Lecture linéaire : Ode, Valérie Larbaud
Commentaire de texte : Lecture linéaire : Ode, Valérie Larbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zezelo • 26 Juin 2023 • Commentaire de texte • 2 983 Mots (12 Pages) • 460 Vues
Page 1 sur 12
Iuàoi uyExplication linéaire n°5 : « Ode », Valéry Larbaud |
Glossaire des noms propres :
- Harmonika-Zug : (Zug = train en allemand) titre d’une œuvre de Dominique de Roux dont l’intrigue se passe en Allemagne et dans laquelle le train représente le destin qui avance.
- Nord-Express : ligne de train qui relie Paris et Saint-Pétersbourg
- Wirballen : nom d’une ville en Lituanie
- Pskow : nom d’une ville en Russie
- Sibérie : région de Russie
- Monts du Samnium : ancienne région d’Italie
- Castille : région historique d’Espagne
- Mer de Marmara : mer se situant entre l’Europe orientale et l’Asie Mineure
- Orient-Express : train de luxe initialement entre Paris et Vienne, qui se prolonge jusqu’à Venise puis jusqu’à Constantinople, et qui dessert plusieurs capitales européennes
- Sud-Brenner-Bahn : ligne de chemin de fer dans les montagnes qui relie Innsbruck en Autriche et Vérone en Italie
Introduction :
- Présentation rapide de l’auteur :
- Le père de Valéry Larbaud est propriétaire des sources d’eau Saint Yorre à Vichy. VL hérite donc et profite de la fortune familiale, il mène une vie de dandy.
- Il aime voyager et parcourt l’Europe à grand frais (notamment grâce aux trains de luxe)
- Il a une santé fragile et fréquente beaucoup les stations thermales
- Présentation rapide de l’œuvre :
- « Ode » est tiré d’un recueil intitulé Les Poésies de A. O. Barnabooth
- A. O. Barnabooth est un milliardaire mystérieux qui voyage beaucoup (double imaginaire de l’auteur). Pour A. O. Barnabooth, l’intérêt de voyager se trouve dans le voyage en lui-même et non dans la destination.
- Présentation du poème :
- Le mot « ode » vient du grec et signifie « chant ». Une ode est donc un poème lyrique qui peut célèbrer quelqu’un ou quelque chose et dont la musicalité lui permet d’être chanté. (poème lyrique = poème dans lequel le poète exprime ses sentiments).
- Dans ce poème le titre peut donc paraître étonnant car le sujet est le train. Le poète exprime son admiration et sa fascination pour les trains de luxe.
- Poème en quatre strophes + vers irréguliers avec une alternance des strophes + modernité du poème car il n’y a pas de rimes
- Strophes 1 et 3 : le poète s’adresse aux trains et en fait l’éloge
- Strophes 2 et 4 : strophes personnelles
- Lecture du texte
- Annonce de la problématique :
- Comment cet éloge du train permet-il une forme de revendication poétique ?
- Annonce des mouvements :
- I. Eloge de l’Harmonika-Zug (strophe 1)
- II. Le récit d’une expérience personnelle (strophe 2)
- III. Un éloge élargi du train (strophe 3)
- IV. L’expression d’une nouvelle inspiration poétique (strophe 4)
- Eloge de l’Harmonika-Zug
Dans cette strophe, le poète s’adresse à un train en particulier, l’Harmonika-Zug, dont il fait l’éloge car ce train est beau, luxueux et source de bien-être.
- Titre « Ode » qui se justifie assez vite, car le poème est très musical :
- Strophe qui exprime à la fois une invocation et une admiration : le poète s’adresse au train comme si ce dernier lui était supérieur et qu’il lui demandait une faveur.
- Impératif « Prête-moi » + usage de la 2e personne du singulier : marque l’admiration du poète pour la musicalité du train. L’impératif exprime aussi une supplication
- Présence du « ô » vocatif dans les apostrophes « ô train de luxe » / « ô Harmonika-Zug » :
- Forte présence de la musicalité :
- Assonance : « bruit » / « cuir » / « cuivre »
- Champs lexical lié aux sonorité et à la musique :
- Polyptote du mot « bruit » répété deux fois : « bruit » comme nom commun puis verbe « bruire » conjugué
- « musique » : mis en avant grâce à l’enjambement qui le place en fin de vers.
