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Commentaire Phèdre Racine

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Par   •  14 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  864 Mots (4 Pages)  •  299 Vues

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Commentaire littéraire sur la tirade de Phèdre – Acte I, Scène 3

(Introduction + Thèse I)

             Jean Racine, célèbre poète du XVIIe siècle et maître de la tragédie classique, écrit en 1677 la tragédie intitulée Phèdre. Le texte que nous étudions en est extrait. L’héroïne éponyme, Phèdre, entre sur scène alors que depuis plusieurs jours elle semble être souffrante. Sa servante et confidente, Oenone, avec laquelle elle a développé une grande complicité, lui fait avouer les raisons de ce désespoir profond, son amour pour Hippolyte. Quelles sont les caractéristiques de cet amour ? Pour commencer, nous analyserons les nombreux détails permettant de qualifier cet amour comme une passion amoureuse. Pour finir, nous verrons de quel manière la nature tragique de cet amour est révélée.

            Dans un premier temps, l’amour de Phèdre pour Hippolyte est une passion amoureuse. Le coup de foudre en est la première caractéristique. En effet, dans la tirade de Phèdre, on remarque un emploi du champ lexical de la vue dès le quatrième vers qui montre l’effet que Hippolyte a sur elle : « montra » vers 272, « je le vis » vers 273, « mes yeux ne voyaient plus » vers 275, « j’ai revu » vers 303. Ces expressions montrent un coup de foudre basé sur le regard. Aussi, dans l’expression « à sa vue » vers 273, « vue » est placée à la rime. On observe notamment que « vue » rime avec « éperdue », ce qui accentue davantage l’importance du regard et le lien cause/conséquence : lorsque Phèdre vit Hippolyte elle fut bouleversée par les sentiments, autrement dit éperdue. D’autre part, le coup de foudre est immédiat. On le remarque dans les expressions « à peine » vers 269 et « aussitôt » vers 304 qui soulignent le peu de temps écoulé, autrement dit l’instantanéité des sentiments développés pour Hippolyte. En outre, au vers 273 « je le vis, je rougis, je palis à sa vue », les trois propositions sont juxtaposées ce qui crée également un effet de simultanéité. Par ailleurs, l’emploi du passé simple met en valeur la succession rapide des actions.

           De surcroît, Racine insiste sur la violence du sentiment. En effet, les émotions de Phèdre  sont si fortes qu’elles sont visibles sur son visage. Pour ce faire, Racine emploie des verbes de couleur comme « rougis » et « palis » afin d’insister sur  la visibilité des sentiments sur son visage. Les émotions sont également ressenties physiquement par Phèdre. En effet, au vers 726 «  Je sentis tout mon corps et transir et brûler » les verbes à l’infinitif « transir » et « brûler » renvoient à des sensations tactiles et un ressenti physique des sentiments. En supplément, Phèdre exprime un désordre physique. Dans l’expression au vers 275 «  Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler », les deux négations indiquent une perte d’une capacité sensorielle, la vue et une perte des capacités langagières. De plus, ses sentiments contradictoires sont exprimés par le jeu des antithèses. Au vers 273 « rougis » s’oppose à « palis » et au vers 276 « transir » s’oppose à « brûler » ce qui montre davantage le désordre physique, voire la perturbation de Phèdre. La violence du sentiment est également exprimé par un désordre psychologique. En effet l’emploi des deux adjectifs de sens fort « éperdue » vers 274 et « égarée » vers 282 exprime une perte de la raison. Leur placement à la rime expose davantage la folie de Phèdre.

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