L’Oraison funèbre de Condé (Bossuet)
Commentaire de texte : L’Oraison funèbre de Condé (Bossuet). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar TYZA • 16 Avril 2023 • Commentaire de texte • 1 811 Mots (8 Pages) • 300 Vues
Commentaire littéraire : L’Oraison funèbre de Condé (Bossuet)
Homme d’église et écrivain français, grand orateur et théologien du XVIIème siècle, Jacques Bénigne Bossuet est devenu célèbre grâce à ses sermons et ses oraisons funèbres. En 1689, Il publie ses six plus belles Oraisons funèbres (discours religieux prononcé en l’honneur de personne illustre décédée rappelant les éléments et les actions importants de leur vie qui rendirent célèbres leur nom et qui sont dignes d’être remémorées) prononcées lors des funérailles de grands personnages comme « Henriette d’Angleterre », « Anne de Gonzague de Clèves » ou le Prince Louis de Bourbon dit « le Grand Condé » premier prince du sang et lointain cousin de Louis XIV. Le texte étudié est un extrait de l’oraison funèbre du « Grand Condé », prononcée en 1687 en la cathédrale de Paris, qui est marquant en raison de l’admirable parallèle que l’écrivain établit entre deux célèbres capitaines : Le Maréchal Henri II de la Tour d’Auvergne, Vicomte de Turenne, général de l’armée du roi Louis XIV et de son grand rival Louis de Bourbon le « Grand Condé », le rebelle, l’opposant au roi. Adepte à la philosophie humaniste, Bossuet dans place-t-il malgré tout l’être humain et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs ? Pour y répondre, nous verrons tout d’abord l’humanisme manifesté par l’écrivain vis-à-vis des deux grands hommes ; Ensuite, nous montrerons que bien qu’étant de grands personnages mis au même rang de la célébrité, la différence de caractères est manifeste ; Et enfin nous verrons que la véritable grandeur des deux hommes ne réside pas dans leurs nombreuses victoires sur les champs de bataille mais plutôt dans leur vie pieuse.
Nous verrons tout d’abord l’humanisme manifesté par Bossuet vis-à-vis des deux grands hommes : le Maréchal de Turenne et le Prince de Condé.
A première vue, dès les premières lignes de l’extrait, l’écrivain révèle la fonction et l’origine de la renommée des deux grands hommes en nous plongeant dans le monde de la guerre qu’il qualifie de « grand spectacle » ; Ce sont des chefs militaires dont les victoires de guerre leur apportèrent la gloire et l’honneur. Le champ lexical de la guerre est présent avec les termes : « campagnes », « capitaines », « les ordres », « front à front », « campements », « marches », périls », « armées », « batailles » et « armes ». En outre, l’écrivain met sur un piédestal l’être humain.
A cet égard, adepte du courant humaniste qui privilégie l’homme et les valeurs humaines, l’Ecrivain utilise la tonalité épique pour désigner l’ampleur héroïque attribuée aux deux grands personnages. On note les termes « ces deux hommes », « deux hommes », « des hommes » qui reviennent souvent dans le texte et traduisent une unité des deux hommes aux yeux de l’Orateur et une égalité de considération pour les deux hommes au niveau de leur grandeur et de leur gloire. L’écrivain porte en haute estime Turenne et Condé dont les exploits militaires sont connus de tous voire de l’étranger. Ces derniers rejoignent les plus grands au rang des grands capitaines immensément célèbres du passé. Turenne et Condé sont des personnages hautement célèbres avec des parcours si différents.
Effectivement, deux hommes dont le destin semble à la fois unir et désunir souligné par la figure de style du chiasme « tantôt unis », « tantôt opposés » exprimant une idée et son inverse. L’écrivain a recours aux anaphores montrant que Turenne et Condé sont des militaires aguerris et expérimentés utilisant les termes « Que de » en début d’expression : « que de campements », « que de belles marches », « que de hardiesse », « que de précautions », « que de périls », « que de ressources ». Des hommes qui possèdent des qualités humaines : « en deux hommes les mêmes vertus ». Pourtant la grandeur des deux grands hommes n’a pas empêché les différences de caractères.
En effet, nous montrerons que bien qu’étant de célèbres personnages, la différence de caractères est manifeste chez le Maréchal de Turenne et le Prince de Condé.
L’Ecrivain fait une comparaison en dénotant des caractères différents chez nos héros de guerre. On note que les deux grands hommes ne sont pas désignés par leur nom mais par des expressions : « l’un » et « celui-ci » pour désigner Turenne et « l’autre » et « celui-là » pour désigner le prince Condé. Ces termes anaphoriques permettent à l’écrivain de bien faire la distinction entre les deux grands personnages.
De fait, deux illustres personnages glorifiés qui sont différents dans l’action, la réaction et l’organisation. Turenne est présenté comme un homme réactif (« vif »), réfléchi (« s’avance par ordre », « l’un paraît agir par des réflexions profondes », confiant, courageux (« les incroyables ressources de son courage », « s’élève au-dessus des plus grands périls »), persévérant (« vifs et continuels efforts », douée dans l’organisation de ses troupes, intelligent (« la profondeur de son génie »). Quant à Condé, il est présenté comme un homme avec un esprit vigoureux (« hardi dans ses actions »), une bravoure légendaire (« s’égale aux maîtres les plus consommés »), confiant (« résolu, déterminé »,), réfléchi (« homme inspiré »), chanceux (« l’avantage d’une si haute naissance » « né pour entrainer la fortune dans ses desseins et forcer les destinées »), influent (« jette une si vive lumière qu’elle n’osait l’attaquer »).
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