La modernité poétique chez Appolinaire

Guillaume Apollinaire disait « Chacun de mes poèmes est la commémoration d’un évènement de ma vie ». La matière même qui constitue le recueil Alcools est bien la vie de son auteur. Tout d’abord, le poème Zone peut être interpréter comme une autobiographie étant donné qu’il raconte de manière exact l’enfance d’Apollinaire, il cite notamment « Le plus anciens de camarades René Dalize », il dresse les lieux où il a vécu « Paris, le bord de la méditerrané, Rome, Amsterdam » mais parle aussi des situations quotidiennes (« le zinc d’un bar crapuleux » ou quand il parle des femmes « Ferdine la fausse ou Léa l’attentive »). Le recueil fait également part de ses souvenirs amoureux comme « Nuit Rhénane » pour Annie Playden, de souvenirs précis « Poème lu au mariage d’André Salmon » ou de poèmes adressés directement à ses amis (« Rozemonde » ou « A André Deran »). Pour conclure, Apollinaire créer comme une dimension allégorique au « je » lyrique pour que ce « je » lui permette de prendre une valeur universelle.

Parmi les figures évoquer dans Alcools, celle de l’enchanteur incarne selon moi le double du poète. En effet, le thème de l’enchantement est souvent repris dans les œuvres d’Apollinaire, notamment dans « L’enchanteur pourrissant » mais également dans « Merlin et la vielle femme » de Alcools. Dans celui-ci, les ambiguïtés de merlin reflètent celle du poète : entre paganisme et christianisme et entre monde anciens et monde moderne. De surcroit, l’image d’un créateur alliant le traditionnel et le moderne pour créer une énergie nouvelle symbolise de manière certaine l’œuvre d’Apollinaire.

Dans Alcools, Apollinaire se retourne souvent sur les femmes disparues de sa vie. Le thème de l’amour perdu est au cœur du recueil et se mêle à celui des femmes, qui font partie intégrante de la vie du poète. Ainsi, les femmes sont sujets à différentes interprétations. En effet, il y a les femmes « sorcière » enchanteresses victime autant que bourreau, elles sont présentes notamment dans le cycle "des Rhénanes". La Loreley qui fait mourir d’amour mais par destin tragique sachant qu’elle ne peut pas ne pas séduire. Les « femmes aux cheveux verts », génies maléfiques des eaux qui enchantent les hommes : elles sont comparables aux "nixes nicettes aux cheveux verts et naines ». Les sirènes qui par leur chant entrainent les marins dans la mort « chanson du mal aimé ». La sphinge qui fait périr ceux qui ne peuvent répondre à l’énigme ; « Viviane ». Toutes ces figures féminines convergent vers une référence personnelle à double face, celui d’Annie Playden et Marie Laurencin : femmes séductrices mais irrésistibles et qui font souffrir le poète.

) A travers certains thèmes récurrents Apollinaire expriment sa mélancolie, son mal de vivre. En effet, parmi ces thèmes nous avons : l’amour perdu, l’expression des sentiments, le désespoir ou encore la modernité. D’un autre coté nous retrouvons le temps qui passe, c’est très marquant dans le poème. Il est annoncé dès le second poème « Le pont Mirabeau » qui lit dans le flot de la seine l’image même de l’amour perdu « L’amour s’en va comme cette eau courante v.13 ».

Cette ambiance lancinante nous approche d’une complainte, l’image du temps qui passe met en avant la disparition de toutes choses avec cette eau qui efface les traces de la vie. Cet aspect lancinant se retrouve aussi dans « Nuit Rhénanes » avec l’image du chant et du batelier.

« Peut-on forcer la poésie à se cantonner hors de ce qui l'entoure, à méconnaître la

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