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Rimbaud, Les Cahiers de Douai

Commentaire de texte : Rimbaud, Les Cahiers de Douai. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 168 Mots (5 Pages)  •  112 Vues

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Séquence 4 / O.I. Rimbaud, Cahiers de Douai / Parcours « Émancipations créatrices »

                    Éléments  d’ INTRODUCTION  

         Quelques mots sur Arthur Rimbaud (1854-1891) voir biographie

      Adolescent prodige, auteur d'une œuvre fulgurante qui marqua pour toujours la littérature, Rimbaud composa des poèmes versifiés (autour des années 1869-1871), un recueil de quelques textes en prose (Une Saison en enfer, sorte de confession publiée par ses soins, en 1873, à Bruxelles), puis un ensemble de poèmes en prose réunis sous le titre Illuminations (dont vingt-sept seront édités en 1886), ouvrages dans lesquels il poussa de plus en plus loin l'exploration des possibilités du langage, en demeurant à l'écart des courants littéraires.

      Puis il mit brusquement un terme à toute création poétique en 1875 : ce talent précoce, sa quête poétique intense suivis de ce silence inexpliqué et d’une nouvelle vie - d'aventurier et d'homme d'affaires (parcourant les mers lointaines et l'Afrique) - furent à l'origine du véritable mythe qui se construisit sur sa personne et fit de « l’homme aux semelles de vent » un personnage totalement romanesque.

              Que faut-il savoir des poèmes des Cahiers de Douai ?

        En 1869 et 1870, le jeune et brillant Arthur Rimbaud, né à Charleville, dans les Ardennes, tenta plusieurs coups d'audace pour être remarqué des revues poétiques parisiennes et venir dans la capitale. Il eut un premier poème édité, en janvier 1870, par La Revue pour tous (« Les Étrennes des orphelins »), puis il chercha à se faire publier par la fameuse revue Le Parnasse contemporain : il adressa en mai 1870 au poète Théodore de Banville, qui jouait un rôle central parmi les Parnassiens, une lettre accompagnée de plusieurs poèmes (dont « Ophélie »), mais sans grand résultat ; cette lettre nous intéresse néanmoins, car Rimbaud y jure « d'adorer toujours deux déesses, Muse et Liberté ».

       Depuis janvier 1870, il soumettait presque chaque jour à son jeune professeur de rhétorique du lycée de Charleville, Georges Izambard, de nouveaux textes (parmi lesquels « Sensation », « Soleil et Chair », « Le Forgeron », « Morts de Quatre-vingt-douze... ») Une fois Izambard parti de Charleville, Rimbaud lui écrivit, en août 1870, à Douai, pour lui envoyer ses derniers vers (dont « Comédie en trois baisers » et « Ce que retient Nina ») : il était en quête d'un vrai lecteur pour ses poèmes. Charleville et le département étaient alors, du fait de la guerre contre la Prusse, en état de siège, les communications avec Paris étaient coupées, et le jeune Rimbaud y mourait d'ennui.

       Le 29 août, brûlant d'impatience de se faire connaître et publier, il s'enfuit pour Paris mais fut arrêté à la gare du Nord sans un sou en poche... et portant de curieuses feuilles griffonnées qui intriguèrent la police ! Il fut incarcéré quelques jours à la prison de Mazas (où il aurait recopié « Morts de Quatre-vingt-douze... »)

      En septembre, Izambard le fit venir à Douai, où il se consacra à son projet de recueil poétique, travaillant avec acharnement. Il fit la connaissance du jeune poète Paul Demeny, ami d'Izambard, qui venait de publier un recueil (Les Glaneuses) à la Librairie artistique, à Paris. Dès lors, Rimbaud n'écrivit plus au hasard, mais recopia soigneusement et remania les poèmes écrits durant les premiers mois de 1870. Il en composa de nouveaux, qu'il data (« Les Effarés », « Roman », « Le Mal », « Rages de Césars »). C'était le premier « Cahier de Douai ». Mais il dut obéir aux ordres de sa mère et quitter la ville.

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