Est-ce que le roman Gargantua de Rabelais est une oeuvre d'apprentissage?
Dissertations Gratuits : Est-ce que le roman Gargantua de Rabelais est une oeuvre d'apprentissage?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CSAUZE • 28 Décembre 2012 • 1 486 Mots (6 Pages) • 1 494 Vues
L’éducation est l’un des sujets qui ont le plus intéressé les humanistes qui reprochent à leurs prédécesseurs de ne favoriser que la mémoire des élèves en leur faisant étudier des commentaires de commentaires au détriment de l’étude des textes véritables et surtout de la réflexion personnelle.
Rabelais, qui a confiance en la nature humaine et dans les progrès de la connaissance pense qu’une bonne éducation permet de développer les qualités de l’homme.
Ainsi il nous présente dans le roman Gargantua, le parcours éducatif du jeune prince éponyme. D’abord en proie à des théologiens sorbonagres , Thubal Holoferne puis Jobelin bridé, et malgré 52 ans et 22 mois d’apprentissage il apparait si « fou niais ahuri et radoteur » que Grandgousier le confie à Ponocratès.
Dans un premier temps, ce précepteur aux pratiques novatrices qui a instruit le page Eudémon, observe les pratiques du géant avant de lui administrer l’Elebore d’Anticyre destinée à le purger des mauvaises habitudes prises dans son ancienne vie.
Le programme de Ponocratès est en tous points différent de celui des Sorbonagres et on peut se demander en quoi il reflète les idéaux humanistes.
Dans un premier temps nous étudierons les principes d’une éducation novatrice puis nous verrons en quoi ce programme reflète un idéal éducatif.
I L’éducation d’un géant
En filigrane Rabelais propose une critique virulente de l’éducation telle que la pratiquait la Sorbonne. Centré sur la théologie et la glose, le système valorisait la répétition au détriment de la réflexion. En humaniste l’auteur propose ici une éducation (un enseignement) centré sur l’élève et la découverte de nouveaux domaines de connaissances.
1. La pluralité des domaines
Evidemment notre texte fait écho au chapitre XX , sa structure respecte la chronologie d’une journée « type » -à »4 h du matin » « pendant que » « puis » cela fait » » etc…traduisent une journée bien remplie. La concomitance des activités est marquée par les participes présents « attendant, retournant… » et le découpage en § souligne cette succession d’activités.
Le texte est rédigé à l’imparfait de l’indicatif à valeur itérative, ainsi R nous montre que cette journée est à l’image de tous les jours passés avec P.
On notera aussi l’importance des verbes traduisant les agissements de G et P : On lui lisait, il se retirait, ils considéraient, il récitait, ils passaient, etc…..
De fait, les activités se multiplient, le gigantisme verbal de R apparait ici dans l’énumération des disciplines : lectures, adoration de Dieu, astronomie, biologie, mais aussi activités physiques et jeu.
Chaque activité est proposée au géant afin qu’il parfasse son savoir et si le repas est évoqué c’est encore dans un souci d’apprentissage (p 193), l’appétit de G pour la bonne chère s’est métamorphosé en appétit pour le savoir. Le vocabulaire de l’auteur change : » Monsieur l’appétit »
On notera à ce sujet le champ sémantique se rapportant à l’étude « leçon, expliquait, répétait, récitait, lecture, apprit, savoir, apprendre… »
Ainsi chaque activité est prétexte à l’étude et à la réflexion personnelle.
Le chapitre manifeste le désir d’ordre et de logique qui préside à ce programme d’étude.
2. La pédagogie
Ponocratès se distingue de ses prédécesseurs car il est pédagogue, c'est-à-dire qu’il a le souci de la transmission du savoir.
Ainsi nous notons que G et P forment un duo évoqué par les pronoms « on » ou « ils » : le maître et l’élève cheminent ensemble vers le savoir. « Conversaient joyeusement ensemble »
R montre au lecteur la clarté de l’enseignement de P grâce à un vocabulaire précis « haute et intelligible voie diction claire » « « expliquant les points les plus obscurs » »en tirait des conclusions pratiques » »s’exerçant le corps et l’esprit… »etc…..Ce programme éducatif alterne la répétition de la leçon « répéter (plusieurs fois dans le texte) récitait par cœur ; on lui faisait la lecture ; etc… » et les moments de réflexions « il en tirait des conclusions pratiques ; en conversant au sujet de la leçon ; on conversait, ils parlaient…. »Les grands auteurs sont abordés p 193 et la religion devient pratique sincère.
P et G alternent aussi les moments d’étude et les moments de détente.
Ainsi le but de P n’est pas de noyer G sous une somme de connaissances mais de favoriser sa réflexion. G n’est pas un vase vide à remplir (pour paraphraser Montaigne) mais un prince à éduquer, P favorise donc l’observation et le dialogue avec son élèves « ils considéraient, conversaient, parlaient…. »
L’éducation selon P semble donc être excellente et rendre
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