Lecture linéaire du Postambule d'Olympe de Gouges

Lecture linéaire 2 : Postambule de Olympe de Gouges

Code texte : 5413 9967

Introduction :

Olympe de Gouges est une femme de lettres de la seconde moitié du XVIIIème siècle qui s’inscrit dans le mouvement des Lumières, un mouvement intellectuel qui prône la raison et l’universalisme. C’est une femme noble, veuve qui va très rapidement s’imposer comme pionnière du féminisme.

Suite à la DDHC, elle trouve injuste que les femmes ne soient pas considérées comme des citoyennes. Elle trouve aussi cette déclaration en décalage avec les principes révolutionnaires. Elle se positionne donc en tant que porte-parole de la cause féminine et publie la DDFC le 14 septembre 1791. Le texte qui m’a été donné est le postambule, un texte qui vient à la suite des 17 articles et qui ne trouve pas d’équivalent dans la DDHC de 1789.

Afin d’étudier ce texte, nous allons envisager la problématique suivante, comment ce postambule cherche - t - il à mobiliser les femmes dans la lutte pour l'égalité 

Pour y répondre, nous ferons un plan en 3 parties. La première traitera de l’appel à la révolte, la seconde de la prise de conscience des inégalités et de la tyrannie des hommes, et la dernière de l’exhortation à agir.

Partie 1 :

- “Femme, réveille - toi” → apostrophe + impératif → ODG s’adresse aux femmes, cherche à provoquer une réaction, susciter une prise de conscience pour obtenir une réaction. Elle utilise la 2e personne du singulier ce qui crée un effet personnel entre la lectrice et l’auteure. Métaphore du sommeil avec “réveille”, comme quoi la femme est passive, endormie sur ses droits.

- “tocsin de la raison” → Sonnerie de cloche, chargé de donner l'alarme, ce qui annonce l’imminence d’un combat à mener. C’est une allégorie de la Révolution.

- “se fait entendre dans tout l’univers” → l’incitation forte à agir s’accompagne de l’hyperbole, “tout l’univers” signifie qu’aucune femme ne pourra prétendre qu’elle n’a pas entendu l’appel à son émancipation.

- “reconnais tes droits” → autre impératif, donne l’ordre aux femmes de se révolter, c’est une invitation au combat pour la reconnaissance de leurs droits soulignés par le déterminant possessifs “tes”.

- “préjugés”, “fanatisme”, “superstition”, “mensonges”, “sottises”, “usurpation” → lexique péjoratif faisant référence à l’Ancien Régime, évoque une société injuste.

- “flambeau de la vérité” → Métaphore qui fait l’éloge de la Révolution, elle proclame le début d’une nouvelle ère, celle des revendications féminines. “vérité” → mise en écho avec les idées des Lumières, combat de l’obscurantisme (opposition à l’instruction, la culture) au profit de la raison.

- “homme esclave”, “briser ses fers” → métaphore filée + hyperbole, souligne que les hommes ont eu besoin des femmes lors de la révolution, mais qu’elles n’en ont pas récolté les fruits.

- “Devenu libre, il est devenu injuste” → parallélisme reproche aux hommes d’avoir utilisé les femmes pendant la révolution, et de ne pas les avoir laissé profiter des graines qu’elles avaient semées.

- “Quand cesserez-vous d’être aveugle” → interrogation partielle, invitation à l’action urgente et immédiate. “aveugle” renvoie à la métaphore du sommeil 

Partie 2 :

- “Quels sont les avantages que vous avez recueillis pendant la révolution ?” → Première question rhétorique d’une longue série, ODG invite les femmes à réfléchir sur leur situation.

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