La scène de première rencontre Manon Lescaut
Commentaire de texte : La scène de première rencontre Manon Lescaut. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jules Munoz • 11 Juin 2024 • Commentaire de texte • 1 502 Mots (7 Pages) • 88 Vues
L’Abbé Prevost, Manon Lescaut, scène de la première rencontre
Situation : Les premières pages du roman sont consacrées à la présentation des circonstances dans lesquelles l’auteur des Mémoires et aventures d’un homme de qualité , le marquis de Renoncour, a rencontré le chevalier Des Grieux. Le récit de Des Grieux commence aussitôt après et la scène de rencontre se situe presque au début de récit, ce qui souligne son importance dans l’œuvre.
*Lecture*
Introduction : La rencontre est présentée sous le signe de la fatalité puisqu’elle est caractérisée par un véritable choc, coup de foudre. Elle est également rapportée à travers une alternance de récit à la première personne et de discours rapporté. Avec le recul du temps, le narrateur est capable d’analyser ce qui, à ce moment là l’a atteint et quelle était sa vulnérabilité. Le texte comporte donc un analyse physique menée avec lucidité et précision, caractérisée par une vision à distance, qui est une des originalité du roman.
En quoi l’amour nous est présenté ici comme une fatalité ?
Composition : ce texte est composé
- d’une présentation subjective de la rencontre aux lignes 1 à 7
- du coup de foudre aux lignes 7 à 17
- de la décision d’aider Manon et donc les prémices de la fuite de la ligne 17 à la fin.
Analyse linéaire :
Lignes 1 est suivantes : « J’avais marqué… » Ici la narration est à la première personne donc l’auteur est le personnage le récit comporte sans doute une part d’subjectivité. Dès le début la narration des événements, qui ce fait à l’imparfait et au plus-que-parfait, est accompagnée de commentaires rétrospectifs comme par exemple à la ligne 1 : « Hélas ! Que ne le marquais-je un jour plus tôt ! » nous avons ici : l’expression du regret avec l’exclamation et le conditionnel passé qui montre l’irréel du passé « j’aurais porté chez mon père toute mon innocence. » cette expression ce fait dans un registre tragique « Hélas ! » qui implique une fin funeste. « Un jour plus tôt » montre la marque du destin c’est à dire qu’a un jour près sa vie aurait été différente ce qui montre l’importance de l’événement, de la rencontre. Le chevalier Des Grieux perd l’innocence évoquée à la ligne 2, alors qu’il s’apprête à rentrer dans les ordres. L’expression « toute mon innocence est assez hyperbolique. C’est un récit chronologique qui pose un cadre, un contexte avec l’évocation de la ville « d’Amiens » avec un départ prévu on a donc le lieu et le temps. Nous avons également des précisions avec « l’arrivée du coche d’Arras et le nom de l’ami Tiberge à la ligne 4. « nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie » c’est un événement qui paraît banal mais qui ajoute un effet de suspens. On aperçoit une insistance sur l’innocence avec la locution restrictive « Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité » aux lignes 4 et 5. avec l’expression « Mais il en resta une » notre regard se focalise sur Manon qui se détache du groupe et cela entraîne donc la disparition des autres personnages « quelques femmes ». « Fort jeune » l’adverbe d’intensité accentue la fraîcheur et annonce la beauté de Manon. Ce début de récit annonce les circonstances de la première rencontre avec une vision distanciée, une insistance sur l’importance de l’événement, sur le rôle du destin, ingrédient de tout de tout coup de foudre, et de sur l’absence de culpabilité de Des Grieux avec une vision assez subjective sur lui-même et sur ce qu’il à vécu.
Les lignes 7 et suivantes énoncent le coup de foudre et ses enjeux et donc toute la puissance de l’amour avec la subordonnée consécutive « elle me parut si charmante que moi, qui n’avait jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvais enflammé jusqu’au transport. » Le verbe charmer évoque l’envoûtement, le pouvoir magique, l’amour immédiat, dès le premier regard. La consécutive développe la puissance de l’amour et de la transformation opérée sur Des Grieux on a donc une opposition entre ce qu’il était et ce qu’il devient, avec les relatives « moi qui n’avait jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un minimum d’attention » et « moi dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue » qui montrent son ingénuité accentuée grâce aux hyperboles « tout le monde » à la ligne 9 et « excessivement timide et facile a déconcerter » à la ligne 10. Les termes de la passion amoureuse sont évoqués dans le groupe participial « enflammé jusqu’au transport » et également dans le groupe nominal à la ligne 11 « La maîtresse de mon cœur » cela montre la rapidité de la métamorphose et des événements on peut voir aussi le complément circonstanciel d’opposition « loin d’être arrêté par cette faiblesse » à la ligne 11. Nous avons ensuite une présentation insistante de son innocence que la passion balaie et qui se transforme en audace, en effet le lecteur peut se demander si cette timidité est bien réelle. Parallèlement nous avons un description de Manon qui semblerait à charge avec, aux lignes 11 et 12 le complément circonstanciel d’opposition « quoiqu’elle fut moins âgée que moi ». Elle est cependant avertie « sans paraître embarrassée » ce qui peut étonner les lecteurs, car c’est en opposition avec l’attitude féminine requise dans de telles circonstances. À la ligne 14 nous avons une caractéristique de Manon présente tout au long du roman « Ingénument » donc un mélange d’immoralité et d’ingénuité, selon Des Grieux. C’est peut-être aussi une stratégie pour séduire Des Grieux avec la ligne 16 « qui lui fit comprendre mes sentiments », Manon est en infériorité par rapport à l’age mais en supériorité par rapport à l’expérience. Le discours indirect libre « c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent » à la ligne 17 et le commentaire rétrospectif assez accablant « pour arrêter sans doute son penchant au plaisir » aux lignes 17 et 18 élaborent une explication de Manon car c’est cela « qui à causé, dans la suite tous ses malheurs et les miens. ». Des Grieux semble se décharger de toute responsabilité par rapport à ses actes répréhensibles, tout aussi « ingénument ». La passion se transforme petit à petit en souffrance, aux lignes 15 et 16 « ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs » et l’hyperbole à la ligne 19 « la cruelle intention de ses parents. »
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