Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990

Oeuvre : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990

Parcours : crise personnelle, crise familiale.

Diriez-vous que la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde est un drame intime ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuant sur la pièce de Jean-Luc Lagarce, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

Dissertation :

La pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, publiée en 1990, est un drame intime saisissant qui explore les crises personnelles et familiales. À travers l'utilisation de l'espace scénique confiné, des monologues intérieurs et des thématiques profondément humaines, Lagarce parvient à créer une œuvre d'une grande intensité émotionnelle.

Tout d'abord, l'espace scénique joue un rôle crucial dans l'expression de l'intimité des personnages. La pièce se déroule principalement dans la maison familiale, créant ainsi un huis clos étouffant qui renforce les tensions et les émotions qui s'accumulent. Lorsque Louis, le protagoniste, arrive chez sa famille après une longue absence, Lagarce décrit l'espace physique de manière détaillée : "Ils sont assis, serrés les uns contre les autres, dans l'espace, les coudes presque touchant les coudes, comme des écoliers rangés sur des bancs, de chaque côté de la table" (Lagarce, Juste la fin du monde). Cette proximité physique intense crée une atmosphère confinée qui reflète les conflits et les émotions refoulées au sein de la famille. L'espace scénique restreint permet également aux spectateurs de ressentir une intimité étroite avec les personnages, comme s'ils étaient eux-mêmes présents dans la pièce.

De plus, les monologues intérieurs constituent une dimension clé du drame intime dans Juste la fin du monde. Lagarce utilise des techniques de flux de conscience pour nous plonger directement dans les pensées et les émotions intérieures des personnages. Ces monologues intérieurs révèlent les tourments individuels, les frustrations et les regrets profonds des membres de la famille. Par exemple, Suzanne, la sœur de Louis, exprime ses sentiments d'abandon et de tristesse en disant : "Je l'ai attendu, souvent. Beaucoup. Trop. C'est terrible. Oui, c'est terrible d'attendre comme ça" (Lagarce, Juste la fin du monde). Ces paroles intimes nous permettent de mieux comprendre la souffrance individuelle des personnages et d'entrer dans leur monde émotionnel complexe. Les monologues intérieurs renforcent le sentiment d'intimité en nous rapprochant encore davantage des personnages et de leurs luttes personnelles.

Par ailleurs, la pièce Juste la fin du monde peut être mise en relation avec d'autres œuvres théâtrales explorant les crises intimes et familiales. Par exemple, dans L'Étranger d'Albert Camus, le protagoniste, Meursault, est confronté à la mort de sa mère et à un meurtre qui le plonge dans une crise personnelle profonde. De manière similaire, Louis dans Juste la fin du monde est confronté à sa propre mortalité imminente et doit faire face à

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