- « chantonnant »
- « voix » répété deux fois au vers 9
- Paronomase « laquées » / « loquets » au vers 5
- Nom du train : Harmonika-Zug = le train harmonica : musicalité présente à la fois dans l’utilisation d’une langue étrangère et dans la référence à l’instrument de musique. On retrouve aussi l’idée qu’un harmonica ressemble à une ligne de chemin de fer et les sons de l’harmonica sont proches de ceux d’un train (sifflements / bruits métalliques)
- Eloge du train : le poète montre son admiration pour le train
- Présence d’adjectifs mélioratifs :
- Adjectif « grand » répété deux fois dans un parallélisme de construction au v.1
- Adjectif « douce » renforcé par l’adverbe d’intensité « si »
- Ponctuation expressive qui marque l’admiration
- Le train est présenté comme étant luxueux avec le champ lexical du luxe :
- « ô train de luxe »
- « cuir doré » / « cuivre lourd » / « portes laquées »: le train est construit avec des matériaux nobles
- « les millionnaires » : à l’image de A. O. Barnabooth, les voyageurs de ce trains sont des personnes riches
- Le poète se sent bien dans le train et ce bien-être passe par des sentiments de sécurité et de sérénité :
- Il se sent en sécurité : paronomase « laquées » / « loquets » + verbe « dorment » :
- Les voyageurs sont séparés de « l’angoissante musique » du train par des portes bien fermées.
- Allitération en « m » dans le vers « Dorment les millionnaires » : douceur du vers au niveau des sonorités qui contraste avec celles du vers précédent
- « allure si douce » / « glissement » : le mouvement du train est agréable pour le voyageur-poète
- Le poète est entraîné par le train dans sa course et il finit même par se confondre avec lui :
- Echo entre les vers 7 et 4 : « l’angoissante musique qui bruit le long de tes couloirs » / « Je parcours en chantonnant tes couloirs » : le poète prend part à la fois au mouvement et à la musicalité du train
- Ambiguïté du v.8 « Et je suis ta course » qu’on peut comprendre de deux façons
- « suis » comme le verbe « suivre » : le poète se laisse porter par le mouvement du train
- « suis » comme le verbe « être » : le poète devient partie intégrante du train
- V.9 : « Mêlant ma voix à tes cent mille voix » : le poète entre dans le chœur formé par les bruits du train
- Usage du présent : dimension universelle et intemporelle de l’éloge : le voyage est un moment qui suspend le temps
- Le récit d’une expérience personnelle
Dans cette strophe, le poète laisse transparaître ses émotions. On remarque en effet la présence d’un je lyrique, la strophe s’ouvre cette fois sur la 1ère personne du singulier avec un verbe de perception « j’ai senti ».
- Les vers 11 à 17 raconte un moment unique lié à une expérience nouvelle. Cette expérience a profondément marqué le poète en créant chez lui un sentiment inoubliable, à tel point que le poète a imprimé tout ce qui se passait à ce moment-là autour de lui :
- Vers 11 et 12 : marque une prise de conscience de la part du poète voyageur
- Participe passé « J’ai senti » : exprime le moment précis de le prise de conscience
- « pour la première fois » : l’expérience est nouvelle
- « toute la douceur de vivre » : le déterminant quantitatif « tout » renforce le sentiment de bonheur et de plénitude ressenti par le poète à l’intérieur du train luxueux
- V. 12 : complément circonstanciel de lieu très précis, qui marque la vivacité du souvenir et qui se réfère à un voyage en train
- Effet de contraste entre le bien-être ressenti dans le train luxueux exprimé par la « douceur de vivre » et ce qui se passe à l’extérieur : souvenir visuel lié à la prise de conscience. La vie des bergers est dure et marquée par la pauvreté :
- « bergers » s’opposent aux « millionnaires »
- Vêtements en « peaux de moutons crues et sales » qui s’opposent aux matières nobles qui constituent le train
- Les bergers sont regroupés sous des arbres tandis que les voyageurs ont chacun leur cabine : « dans une cabine » / « dans la cabine d’à côté »
- Anecdote de la cantatrice mise entre parenthèses (v.16 et 17) : souvenir auditif lié à la prise de conscience
- Complément circonstanciel de temps précis : « Huit heures du matin »
- Importance de la musicalité pour le poète : le moment est marqué par une « cantatrice » qui « chantait »
- Les vers 18 et 18 reflète davantage un ensemble de voyages qu’un souvenir précis, comme si le poète avait voyagé sans arrêt dans le but de retrouver le sentiment de plénitude ressenti lors de sa première expérience. Ce qui compte n’est pas tant la destination que le voyage en lui-même et les émotions qu’il procure au voyageur :
- Nombreux toponymes mais pas de logique particulière liée à la linéarité d’un trajet en train : effet de collage de plusieurs voyages qui se mélangent (v.18 et 19). Le voyageur est spectateur de ces paysages qui défilent sous ses yeux : « j’ai vu ».
- Villes : « Wirballen et Pskow » : noms inhabituels car ces villes sont peu connues, ce qui fait ressortir l’exotisme du voyage
- Grande variété des paysages qui s’exprime par des oppositions :
- Sibérie et Monts du Samnium : deux régions opposées géographiquement mais par rapport au climat (froid / chaleur)
- « Castille âpre et sans fleurs » et « mer de Marmara sous une pluie tiède » : contraste entre une région aride et une autre où l’eau est abondante
- Un éloge élargi du train
Cette strophe fait écho à la première à la fois dans la forme et dans les thèmes.
...
Uniquement disponible sur LaDissertation.com