Aristophane : comment le dramaturge détourne-t-il les mythes traditionnels pour provoquer le rire des spectateurs en mettant en scène de façon moqueuse des personnages qui sont traditionnellement ceux de la tragédie ?
Résumé : Aristophane : comment le dramaturge détourne-t-il les mythes traditionnels pour provoquer le rire des spectateurs en mettant en scène de façon moqueuse des personnages qui sont traditionnellement ceux de la tragédie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ETERTETETRETER • 7 Mars 2023 • Résumé • 1 348 Mots (6 Pages) • 314 Vues
Introduction
Présentation
Dans sa comédie, Aristophane prend pour héros le dieu même du théâtre Dionysos, qui, après la
mort des grands auteurs tragiques, Eschyle, Sophocle et Euripide, ne parvient plus à en trouver un
de valeur parmi les vivants. Il se déguise donc en Héraklès afin de descendre aux Enfers y rechercher
un des poètes disparus. Mais il lui faut traverser le Styx, fleuve des Enfers. Le passeur Charon l’oblige
à se mettre lui-même à la rame, pour traverser un marais, infesté de grenouilles, qui sont censées
l’aider à marquer le rythme.
[Lecture]
Projet de lecture
La traversée devient alors cocasse... comment le dramaturge détourne-t-il les mythes traditionnels
pour provoquer le rire des spectateurs en mettant en scène de façon moqueuse des personnages
qui sont traditionnellement ceux de la tragédie ?
Découpage
Dionysos fait d’abord face à Charon (du début à « Op ! op, op »). Ensuite le dramaturge met en
scène le chant des grenouilles (de « Brekekekex » à « …coax ! coax ! »). Enfin, il présente un conflit
comique (de « Je vous l’interdis » à la fin de l’extrait).
Lecture linéaire
Première partie. Charon et Dionysos (du début à « Oh ! op, op ! »)
Un dieu ridiculisé
Dionysos, portant la peau de lion et la massue caractéristiques d’Héraklès, cache, certes, son
identité divine, mais la façon dont le traite le passeur Charon est très insultante. Il ne s’adresse à lui
que brutalement, « Eh bien, que fais-tu là ? », et sous forme injonctive, « Assieds-toi », « Avance les
bras, étends-les », « Rame ferme et du cœur à l’ouvrage ! ». À cela s’ajoute l’insulte, « gros ventru ».
Le public, lui, sait que c’est à un dieu qu’il parle ainsi, en lui imposant de faire son travail à sa place
: le rapport hiérarchique se trouve alors inversé.
La présentation des grenouilles
Charon les présente comme des guides, utiles à l'apprentissage du métier de rameur, quand, à la
question de Dionysos, « Mais comment pourrai-je, n'étant ni exercé, ni marin, ni Salaminien, me
mettre à ramer ? », il répond : « Très simplement : tu entendras, en effet, de très beaux chants, une
fois que tu t'y seras mis ! » Cette présentation, méliorative, est confirmée par la comparaison qui suit,
suggérant des chants mélodieux : « Des grenouilles à la voix de cygne : c'est ravissant. » Le contraste
entre les deux animaux, embellissant les grenouilles en ce majestueux oiseau, prête aussi à sourire.
Deuxième partie. Le chant des grenouilles (de « Brekekekex… » à « … coax ! coax ! »)
Des animaux sacrés
Dès leur prise de parole, leur chœur se place sous la protection divine, puisqu’elles disent chanter «
en l’honneur de Dionysos de Nysa, fils de Zeus », dieu du vin. Aristophane fait ici allusion à la fête
des Anthesthéries, d’anciennes « Dionysies », trois jours dont les deux premiers sont consacrés à
célébrer le vin nouveau, d’où la « foule enivrée », le troisième, lui, étant « la fête des marmites »,
hommage rendu aux morts, auxquels étaient alors apportées des offrandes préparées dans ces «
marmites ». Ainsi, en lien avec le lieu de cette scène, le Styx, fleuve des Enfers, elles se donnent donc
une dimension sacrée, en lien avec ce marais souterrain des Enfers.
Mais, d’un autre côté, les Dionysies sont aussi une fête joyeuse, car Dionysos est le dieu du vin, donc
source de l’ivresse, et la fête marque à la fois la fin de l’hiver et le renouveau de la nature. Le temps
fort de la fête, à Athènes, était un cortège : des hommes déguisés en satyres et silènes,
compagnons du dieu Pan, transportaient, au chant du « dithyrambe », la statue du dieu dans
l’agora, jusqu’à son temple, au pied de l’Acropole, puis se déroulaient les concours de théâtre,
placé sous l’égide de Dionysos.
C’est ce qui explique l’insistance d’une des grenouilles, soulignant la valeur sacrée de leur « chant
harmonieux » : « je suis aimée des Muses à la lyre mélodieuse, de Pan aux pieds de corne, qui se
plaît aux sons du chalumeau. Je suis chérie du Dieu de la cithare, Apollon, à cause des roseaux que
je nourris dans les marais, pour être les chevalets de la lyre. »
OBJET D’ÉTUDE : LE THÉÂTRE M. BALOTA
SPECTACLE ET
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