Dissertation sur les mythes
Dissertation : Dissertation sur les mythes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chmalot • 23 Février 2017 • Dissertation • 1 383 Mots (6 Pages) • 13 102 Vues
Charline LEMAITRE
1ere L
Dissertation
Les écrivains peuvent-ils encore nous surprendre lorsqu'ils s'emparent d'un mythe souvent réécrit?
Le mythe est un récit imaginaire fabuleux, pouvant contenir une morale plus ou moins implicite, qui reproduit, par voie de tradition orale ou écrite, une tentative d’expliquer une difficulté d’ordre moral, social ou métaphysique. Il y a souvent plusieurs versions. Depuis toujours, les auteurs reprennent de manière inventive et personnelle des œuvres. Les réécritures est un domaine par lequel il est encore possible de surprendre le lecteur ou spectateur, par l’écriture unique et personnelle de l’auteur.
Tout d’abord l’auteur par son écriture va vouloir se démarquer de « l’œuvre original » ou de l’œuvre déjà réécrite. Par son originalité l’auteur, arrive à prendre un sujet et en faire quelque chose de différent tout en gardant ce sujet. L’auteur comprend les codes de cette écriture et arrive donc à les réutiliser tout en s’en détachant, on peut même dire qu’il fait preuve d’une certaine virtuosité. Comme par exemple Jean Cocteau avec son film nommé Orphée sorti en 1950. Cocteau dans cette réécriture moderne du mythe d’Orphée, fait preuve d’une grande originalité et change de nombreux éléments du mythe ; Il rajoute de nouveaux personnages, comme une princesse qui se révèlera être la mort. Ici la princesse emmène le jeune poète à travers un miroir qui se révélera être le passage vers le monde des morts. Ce point diffère aussi du mythe car, en effet, pour aller dans l’autre monde, Orphée doit demander l’autorisation du dieu des enfers, Hadès. On note aussi une différence dans le caractère d’Orphée, dans le mythe, Orphée est un passionné, fou amoureux de sa femme. Mais dans le film, il méprise sa femme, tombe amoureux de la Mort qui a toujours les traits d’une femme et ne veut aller la chercher dans l’autre monde que dans l’espoir de voir la mort. Autre différence, Eurydice n’est pas tuée par le poison d’un serpent, mais par celui de la jalousie car c’est la mort qui envoie ses sentinelles pour tuer Eurydice, car celle-ci est tombée amoureuse d’Orphée et ne voulait plus de sa femme comme obstacle. Le mythe d’origine est donc en grande partie modifié par cette réécriture et ces modifications. Cette originalité permet d’innover, Cocteau prend les éléments du mythe mais rajoute des éléments qui lui sont propre et qui fonctionne très bien.
Par-là l’auteur cherche par la réécriture à réinventer. Nous pouvons reconnaitre le mythe dans l’œuvre réécrite mais elle sera totalement différente. Nous le remarquons dans la pièce de théâtre Eurydice de Jean Anouilh crée en 1942. Le spectateur s’attend peut-être à ce que l’amour, soit pure et puissant, qu’elle sache vaincre la médiocrité environnante et finisse par transformer la laideur en beauté. Mais rien de tous sa dans cette pièce. Anouilh écrit avec une certaine sensibilité et sa vision de voir les choses, pour lui l’amour est fragile. Il reprend le mythe mais le modifie complétement, ici Eurydice est actrice dans une troupe de comédiens en tournée, et Orphée, un violoniste. Anouilh fait le choix dans sa pièce de garder le thème artistique : la musique. Mais ces éléments seront différents comme par exemple la lyre d’Orphée est changée en violon, Eurydice trompe Orphée, elle meurt écrasée par un bus et un personnage nouveau, M Henri est introduit pour « négocier avec la mort » et aidé Orphée à récupérer Eurydice. Seul le moment où Orphée ne doit pas regarder Eurydice pour la ramener à la vie est quasiment identique au mythe original, Orphée ne résiste pas et la regarde. Il meurt pour la rejoindre. Chaque écriture est unique et personnelle à son auteur.
Certains auteurs arrivent à s’approprier le mythe. Ils vivent ce mythe. Nous pouvons prendre Orphée de Fréderic Boyer publié en 2008. Boyer ne nous raconte pas forcément le mythe, il nous montre sa propre vision des choses. Il nous fait ressentir ses sentiments face à la mort. Notamment celle de son grand père. La mort est le principal sujet du texte, il parle de cette impuissance face à la mort, un moment inattendu. Il évoque Orphée et Eurydice comme des citations avec lesquelles il peut lire son propre drame. Une existence hantée. À l’heure où l’on voudrait tant effacer la mort. Il nous dit que nous souffrons la vie, lui-même appelle la mort. Il nous raconte la scène dans les moindres détails comme si il y était. Le récit est donc celui d’une descente aux enfers, d’une obsession orphique. Le narrateur suit le fil de ses souvenirs, Et progressivement découvrir qu’il n’est ni Orphée ni le maître des enfers. Et accepter à la fin de tuer l’autre pour s’accepter soi-même comme mortel, rien que mortel.
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