Les Conseil De Vautrin ( Le père Goriot )

Exemple de développement

Dans la première partie de l’extrait, Vautrin présente à Rastignac les conditions incertaines de la réussite sociale basée sur des choix de vie honnêtes.

Tout d’abord, Vautrin décrit le caractère pénible de la réussite associée à des études en droit. En effet, il présente au jeune ambitieux les sacrifices qu’il devra s’imposer s’il choisit cette voie. D’ailleurs, l’énumération suivante traduit bien les difficultés que rencontrera le personnage en devenant avocat : « Il faut pâtir pendant dix ans, dépenser mille francs par mois, avoir une bibliothèque, un cabinet, aller dans le monde, baiser la robe d’un avoué […] balayer le palais avec sa langue » (l.1-3). De plus, la répétition qui suit : « mais trouvez-moi dans Paris cinq avocats qui, à cinquante ans, gagnent plus de cinquante mille francs par an ? » (l.4-5) permet au locuteur de rendre compte de façon persuasive du peu de chance de succès que rencontrera Rastignac s’il décide de devenir avocat.

C’est dans le même ordre d’idées que Vautrin tente de décourager Rastignac d’opter pour le mariage. Pour ce faire, l’homme d’expérience expose à son interlocuteur l’humiliation dont il devra faire preuve s’il décide de se marier afin de s’enrichir. Ainsi, Vautrin recourt à des images fortes afin de convaincre Rastignac qu’il ne s’agit pas d’un bon choix. Il emploie notamment des métaphores pour convaincre le jeune homme de ne pas privilégier ce choix. Les passages suivants : « Voulez-vous vous marier ? Ce sera vous mettre une pierre au cou » (l.7-8) et «[…]se coucher comme un serpent […] lécher les pieds de la mère, faire des bassesses à dégoûter une truie » (l.10-12) révèlent le peu d’estime qu’a Vautrin à l’égard du mariage. En résumé, on constate qu’une ascension sociale honnête constitue, pour Vautrin, un choix laborieux voué à l’échec.

Par ailleurs, en lisant la suite du monologue, le lecteur comprend rapidement que Vautrin favorise la corruption afin de gravir efficacement les échelons de la société parisienne.

Tout d’abord, ce dernier fait comprendre subtilement à Rastignac que s’il veut réussir il se doit de faire abstraction de toute forme d’honnêteté. En effet, plusieurs passages de l’exposé de Vautrin laissent sous-entendre que la tricherie doit être privilégiée afin de réussir socialement. Par exemple, sur un ton qui ne laisse planer aucun doute, il affirme que pour faire son chemin dans la société, « il faut [se] manger les uns les autres comme des araignées dans un pot » (l.28). Cette comparaison met en lumière le caractère violent de sa philosophie de la réussite. D’ailleurs, la lecture complète de l’extrait laisse voir un champ lexical relatif au combat fort révélateur de sa conception de la réussite : « corsaire » (l.6), « révolte » (l.10), « guerroyer» (l.14), « lutter » (l.14), « combat » (l.28), etc. Cette insistance sur le combat illustre bien que Vautrin conçoit la réussite comme un champ de bataille où seuls les plus résistants et les plus rusés survivront.

Enfin, Vautrin n’épargne aucun moyen pour mettre en place toutes les chances de réussite. Effectivement, ce dernier va même jusqu’à minimiser la gravité de l’escroquerie entre frère

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