Commentaire Phèdre de Racine : Acte 5, scène 7

                   Ce texte est extrait de l’acte 5 de la scène 7 de Phèdre, tragédie en cinq actes écrite en vers par Jean Racine en 1677 à Paris sous le titre de Phèdre et Hippolyte . Ce n’est que dix ans plus tard qu’il adoptera le nom de Phèdre. Dans ce passage, Phèdre dévoile à Thésée son amour pour Hippolyte. Or nous pouvons nous demander quel est le but de Phèdre avouant son crime ? Nous verrons dans un premier temps comment Phèdre qualifie son amour pour Hippolyte, puis nous étudierons pourquoi et comment elle décide de se punir pour cela en se donnant la mort.

                   Tout d’abord, ce texte évoque la façon dont Phèdre explique son amour impossible envers Hippolyte qui est mort. Durant tout le passage, on comprend que cette relation était interdite: « c’est moi qui sur ce fils chaste et respectueux osai jeter un œil profane et incestueux» (l. 1623-1624). Dans cette citation Phèdre montre une opposition brutale entre un beau-fils innocent et respectueux et une belle mère malsaine et coupable. Avec cette opposition, elle souligne sa culpabilité et l’innocence d’Hippolyte. Nous  finissons donc par comprendre que Phèdre est foudroyée par un amour impossible et qu’elle aime quelqu’un qu’elle n’a pas le droit d’aimer car la morale et la loi l’interdisent. On ne peut pas avoir de relation amoureuse avec l’enfant de son mari. Son amour incestueux est un crime.

                  Par ailleurs, tout au long du passage on peut comprendre que cet amour était condamné et qu’il ne mènerait à rien. En effet, nous pouvons relever: «le ciel mit dans mon sein une flamme funeste» (l. 1625). L’auteur utilise la personnification du ciel pour déculpabiliser Phèdre qui accuse le ciel d’avoir amené cette situation. C’est une façon de dire qu’elle n’a pas choisi d’aimer Hippolyte et que c’est le ciel qui a provoqué ses sentiments, tout ça lui est tombé dessus. D’autre part, grâce a la métaphore de «la flamme funeste», on comprend que Phèdre sait cet amour pour Hippolyte était insensé qu’il n’aboutirait pas: cet amour était  condamné. Au final, Phèdre avoue sa culpabilité en se plaçant constamment en tant que victime et cela finit donc par procurer au lecteur un sentiment d’empathie envers elle.

        Après avoir décrit son amour pour Hippolyte nous allons voir pourquoi et comment Phèdre  décide de se punir en se donnant la mort.

           Ainsi Phèdre tente d’expliquer à Thésée le mensonge d’Oeunone qui a causé la mise à mort d’Hippolyte: «la perfide abusant de ma faiblesse extrême, s’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même» (l. 16. Racine nous laisse comprendre qu’Oeunone  finit par être détestée par Phèdre, il l’exprime grâce au champ lexical de la haine: «détestable» (l. 1626), «fureur» (l. 1627), «horreur» (l1628) , «perfide» (l. 1629) et «courroux» (l.1631). On comprend que Phèdre reproche à Oeunone d’avoir menti et de l’avoir trahie mais surtout d’avoir accusé Hippolyte d’inceste. Nous en déduisons donc que Phèdre se suicide à cause d’elle.

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