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Le bonheur s'accroît-il avec le temps?

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Par   •  1 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  1 459 Mots (6 Pages)  •  835 Vues

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Charlotte Peyrot TS1

Le bonheur s'accroît-il avec le temps?

Le bonheur se traduit par: "un état de satisfaction complète" ou encore par: "une joie ou un plaisir liés à une circonstance". Si le bonheur tel qu'il est défini par le dictionnaire s'accroît avec le temps, les personnes les plus âgées devraient de ce fait être les plus avantagées sur le plan du bonheur puisqu'elles ont eu l'occasion d'être confrontées à une multitudes de circonstances en comparaison à une plus jeune population. Sachant comment ils parvinrent jadis à la béatitude, les aînés ne sont-ils pas plus compétents au fil du temps à atteindre cette dernière et de manière plus intense? Comment un tout jeune homme peutil mesurer son bonheur quand il ne l'a que très peu connu et n'a pas toujours la maturité pour l'apprécier? Ainsi le bonheur peut s'accumuler au fil du temps, telle une discipline pour laquelle un entrainement continuel nous élèverait. Mais n'oublions pas que le bonheur est éphémère, une fois le plaisir passé, l'être humain retrouve son stade initial désireux. Sommes-nous en mesure de déclarer notre bonheur plus grand sous prétexte que nous l'avons connu plusieurs fois auparavant et bien que celui-ci ne nous affecte plus en aucune manière? Ne nous méprenons-nous pas en qualifiant notre bonheur en fonction de sa durée qui de surcroît est subjective? Il nous faut donc examiner le fonctionnement et les fondements du bonheur.

Que le bonheur s'accroît avec le temps semble tout à fait évident si on prend l'exemple d'un tout jeune homme sortant de la faculté de médecine qui ne sait comment s'y prendre pour concilier vie intime et professionnelle, débordé de travail, il souffre de ne réussir à voir ses proches que si peu. Un quadragénaire quant à lui, ayant un plus grand nombre d'années de labeur à son actif comble parfaitement ses désirs sociaux ayant acquis avec l'expérience une méthode et une organisation optimale. Le bonheur se manifeste par la satisfaction d'un désir précédé d'une souffrance, d'un manque ce qui nous amène à la conclusion que comme l'énonce Schopenhauer dans Aphorisme sur la sagesse dans la vie: " La satisfaction, ou le bonheur, ne peuvent donc jamais être quelque chose de plus que la suppression d'une douleur, d'un besoin". Or ces douleurs et besoins sont d'autant plus aisément supprimables lorsque nous y avons déjà fait face, ce qui est probablement le cas pour les plus âgés de la population, leur maturité leur permet de mieux appréhender les évènements, d'où l'observation de Schopenhauer: "des malheurs évités, le bonheur se compose". D'autre part en considérant la théorie de Nietzsche

selon laquelle l'oubli est une des conditions du bonheur, telle la vache qui incapable de se souvenir, ne connaît ni ennui ni douleur, les aînés de la population sont de ce point de vue privilégiés. La perte de mémoire inhérente à la vieillesse (sans parler d'amnésie qui serait en revanche néfaste) est un acte de mise à distance et de libération du passé, qui épanouit notre créativité: " Donc il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli." ( Considérations inactuelles )

Mais la jeunesse ne peut-elle pas elle aussi avoir accès à un bonheur aussi vif que ses aînés sous prétexte qu'elle a vécu moins longtemps? Le temps est parfois une grandeur subjective, il n'est pas ressenti ni vécu de la même manière par tout le monde. Dès lors, on peut se demander: "Que dire de celui qui a vécu heureux pendant plus longtemps, qui a plus longtemps contemplé le même spectacle?" Ce à quoi Plotin nous répondrait dans la Première Ennéade livre 5 que: "Si, en contemplant plus de temps ce spectacle, il l'a vu de manière à s'en faire une idée plus exacte, la longueur du temps lui a servi à quelque chose; mais s'il l'a vu de la même manière pendant tout le temps, il n'a aucun avantage sur celui qui ne l'a considéré qu'une fois." Le bonheur dépendrait en réalité de nous, du profit que nous tirons ou non du "spectacle" auquel nous avons pu assisté. Mais peut-on réellement se référer au temps pour qualifier ou quantifier notre bonheur? Ceci impliquerait d'attendre qu'un homme soit mort pour déterminer

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