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La Bruyère

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Par   •  22 Janvier 2013  •  1 377 Mots (6 Pages)  •  1 046 Vues

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Littérature en Terminale L

Jean de La Bruyère, Les Caractères

A- L’œuvre au programme : texte du B.O. n°13 du 25 mars 2004

Domaine : Littérature et débats d’idées - Le moraliste et le pouvoir

Oeuvre : Les Caractères de Jean de La Bruyère (chapitres “De la Cour”, “Des Grands”).

L’étude de ces chapitres sera accompagnée de lectures cursives complémentaires d’extraits des “Caractères” au choix du professeur.

B- Les perspectives retenues dans la séquence proposée :

L’étude des Caractères se rattache au domaine de la littérature et du débat d’idées ; la place de La Bruyère, comme observateur engagé dans la société de son temps, est explicitement désignée dans sa relation avec le pouvoir. L’objet d’étude laisse entendre qu’à partir de cet écrivain, et du texte au programme, il faudra s’intéresser plus particulièrement à la relation du littéraire au politique en cette fin du XVII°siècle. Qu’est-ce donc qu’un moraliste, dans la société de ce temps, et quels liens instaure-t-il avec les puissants de ce monde ? Peut-on parler d’un regard descriptif, ou d’une démarche prescriptive ? D’un réflexe anthropologique, ou d’une approche sociologique ? D’une vision limitée à son époque, ou universelle ? Enfin, le moraliste n’est-il pas aussi « chargé d’éduquer le pouvoir » (Romain Lancrey-Javal), si l’on en croit l’apostrophe à Théagène (DG, 2) ?

Le choix des deux chapitres, “De la Cour”, “Des Grands”, apporte une précision supplémentaire. Il s’agit beaucoup moins, en effet, de définir la position de La Bruyère par rapport au régime en place (une monarchie absolue, de droit divin, dont il n’a jamais contesté la légitimité) que la place, la forme, et la justification du discours satirique face à des cibles déterminées : le sommet de la hiérarchie, le monde des privilégiés, celui des puissants et celui des courtisans, grands et petits.

C’est donc, avant tout, à un repérage historique que nous amène l’œuvre au programme. Mais cette dimension doit être rapidement problématisée dans la mesure où le discours prétend à une facture universelle ; c’est ainsi que l’écrivain, aux yeux des critiques, deviendra un « classique ». D’autre part, la position du moraliste, dans sa dimension politique, philosophique et religieuse, mérite d’être précisée et nuancée, dans ce qui l’a nourrie et motivée, notamment dans ses liens avec la culture antique (La Bruyère, écrivain classique, se réclame des « Anciens ») ; mais elle doit aussi beaucoup aux « modernes » qui l’ont précédée ou accompagnée. Enfin, la forme de l’œuvre mérite un commentaire : il est permis d’évoquer une « poétique de l’hétérogénéité alliée au discontinu » (D. Bertrand), qui n’est pas réductible à une trilogie (maximes brèves, éthopées, réflexions) ; l’argumentation, en fait, se présente comme un véritable complexe esthétique, un parcours de lecture et une démarche active dans des genres et des registres variés.

On assignera donc trois objectifs à la séquence proposée :

• Etudier l’œuvre dans sa résonance historique mais aussi universelle.

• Enrichir et éclairer l’étude des Caractères par celle de l’intertextualité.

• Définir le discours argumentatif dans sa discontinuité, ses genres pluriels, et la variété de ses registres.

B1- L’œuvre dans sa résonance historique, politique et sociale.

La séquence vise d’abord une mise en perspective historique : la place du texte dans son environnement politique et social, la Cour de Louis XIV, à la fois dans ce qu’en montrent les peintres (« ut pictura poesis », telle semble l’approche des Caractères ) et dans ce qu’en disent les textes à partir des témoignages contemporains (La Fontaine, Boileau, Molière, La Bruyère lui-même dans d’autres chapitres). Donner à voir, à entendre (la musique baroque), à lire : telle sera la démarche au début de la séquence, pour donner une idée de la fin de ce siècle, qui n’est pas celui des Lumières et d’un écrivain contestataire, mais l’environnement de penseurs éclairés, volontiers nostalgiques, catholiques et fervents défenseurs d’une monarchie fondée sur des valeurs spirituelles réputées éternelles.

Dans cette perspective, les élèves seront finalement amenés à se poser la question

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