Les Trophées, José-Maria de Heredia

FICHE DE LECTURE : RECUEIL

Les Trophées - 1893

José-Maria de Heredia

Poésie / Gallimard

26/02/2024

Parnasse : le recueil de Les Trophées est une œuvre majeure pour l’histoire littéraire dans le sens où il illustre parfaitement la devise de « l’art pour l’art » des parnassiens avec pour chef de file Théophile Gautier. Le parnasse a de multiples principes telles que la valorisation de l’art poétique par la retenue, l’impersonnalité et le rejet de l’engagement social ou politique.

L’inspiration classique : On peut ici citer en grande partie la section « La Grèce et la Sicile ». Dans cette section, les sonnets sont consacrés aux mythes de la mythologie grecque comme avec la naissance d’Aphrodite, Jason et Médée ou encore Ariane. Les poèmes reprennent ici les grands mythes grecques pour en faire de l’art pour l’art. Par exemple dans « La naissance d’Aphrodite », Heredia traite le sujet avec une certaine grandeur et beauté notamment à travers le champ lexical de la nature : « Et jamais, sous l’éther foudroyé, le Printemps / n’avait fait resplendir les soleils éclatant,/ Ni l’été généreux mûri les moissons blondes » mais aussi à travers les sonorités qu’il utilise comme au premier quatrain avec les rimes en -onde et -emps qui sont embrassé évoquant le mythe comme étant un tableau ou un trophée qui est alors immobile par sa structure, ses rimes et son indépendance.

Un panorama historique : Les différents sonnets offrent un panorama de l’histoire. Heredia choisit presque tout au long de son recueil la forme du sonnet sauf pour « Romancero » et « Les conquérants de l’Or ». A travers les 118 sonnets qu’il écrit, Heredia capture chaque instant de l’histoire. Cette histoire commence avec la section « La Grèce et la Sicile » avec des sonnets sur différents épisodes de la mythologie grecque puis avec la section « Rome et les barbares » qui eux à propos de la civilisation latine et se termine par la section « Moyen-Âge et Renaissance » où Heredia cite des auteurs tels que Pétrarque ou encore Ronsard mais les poèmes de la section ont aussi pour sujet historique, on peut ici citer le poème « Vitrail », « L’épée » et « Email ». Les autres sections que composent le recueil ne suivent plus un ordre chronologique mais sont des témoins d’élément que compose le monde tel que le poème « Le samouraï » dans la section « L’orient et les tropiques », « Un peintre » dans la section « La nature et le rêve » et dans la section « Romancero » dans laquelle est narré l’historique de la figure historique du Cid.

La multiplicité des paysages évoqués : Heredia à travers son recueil fait simultanément le panorama de l’histoire et celui des paysages qui est sont alors très variés et présent tout au long du recueil. On peut ici citer « Aux montagnes divines » dans la section « Rome et les barbares » où Heredia, dépeint une montagne caractérisée par des matériaux nobles propre à la logique parnassienne de l’art pour l’art tout en mentionnant l’histoire de l’esclave Geminus. Heredia dépeint aussi les territoires maritimes dans son recueil notamment dans le poème « Les Conquérants » dans la « section Moyen Age et renaissance », où est mentionné la beauté de la mer en l’associant à une couleur très rare et particulière soit « l’azur phosphorescent de la mer des tropiques ». Heredia dépeint aussi les paysages méditerranéens, on peut ici mentionner le poème « Sur l’orthys » faisant références à la montagne grecque, à travers le récit d’un épisode mythologique, Heredia fait le tableau de l’environnement proche de la montagne avec la mention du bétail mais aussi du ciel et de la mer.

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