L'Oracle de la mère, Jean-Luc Lagarde
Commentaire de texte : L'Oracle de la mère, Jean-Luc Lagarde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Captainfire • 3 Janvier 2024 • Commentaire de texte • 1 022 Mots (5 Pages) • 117 Vues
Commentaire de texte : L’oracle de la mère :
Jean-Luc Lagarce, comédien, metteur en scène et dramaturge français né en 1957, écrivit de nombreuses pièces de théâtre durant sa courte vie. En effet il meurt du sida en 1995. C’est seulement après sa mort qu’une de ses pièce va se démarquer, cette pièce est Juste la fin du monde, écrite en 1990. Nous allons en étudier un extrait : la scène 8 de la partie 1.
Ce texte ne comportant pas de didascalies, nous pouvons supposer que Louis et sa mère sont isolés dans une pièce, loin du reste de la famille.
Dans cet extrait, on retrouve le héros tragique Louis et sa mère. Cette dernière fait un soliloque adressé à Louis dans laquelle elle s’exprime tel un oracle. Nous nous demanderons pourquoi cet extrait peut être appelé « L’oracle de la mère » .
Pour répondre à cette question nous expliquerons pourquoi la mère anticipe la réaction d’Antoine et de Suzanne (le frère et la sœur de Louis) ; puis nous analyserons comment elle prédit la réaction de Louis ; enfin nous verrons en quoi cet extrait comporte l’implicite tragique.
I La prédiction de la réaction d’Antoine et de Suzanne : l’omniscience de la mère
Il est à noter que, dès le début de la scène, la mère porte un jugement peu flatteur sur elle même en se qualifiant d’intrusive et d’indiscrète. Ce portrait est renforcé par la prétérition « cela ne me regarde pas ».
A) La connaissance mise en avant :
Jean-Luc Lagarce appuie sur le fait d’omniscience en mettant en avant le champ lexical de la connaissance « connais », « saurais », « sais », « deviner », « devinerais », … Il utilise aussi la rhétorique afin de montrer l’évidence de la réponse de la mère « comment est-ce que je ne saurais pas ? ». Cette connaissance est renforcé par l’anaphore du pronom personnel « je ».
Ce relevé témoigne de l’omniscience et de la toute-puissance de la Mère qui comprend, sait lire en eux et sait absolument tout d’eux.
De la même manière, la structure même des phrases met l’accent sur les verbes en lien avec la connaissance. Cela fait comme un entonnoir qui focalise sur le verbe « je sais » et qui continue à mettre en évidence la supériorité de la mère sur les enfants.
B) La volonté de Suzanne et d’Antoine :
Par le biais de cette omniscience maternelle, elle annonce, prédit la volonté de ses plus jeunes enfants Antoine et Suzanne. L’utilisation du futur « Ils voudront t’expliquer » nous montre que ces derniers veulent parler à Louis et le confronter par rapport à son absence. Ce deuxième mouvement est passé de l’utilisation de l’anaphore « je » à « ils ». La mère va donc parler de et à la place de ses enfants.
La mère anticipe cependant que ces derniers le feront « maladroitement » et cela « car ils auront peur du peu de temps que Louis leur donne ».
C) Leur portrait :
La mère prédit également que les explications qui seront données à Louis seront maladroites, en raison du manque de connaissance approfondie de celui-ci par les autres membres de la famille. Elle identifie spécifiquement Suzanne et Antoine en tant que personnages qui ne comprennent pas pleinement qui est Louis, décrivant Suzanne comme une personne imaginant plutôt que connaissant la réalité « ce n’est pas connaître, cela, c’est imaginer » et Antoine comme quelqu'un ayant une connaissance subjective de Louis, refusant de changer d'avis « comme il veut la connaître s’en faisant une idée et ne voulant plus en démordre »
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