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Analyse linéaire " Noces à Tipasa" Camus

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Par   •  5 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  3 361 Mots (14 Pages)  •  8 692 Vues

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Analyse linéaire d’un extrait de ‘’ Noces à Tipasa’’ d’Albert Camus

Le XXe siècle est, du point de vue littéraire, l'un des plus riches et des plus complexes. Il est dominé par le refus de ce qui a existé auparavant. C'est un siècle de révolutions et de remise en question de la littérature par elle-même : elle devient son propre objet de réflexion. Elle a été marquée par l’apparition des courants littéraires comme le surréalisme et l’existentialisme avec Jean Paul Sartre et Albert Camus ; ce dernier est né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie. C’est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. C’est aussi un journaliste militant engagé dans la résistance française et proche des courants libertaires, dans les combats moraux de l’après-guerre. Son œuvre comprend des pièces de théâtres, des romans, des nouvelles, des films, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957. Ses œuvres les plus célèbres sont l’étranger qui est un de ses romans, le mythe de Sisyphe qui est un essai sur l’absurde, Caligula qui est une pièce en 4 actes. Camus reste l’écrivain de l’absurde, de la révolte, de l’humanisme.
Noces d’Albert Camus est un essai composé de quatre nouvelles intitulées Noces à Tipasa, le vent à Djemila, l’été à Alger puis le désert. C’est un recueil à caractère autobiographique. Partant de l'Algérie, pays natal de l'auteur, l'ouvrage traduit les réflexions et l'état d'esprit du jeune homme qu'il était. Noces exprime l’exaltation de la nature mais aussi les impressions et les méditations sur la condition humaine et la recherche du bonheur. Tipasa est une ville romaine d'Algérie en ruines, à 65 km d'Alger, sur laquelle se sont greffés des villages de pêcheurs.
L'essai dessine un parcours dans un lieu, tout au long d'une journée d'été, du matin à la tombée de la nuit. Camus y décrit une expérience de plénitude. La nature s'incarne plus spécifiquement dans le soleil et la mer. Cet essai nous plonge donc dans la joie des sens, sensations de bien-être traduites par la métaphore filée de l'union, de la fusion charnelle, qui concerne à la fois les éléments de la nature elle-même et le rapport de l'homme à la nature
.

L’extrait qui est entre nos mains est un récit poétique, hybride (composé d’éléments de différentes natures). Un texte fondé sur l'expérience subjective, écrit à la première personne, au point de vue interne, le narrateur est lui-même l’auteur, ce qui accentue la force de conviction, il retrace avec lyrisme des images poétique et passion, les étapes d'une naissance au monde et à soi-même ; ses états d’âme, ses émotions, ses sensations, ses réflexions ; ils chantent les « noces de l'homme et de la terre », l'unité du monde « sous le soleil et la mer ». l’extrait porte essentiellement sur sa relation quasi fusionnelle avec la nature, ainsi qu’une certaine philosophie. Il semble intéressant de se demander si la nature de cet extrait engagé permet de mettre en évidence la communion du sujet avec la nature, amorçant une réflexion philosophique sur les rapports de l’homme avec le monde ? Il sera possible de vérifier cela d’une part, à travers une ode à la beauté du monde et d’autre part, via une démarche philosophique centrée sur des thèmes précis.

Plan :

On peut distinguer quatre mouvements dans ce texte ; en premier lieu (lignes 1 à 7) nous analyserons une vision critique à la mythologie en relation avec la nature, en deuxième lieu (lignes 8 à 18) noces à Tipasa reflète l’enthousiasme d’une initiation au monde, en troisième lieu (19 à 25), nous verrons la jouissance d’un amoureux avec une description esthétique et réelle de paysage, en quatrième lieu (26 à 31) Camus exprime son exaltation au monde .

Donc notre problématique sera la suivante : comment le narrateur à travers son initiation intérieur du monde nous donne la possibilité de réfléchir sur la vie   ?

 

Premier mouvement  :            

  la divinité de la nature

La première phrase est une entrée exceptionnelle, elle produit une attaque contre la croyance au mythes une description esthétique et réelle de paysage dans laquelle Albert camus commence par critiquer les gens qui croient à l’inconnu, à des récits anonyme collectif élaboré oralement au fil des générations ou les personnages principaux sont des dieux, ils sont loin de la logique et tout près de l’imaginaire, le mythe ne repose que sur des organisations symboliques abstraites.

le choix de l’emplacement de l’adjectif en tête de la phrase « pauvres » et l’utilisation de l’adverbe « bien » qui a accentué le degré de la pauvreté n’est pas un choix arbitraire, il a pour objet d’attaquer directement la croyance à l’abstrait, à la religion évidemment ; la pauvreté est intellectuelle. Albert n’est pas intéressé par la dimension archéologique de Tipasa, la présence des dieux sur ce lieu ne l’attire pas car ils ne sont pas importants dans la vie de l’être humain, ils sont une sorte de repères pour chaque moment de la journée (prières) ‘’ Ici les dieux servent de lits ou de repères dans la course des journées’’

Le refus d’une société souillée par ses routines, ses iniquités, ses mensonges, le bonheur n’est pas procuré par les dieux ; le narrateur remet en question la croyance, il refuse totalement céder à l’imagination au mythe, il invite à trouver le bonheur en le décrivant une appréhension simple du monde ; la nature est là, elle est concrète, visible ; il faut y jouir.

Le narrateur dans la deuxième phrase s’émerge par le pronom personnel ‘’ je’’ qui lui permet de participer dans le récit, il utilise un discours descriptif dans lequel il nous présente à l’aide du présentatif ‘’voici’’ la nature, le paysage avec des couleurs qui sont par rapport aux objets naturels, la mer qui bleu, les montagnes qui sont rouges et les fleurs qui sont vertes, ce jeu de couleurs provoque le côté esthétique de la nature qui provoque une admiration et une fascination. Le présent ici a une fonction performative dire c’est faire.

 La nature est bienveillante et émouvante, le bonheur c’est la sensualité de chaque élément de la nature, le narrateur explique en utilisant des questions rhétoriques son incompréhension de penser aux mythes et aux dieux, les moments intimes qu’il partagent avec la nature ne lui permet de penser ni à Dionysos , le dieu de vin , des vignes et des extrêmes de délires mystiques ni à Déméter, la déesse de la terre cultivée, de la terre fertile pour apprécier la journée et sentir la joie que lui accorde la nature, le plus important pour lui c’est de vivre l’instant présent . Cette nature est brutale, s’impose d’une violente beauté, elle est fascinante et attirante.

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