Sed non Satiata, Baudelaire : la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
Fiche : Sed non Satiata, Baudelaire : la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fatima56 • 13 Juin 2023 • Fiche • 1 007 Mots (5 Pages) • 249 Vues
Sed non Satiata, Baudelaire :la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
INTRO : Le texte que nous étudierons est le poème « Sed non Satiata » qui apparait dans les fleurs du mal écrit par Baudelaire. Poète au carrefour de différents genres littéraires, comme le romantisme, le réalisme ou encore le symbolisme, Baudelaire faisait de partie de la génération des Poétes maudits, c’est-à-dire non compris par la société française de leur époque. Il publie les fleurs du mal en 1857. Ce recueil, dont l’oxymore du titre nous annonce les thèmes principaux, retrace la tentative de l’Homme d’échapper au Spleen et d’accéder à l’Ideal par diverses moyens, tels que l’amour, l’alcool, les femmes ou encore la mort. Il compare sa poésie à de l’alchimie en transformant ce qui est laid en quelque chose de beau, il le dit lui-même « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Le poème Sed non Satiata se trouve dans la section Spleen et Idéal. Le personnage central de ce sonnet en alexandrins est Jeanne Duval, l’amour le plus important de sa vie, muse de nombreux poème, avec laquelle il a vécu une très longue et très tourmenté relations faites de nombreuses ruptures. Le titre du poème en latin signifie « non satisfaite » et présente le thème central, l’impossibilité pour Baudelaire de répondre à tous les désirs sensuels de sa maitresse.
PROBLEMATIQUE : Comment Baudelaire nous montre- t-il qu’il est d’élus l’emprise d’une passion qui le fait souffrir ?
MOUVEMENT :
- Deux premiers quatrains 🡪 idéalisations de l’amante
- Les tercets 🡪renversement
Analyse linéaire :
- Idéalisation de l’amante :
- Sonnet débute par l’adj. « bizarre » 🡪 dés le départ crée un sentiment de malaise. « déité » = divinité 🡪 Baudelaire dit donc son adoration pour sa maitresse.
- « Brune comme les nuits » : comparaison, autant physique que moral🡪décrit la couleur noir de Jeanne Duval, mais peut s’interpréter aussi comme le caractère maléfique de son âme : noire aussi
- « Au parfum » : après la vision, l’odorat fait son apparition comme sensation 🡪 parfums évoqués sont fort et puissant « mélangé de musc et de havane » : allitération en m 🡪donne un coté languissant + rappelle l’origine exotique, des îles de Jeanne Duval
- L’évocation de cette origine se poursuit dans le v.3 « œuvre de quelques obi » 🡪 un obi est un sorcier africain.
- « Faust de savane » 🡪 la savane nous place de nouveau en Afrique, mais B. y localise aussi Faust, pourtant européen
- Les références à l’obi +Faust (qui a passé un pacte avec le diable), donnent à Jeanne Duval une apparence inquiétante et maléfique
- « Enfant des noirs minuits » rappelle une dernière fois la peau et l’âme sombre de Jeanne, comme enfantée par un sorcier lors d’un rituel démoniaque tard dans la nuit.
- Nous notons que l’accumulation de comparaisons se fait un rythme rapide, soutenu par les césures à l’hémistiche des alexandrins
- « Je » : première marque du lyrisme
- V.4 🡪 énumérations de substances consommées par B. : il expose ses addictions
- L’enjambement avec le vers suivant nous indique qu’il préfère « l’élixir de ta bouche » qu’à la drogue 🡪 caractère magique comme un philtre d’amour à travers un baiser
- Dernier vers du quatrain « Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis » : après la bouche, un nouvel élément corporel « tes yeux » : offre cependant moins de sensations + vecteurs du spleen « où boivent mes ennuies » : le regard de jeanne inquiète plus B. qu’ils ne le réconfortent
- Les tercets : renversements :
- « Deux grands yeux noirs » V.9 🡪 décrit les yeux de jeanne avec des adj 🡪impression que Baudelaire se perd + est englouti par ces yeux + le noir revient à la fois physique et spirituelle.
- « O démon sans pitié » (v.10) : périphrase 🡪indique clairement la nature maléfique de Jeanne
- « Verse-moi moins de flamme » (v.10) : B. commence ce vers comme un supplication 🡪 il ne peut supporter le désir qui se voient dans ses yeux.
- « Je ne suis pas le Styx qui embrasse neuf fois »(v.11) : (le Styx = fleuve qui faisait neuf fois le tour des enfers grecs ). Ici par la négation + le présent de vérité générale 🡪le poète exprime son incapacité à la satisfaire
- Le tercet possède un champ lexical des enfers : « démon », « flamme », « Styx » qui expose la peur de Baudelaire devant cette femme
- « Hélas » ouvre la dernière strophe 🡪la charge tragique est accentué par le point d’exclamation + l’enjambement avec le vers précédant traduit aussi le pathétique, la souffrance morale de l’auteur
- « Et je ne puis » : renouvellement d’une négation 🡪renforce le caractère tragique +le caractère insoluble de sa position
- « Mégère libertine » : comparaison 🡪(mégère=déesse de la vengeance) signifie que la femme aimé obsède B.
- Les deux derniers vers construisent la chute. B. souhaiterait prendre le dessus « pour briser ton courage et te mettre aux abois » 🡪casser ce cycle infernal pour lui. Mais comme le soulignait la négation du vers précédent, il ne peut pas la « mettre aux abois », donc incapable de satisfaire le plaisir féminin
CONCLU :
Ce sonnet montre l’adoration ambivalente de Baudelaire pour sa maitresse. Jeanne tourmente autant Baudelaire, car il ne peut pas la satisfaire. En effet cette incapacité tient à la fois à l’emprise qu’elle a sur lui et que lui n’a pas sur elle, donc à une position d’infériorité. L’amour décrit est donc pathétique et tragique. Si b. a composé de nombreux poème inspiré par Jeanne Duval, il ne possèdent pas la même tonalité. « Remords posthumes » est plus polémique. Le poète jette dans ce texte une malédiction sur Jeanne et y exprime sa déception et sa colère
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