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Commentaire littéraire Paul Valéry la crise de l'esprit

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Par   •  11 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  3 991 Vues

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 COMMENTAIRE LITTÉRAIRE PAUL VALÉRY, LA CRISE DE L'ESPRIT, « PREMIÈRE LETTRE », 1919

        Nous allons étudier La crise de l'esprit de Paul Valéry, publié en 1919. Paul Valéry était un auteur et philosophe français du 20ème siècle. Il a vécu la Première ainsi que la Seconde Guerre Mondiale. Son livre fût publié à la fin de la Première Guerre Mondiale, et nous parle d'une Europe meurtrie par la guerre. La crise de l'esprit fait partie du genre littéraire de l'essai. Dans cet extrait, Valéry nous fait part de ses inquiétudes concernant la fragilité de la pensée européenne de son époque mais aussi de ses doutes sur sa civilisation et de l'avenir de l'homme. Le philosophe français écrit ici une lettre ouverte. Nous verrons donc en quoi cette lettre ouverte permet de questionner la fragilité de la pensée de l'Europe d'après-guerre. Tout d'abord, nous étudierons la façon dont Paul Valéry lance un appel émouvant aux populations européennes. Ensuite, nous verrons la réflexion proposée sur la fragilité des civilisations. Et pour finir, nous constaterons la nette prise de conscience sur les valeurs.

        Dans un premier temps, nous remarquons l'appel émouvant de l'auteur aux civilisations européennes. Tout d'abord, nous pouvons voir que Paul Valéry implique son destinataire dans son écrit. Il utilise à de nombreuses reprises la première personne du pluriel. L'emploi du « nous » aux lignes 22, 13 et 8 montre avec insistance la façon dont le philosophe s'implique avec son destinataire. L'utilisation d'une anaphore à la ligne 1 permet encore une fois l'implication du lecteur, mais amène également un dynamisme au discours. En employant le verbe « être » conjugué au présent à la ligne 1, l'auteur pousse à une prise de conscience. Nous pouvons donc constater que pour son appel soit plus facilement perçu par son destinataire il s'implique avec lui.

        Ensuite, nous notons que le discours énoncé est un discours dramatique, afin de faire appel aux émotions du lecteur. A la ligne 1, une prosopopée est employée, avec les « civilisations » qui sont définies de « mortelles ». Ce procédé va chercher à émouvoir le lecteur et à ajouter de la solennité aux paroles de Valéry. De plus, le fait d'associer « civilisations » et « mortelles » dans la même phrase, surtout à la première phrase du texte, dénote d'un registre tragique. Registre, qui, va provoquer la crainte chez le lecteur, et donc une réaction liée aux sentiments qu'il peut éprouver. En effet, nous observons également de la ligne 16 à 20 une période. Cela dépeint d'un rythme tertiaire dans la phrase, ce qui enrichit encore plus son discours de gravité. En effet, Paul Valéry choisit de rendre son discours dramatique afin de pouvoir toucher les émotions du lecteur. Cette volonté d'être émouvant et de faire appel aux sentiments du lecteur a pour but de renforcer son appel aux civilisations européennes, et de pouvoir atteindre tout le monde, en supposant que tout le monde soit sensible aux émotions. De plus, il fait le choix d'impliquer son destinataire de façon à donner encore plus de potée à son appel. Effectivement, étant donné la fragilité des civilisations, celles ci peuvent se référer aux émotions, si on considère qu'il ne reste plus que ça après la guerre.

        Dans un deuxième temps, nous étudierons la réflexion sur la fragilité des civilisations européennes proposée par l'auteur. La lettre ouverte de Valéry date de 1919, nous pouvons donc en déduire qu'elle fût écrite dans un contexte d'après-guerre. Alors, évidemment, c'est la Première Guerre Mondiale qui a provoqué cette fragilité. Nous voyons à la ligne 6 que « la terre est faite de cendres », cette métaphore nous fait comprendre que les civilisations se construisent sur des cendres depuis des générations, ce qui a provoqué une grande fragilité. Ces « cendres » représentent les cadavres de toutes les civilisations passées, cadavres dus aux guerres et aux massacres. Et récemment, les civilisations européennes à qui ce texte est adressé, ont dû tout reconstruire sur les cendres qu'a laissé la Première Guerre Mondiale. Nous notons une répétition de la conjonction « et » aux lignes 17 et 18 ainsi que des superlatifs de supériorité avec « plus », ce qui ajoute un aspect supplémentaire au chaos dû à la guerre, qui a provoqué la fragilité. En somme, cette fragilité engendre une certaine éphémérité des civilisations, qui commencent à en prendre conscience petit à petit.

        Après, l'instabilité de la pensée des civilisations européennes provoque l'éphémérité des populations d'Europe. Pour nous démontrer ce caractère éphémère, Paul Valéry utilise une métaphore filée de la ligne 2 à la ligne 8, où un bateau représenterait les civilisations disparues. Les termes « coulés », « navires » et « naufrages » font partie du champ lexical marin, donc, ici, les civilisations sont un bateau ayant faut naufrage. « fond inexplorable » à la ligne 3 peut faire penser au fond de la mer ou de l'océan. Par conséquent, cette métaphore filée renforce l'idée d'éphémérité, et a plus d'impact sur le lecteur qu'aurai pu en avoir une simple métaphore. De plus, une énumération du déterminant possessif « leurs » se distingue de la ligne 3 à 5. Elle montre les éléments qui forment une culture, et, associée à la métaphore filée du bateau cette énumération renforce l'idée de disparition et de perte. Nous voyons une polyptote aux lignes 10 et 12 du verbe être qui est conjugué à trois temps différents : « étaient », « seraient » et « est ». Permettant de manière générale d'appuyer sur un propos, la polyptote permet ici donc d'insister sur la notion d'éphémérité. Également, nous pouvons remarquer une comparaison avec « une civilisation a la même fragilité qu'une vie » (l. 13 et 14), cela renforce une fois de plus l'idée de fragilité.  Et pour finir, Valéry multiplie les exemples (l. 14 et 15) de poètes disparus pour appuyer la notion de disparition et de perte. A la ligne 10, il fait également référence à des civilisations disparues. Nous avons donc vu comment l'instabilité de la pensée européenne pouvait engendrer un caractère éphémère. En bref, le philosophe choisit de mettre en avant une réflexion poussée sur la fragilité des populations européennes. Cette réflexion amène à une prise de conscience.

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