José-Maria de Hérédia – Les Trophées « Les Conquérants » (1893)
Commentaire de texte : José-Maria de Hérédia – Les Trophées « Les Conquérants » (1893). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lyna Saidani • 22 Mars 2020 • Commentaire de texte • 427 Mots (2 Pages) • 899 Vues
José-Maria de Hérédia – Les Trophées « Les Conquérants » (1893)
Ce poème (écrit bien avant la parution du recueil) frappe par sa recherche de la perfection technique et d'une beauté sans lyrisme, ni personnalité, conformément à la théorie de « l'Art pour l'Art » des Parnassiens, en particulier de Théophile Gautier. Cela dépasse l'idée de la forme au service du fond ; la forme, la Beauté, sont elles-mêmes des objectifs.
Baudelaire a été très influencé par le Parnasse (cf. Dédidace des FdM à T. Gautier). Il en cependant contesté l'absence de lyrisme et le culte du Beau très ciblé (grands thèmes, sens du spectaculaire, du grandiose, « refus de la boue ».
I- Un périple fascinant.
- Un exotisme marqué (Hérédia fait voyager son lecteur, dans l'espace mais aussi dans le temps)
cit 1 : Cipango
cit 2 : Palos de Moguer
cit 3 : mer des Tropiques
- Des héros ambigus mais fascinants (il ne juge pas les conquistadores mais en fait des êtres quasiment surnaturels)
cit 1 : la comparaison initiale
cit 2 « misère hautaine » Oxymore.
cit « rêve héroïque et brutal ». Termes antinomiques.
- Une quête hyperbolique et imagée (les marins ne sont plus de simples marins mais des hommes animés d'une quête, d'une mission). On est loin de la réalité historique (militaire et économique) ; on toucherait plutôt à la mythologie.
cit « le fabuleux métal »
cit : « ivres d'un rêve »
cit : « des étoiles nouvelles ». Allégorie.
-II- Le culte de l'Art pour l'Art.
- Une syntaxe ciselée (les phrases sont longues, très complexes et recherchées)
cit 1 : Le 1er quatrain : une seule phrase très complexe : Comparant + subordonnée participiale (« fatigués de... ») + complément circonstanciel de lieu + SUJET (très tardif) + principale.
cit 2 : les tercets constituant une seule longue phrase (6 fois 12 syllabes)
cit 3 : « blanches caravelles ». Antéposition de l'adjectif.
- Une forme riche et parfaite (l'auteur montre une impressionnante maîtrise des règles et des techniques, plus importante que l'émotion)
cit 1 : Pas une citation mais l'intégralité du texte : un sonnet parfait.
cit 2 :Toutes les rimes sont riches et aucune ne repose sur un son « courant ».
cit 3 : Ponctuation neutre, régulière, presque « froide ». Absence totale de lyrisme poétique.
- Une musicalité aboutie
cit 1 : allitération en « z ». v.7 « Et les vents alizés inclinaient leurs antennes ».
cit 2 : diérèse « mystérieux »
cit 3 : chaque vers propose un maximum de sons vocaliques : il est très « chantant ». On en oublierait presque le sens pour en écouter la mélodie.
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