses du pouvoir et dénoncent l’hypocrisie des courtisans.
Les deux auteurs utilisent le même genre littéraire : LA SATIRE. Ils se moquent dans le but de critiquer voire de dénoncer.
« Les obsèques de la lionne » est un discours narratif à visée argumentative. La fable est également un apologue (genre littéraire qui illustre une morale) dans lequel LA FONTAINE mêle audacieusement récit de fiction mettant en scène des animaux anthropomorphes (le Lion = le Roi), et commentaires critiques, dont le but est d’instruire et de plaire. Il y fait une féroce satire de la Cour. L’ironie et la parodie sont ici des instruments de dénonciation : dès les premiers vers, LA FONTAINE tourne en dérision le comportement des courtisans : « Je définis la cour un pays où les gens, tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, sont ce qu’il plaît au Prince, ou, s’il ne peuvent l’être, tachent au moins de le paraître… ». Il dénonce les travers de la Cour : « Ils goberont l’appât…». La figure de style, qui consiste à poser une question n’attendant pas de réponse (cette dernière étant connue par celui qui la pose), soit une question rhétorique, est utilisée ; par exemple : «… comment eût-il pu faire ? » en parlant du Cerf que LA FONTAINE disculpe.
« De la Cour » est une satire universelle : critique de la dissimulation et de l’hypocrisie et une satire historique du roi-dieu : Louis XIV qui aime à être vénéré tel Dieu. Il pousse donc ses courtisans à
des comportements imbéciles, idiots, ridicules. C’est, enfin,
un portrait satirique de LA BRUYÈRE sur les courtisans du Roi Soleil.
Dans l’écriture de ses fables, LA FONTAINE utilise l’humour en attribuant des caractéristiques humaines aux animaux, en les personnifiant (majuscules utilisées pour les nommer) ; ceci donne
un effet comique au texte : le Lion qui est veuf, le Cerf qui éprouve
un sentiment de vengeance à la mort de la lionne… Il n’y associe pas l’ironie, la comparaison avec les animaux étant une critique ouverte.
Dans ses portraits satiriques, LA BRUYÈRE utilise l’humour mais également l’ironie en employant des questions rhétoriques : « …qui même les a vus marcher ? ». Le ton est vif et enlevé. Les termes utilisés pour dépeindre le comportement des courtisans, révélant leurs manies, leurs extravagances, soulignent leur caractère comique, ridicule, voire absurde : « …exprimerait l’empressement, l’inquiétude
la curiosité, l’activité ». Ils sont agités, vont et viennent sans but apparent. C’est une caricature de personnages vains : « Leur profession est d’être
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