Les femmes de la Bible sont-elles des figures négatives ?
Dissertation : Les femmes de la Bible sont-elles des figures négatives ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tetelle Bertaut • 8 Avril 2024 • Dissertation • 1 196 Mots (5 Pages) • 103 Vues
Entraînement à la dissertation séance 5 Selon le plan de commentaire de Mme RUIMI
Pendant des siècles, la Bible a captivé l'imaginaire des lecteurs à travers le monde, offrant une galerie de personnages emblématiques dont la complexité fascine toujours. Parmi ces figures, les femmes violentes telles que Lilith, Judith, Salomé et Dalila se distinguent par leurs actions souvent controversées, suscitant ainsi notre curiosité. Nous allons examiner de plus près la perception de ces femmes bibliques : sont-elles perçues comme fautives ? À travers cette question, nous découvrirons les différentes facettes de leur caractérisation[a], depuis les actions qui semblent les condamner jusqu'à leur éventuel rôle divin.
Oui, car …. Elles font du mal aux hommes
Oui elles sont présentées comme fautives car elles sont nuisibles pour les hommes ; en effet
, dans les récits bibliques, [b]ces femmes sont représentées comme séduisantes, mais d’une séduction qui entraîne les hommes vers leur propre perte. Judith par exemple, utilise la séduction
pour gagner la confiance d'Holopherne, elle fait croire qu'elle est de son coté. Après avoir gagné son admiration, Judith attend qu'il soit ivre et endormi, puis le décapite avec son épée, espérant ainsi affaiblir les forces ennemies et sauver son peuple de l'oppression. Salomé utilise sa danse pour influencer Hérode et obtenir la tête de Jean-Baptiste, et Dalila séduit Samson pour découvrir le secret de sa force[c]. Ces femmes trahissent les hommes qui leur font confiance, Dalila n’hésite pas à trahir Samson en révélant le secret de sa force aux Philistins, ce qui entraîne sa capture, puis sa mort. Dalila, Judith et Salomé sont d’ailleurs associées à des femmes dangereuses puisqu’elles tuent les hommes.
II – Oui, mais elles ne sont pas responsables du danger qu’elles représentent
Elles ne sont peut-être pas responsables du danger qu’elles représentent puisque Dalila, n’agit pas d’un acte spontané mais en échange d’argent des Philistins, ainsi que la première femme de Samson qui le trahit aussi. Dans le texte des évangiles Salomé agit sur les ordres de sa mère. Par ailleurs dans le poème « Hérodiade » de Mallarmé, nous pouvons nous apercevoir que Salomé n’est pas caractérisée comme une femme séduisante mais comme une beauté froide, qui « aime l’horreur d’être vierge » : dans la réinterprétation de Mallarmé Salomé ne veut pas agir[d]. Et enfin Judith n’est pas responsable du danger qu’elle représente puisqu’elle agit pour le bien de sa communauté, la représentation de Judith qui est faite sur la peinture de Caravage peut confirmer son effroi[e]. Chez Howard Barker sa servante est même dépeinte comme l'instigatrice du meurtre, ce qui remet en question la culpabilité morale de Judith dans cet acte[f].
III – Le problème est ailleurs : car elles sont l’instrument de Dieu
Judith est présentée comme une héroïne dans la Bible, célèbre pour avoir sauvé son peuple en décapitant le général ennemi, Holopherne. Toutefois, la narration insiste sur le fait qu'elle agit sous la volonté divine, servant comme instrument de Dieu pour délivrer son peuple de l'oppression. Cela souligne la grande foi de Judith. Par conséquent, bien qu’elle commette un acte de violence, elle n'est pas nécessairement perçue comme fautive, mais plutôt comme un instrument de la providence divine, agissant pour le bien de son peuple et conformément à la volonté de Dieu[g] dans un contexte de guerre de religion Du Bartas en fait une figure positive.
Dalila, quant à elle, trahit Samson en révélant le secret de sa force à ses ennemis, les Philistins, ce qui conduit à sa capture et à sa cécité. Dalila agit non pas par méchanceté intrinsèque, mais plutôt dans l'espoir de libérer son peuple de l'oppression philistine. En livrant Samson à ses ennemis, elle espère renverser leur domination et restaurer la liberté de son peuple. Ainsi, bien que ses actions aient des conséquences néfastes, elles peuvent être interprétées comme motivées par un désir de libération et de justice, plutôt que par la malveillance pure. Cependant, elle peut être considérée comme fautive en raison de ses actions destructrices[h].
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