Lecture linéaire "Le dormeur du Val"
Fiche : Lecture linéaire "Le dormeur du Val". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dvgbff • 18 Juin 2024 • Fiche • 1 415 Mots (6 Pages) • 112 Vues
LL13
Arthur Rimbaud avait 16 ans, quand il écrivit les cahiers doués, recueil de 22 poèmes, répartis en deux liasse. C’est son professeur de rhétorique, Georges Izambard puis le poète Paul Demeny qui recueille le jeune adolescent révolté lors de ses fugues. En 1870, Arthur Rimbaud découvre les horreurs de la guerre franco-prussienne que le poème « Le dormeur du val » révèle avec simplicité et force. Ce sonnet descriptif et indéniablement ancré dans la mémoire collective.
Problématique : En quoi ce poème dénonce-t-il, de façon originale, les atrocités de la guerre ?
Plan :Notre analyse linéaire montrera comment la construction du poème est entièrement tournée vers la chute, obligeant ainsi le lecteur à une lecture rétrospective.
1 - premier quatrain campe un tableau bucolique emploi de quiétude
2 - tandis que le deuxième quatrain dépeint un soldat paisiblement endormi.
3 - Le premier tercet fait toutefois apparaître des ambiguïtés,
4 - confirmées par la chute tragique du second tercet.
Ce premier quatrain en alexandrins à rimes croisées dépeint un havre naturel de paix où la nature est omniprésente comme en témoignent les termes se rapportant à ce champ lexical: « verdure», « rivière », « herbes », « soleil », « montagne ».
La couleur verte prédomine grâce aux expressions « trou de verdure», « herbes», « petit val ».
La lumière baigne ce tableau, comme on peut le constater à travers les groupes nominaux « le soleil » et « des rayons ».
Mais c'est aussi la versification qui attire notre attention sur les éléments lumineux, avec les rejets « des haillons / D'argent» (v.3)
et le verbe au présent d'énonciation « Luit» (v. 4).
Le lecteur est donc immédiatement ébloui par cette explosion de couleurs.
De plus, ce lieu idyllique est caractérisé par la conjugaison harmonieuse des différents Éléments: l'eau grâce à la rivière, la terre grâce aux herbes, le feu grâce au soleil.
Ce tableau est loin d'être statique. Au contraire, la nature est mise en mouvement. C'est l'effet rendu par la proposition subordonnée qui personnifie le lieu (« où chante une rivière »),
par le participe présent « accrochant »
et par le choix du verbe « mousse ».
Le verbe chanter et l'adverbe « follement» apportent une touche festive à cette nature personnifiée.
En outre, les sonorités contribuent à l'harmonie de ce lieu grâce à une assonance en nasales: « chante », « accrochant», l'adverbe « follement ».
Une sensation de bonheur et de quiétude se dégage donc de ce premier quatrain bucolique.
Le second quatrain est inauguré par l'irruption d'un personnage qui marque un net contraste avec le premier quatrain: un soldat.
L'emploi du déterminant indéfini « un » permet de ne pas nommer ou individualiser ce soldat, comme pour mieux conférer une portée universelle à ce destin.
Néanmoins, il est décrit par de multiples expansions du nom: des adjectifs qualificatifs épithètes « jeune », « pâle », des groupes nominaux apposés « bouche ouverte», « tête nue ».
Ces premières descriptions font songer à celles d'un enfant endormi, notamment avec la « bouche ouverte ».
Les coupes dans le premier vers (« Un soldat jeune, / bouche ouverte, / tête nue »), renforcées par la ponctuation, créent un rythme ternaire harmonieux et paisible.
Le travail sur la couleur se poursuit, oscillant entre « la lumière», le vert de l'herbe et le bleu du cresson: c'est un tableau doux et harmonieux.
La quiétude qui se dégage de cette strophe est liée à l'abandon physique du soldat dans la nature.
Le rejet du verbe « Dort » au présent d'énonciation met ainsi en évidence cette quiétude.
Les termes liées au champ lexical du sommeil sont présents: « il est étendu», « lit ».
La nature apparaît comme un refuge rassurant pour le soldat au point qu'elle est personnifiée dans le dernier vers, comme le suggèrent les expressions « dans son lit vert» et « la lumière pleut ».
Un véritable halo de lumière baigne ce soldat qui communie passivement avec la nature.
La transition entre les deux strophes s'effectue grâce à la reprise trois éléments: le corps du soldat (« les pieds »), la nature (« les glaïeuls ») et le verbe au présent d'énonciation « dort ».
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