Explication linéaire de Gargantua
Commentaire de texte : Explication linéaire de Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Salomebnv • 21 Juin 2024 • Commentaire de texte • 1 979 Mots (8 Pages) • 84 Vues
Dissertation Gargantua
Gargantua est une œuvre complexe : roman polymorphe car roman comique, didactique, démesuré et d’apprentissage. Donc plusieurs degrés et formes
Publié en 1534
Parodie d’un roman de chevalerie
François Rabelais est un écrivain français humaniste du XVI° siècle. Ses œuvres rencontrent un grand succès populaire mais sont systématiquement mal accueillies par l'Église et condamnées par les théologiens de la Sorbonne qui les censurent. Érudit et bon vivant, Rabelais incarne l'esprit de la Renaissance par sa vision humaniste de l'homme.
Humanisme : courant littéraire qui met l’homme au centre des occupations ; l’éducation est centrale
Accroches :
- Toute l'œuvre de Rabelais est traversée par la dimension comique, au point même que la langue française emploie l'adjectif « rabelaisien » comme synonyme de gaillard, gaulois, truculent, pour évoquer un langage, un style, une verve gais, licencieux, grivois.
- Surnommé « le premier farceur de France » par ses contemporains, Molière n’a eu de cesse de donner ses lettres classiques au genre de la comédie.
- Rire avec le narrateur
- Comique farcesque, scatologique et par le gigantisme
Le rire ouvre le roman « Rire est le propre de l’Homme » dans avis au lecteur. Suggère que rire combat le chagrin qui ronge l’Homme. C’est ainsi que dans prologue, Rab procède à une analogie entre des fines drogues, remèdes vendus par les apothicaires et son livre avec tous les ressorts du comique
- Rire du gigantisme/démesure. Les scènes comiques sont engendrées par ces corps géants. Par ex, Grandgousier prend boulets de canon pour des poux lorsque Gargantua se peigne les cheveux chap37. Gargantua mangea en salade 6 pèlerins pensant que ce sont des escargots chapitre 38. Épisode du vol des cloches pour servir de clochettes au cou de sa jument, chapitre 17.
- Rire de disproportion dû au gigantisme : nombre de vaches servant à l’allaitement « dix-sept mille neuf cent treize vaches.
- Rire scatologique/farcesque, lié au bas corporel. Par ex, chapitre 13, invention du torche-Cul par Gargantua en réalité un oison duveteux. Célébration comique du corps : équilibre entre haut et bas corporel avec naissance par l’oreille et indigestion de tripes.
- Dimension carnavalesque : renversement des valeurs → Picrochole incarne cet esprit carnavalesque car roi tout puissant qui finit comme un pauvre gagne-petit. Grandgousier présenté comme un buveur qui fait ripaille puis devient l’archétype d’un humaniste.
- Comique de mots
- Rire lié au jeu sur l’onomastique. Repose svt sur érudition du lecteur. Par ex, précepteur Thubal Holoferne tubal= confusion en hébreu et Holoferne général assyrien tué par un personnage biblique.
- Rire sur jeux de mots. Par ex calembour « service du vin » au lieu de service divin » prononcée par Frère Jean ou encore « Je vais leur payer à boire mais ce ne sera que par ris » en homophonie à Paris.
- Néologismes : « torcheculatifs ».
Capter l’attention de son lecteur pour mieux l’instruire
Livre-silène : rire = remède contre chagrin = ambiguïté salutaire/salvatrice. Sous un aspect grotesque avec du comique, Rab propose de chercher la « rompre l’os et sucer la substantifique moelle » de son œuvre qui est capable de grandeur à l’instar de Socrate. Anagramme Alcofribas Nasier : puissance aspiratoire célébrée par Ronsard dans son « Épitaphe de F.RAB ». (De +, Panurge dans son roman précédant datant de 1532 « avait le nez un peu aquilin » et était un grd consommateur de vin qu’il qualifiait de boisson divine. Ainsi, en qualifiant lecteurs de « buveurs très illustres » et en utilisant Nasier en pseudonyme, Rab veut mettre accent sur point commun entre lui et son lecteur ce qui fait partie de sa stratégie de la captatio benevolentiae). Rabelais capte ainsi l’attention de son lecteur par le rire car il est plus plaisant d’apprendre ainsi. Le comique rend le lecteur + réceptif aux sujets sérieux. Le rire devient donc, en plus d’une arme de divertissement une arme pédagogique pour instruire. En utilisant cette méthode de transmission du savoir qui allie rire et réf, Rab se place dans idéal H car Gargantua est un ouvrage représentatif du principe de la rhétorique antique « Placere et docere » = « plaire et instruire ». Édouard dans pourquoi j’ai mangé mon père a utilisé la même méthode pour apprendre à ses enfants la spécialisation des espèces. 1960, chapitre 5 : pithécanthrope = chaînon manquant entre l’homme et le singe idée émergente. Au 19ème siècle. Régime alimentaire propre au singe caricaturé « traverser la mauvaise passe avec des noix de coco » selon la version traduite par Vercors. Ce clin d’œil amusé relève de la captatio benevolentia car avec réf comique il capte attention de ses enfants qui vont être plus sensibles à l’extinction de leur espèce.
- Le comique au service du sérieux
Le rire comme déguisement
Dans Répertoire II, Michel Butor : « Le rire de Rabelais est en grande partie un superbe déguisement pour éviter la censure »
- La parodie
Le comique se met au service de la parodie de valeurs désuètes et met à mal le code d’honneur hérité du moyen-âge, dont il dévoile les limites.
- Joue avec codes de la littérature : parodie roman de chevalerie : description bataille du clos de l’abbaye chapitre 27, héros épique qui a un comportement héroïque en se battant seul contre une multitude. Toutefois, le combat est ridiculisé par la dévalorisation exagérée des ennemis avec par ex énumération de verbes d’actions de violence. = parodie de l’épopée et des combats héroïques. Le combat exagéré et burlesque constitue une parodie des combats héroïques des romans de chevalerie. + nom de saintes imaginaires et parodiques (Sainte Nitouche) Chapitre 27 = désacralisation des saints. Fabrication d'une arme avec le "bâton de la croix" : "long comme une lance" (assimilation à une arme) -> Objet religieux et sacré qui se transforme en arme redoutable dans les mains du héros => ironie et humour de la part de Rabelais. Le nombre d’hommes abattus par Frère Jean « treize mille six cent vingt-deux ». C’est l’hyperbole qui crée un effet comique.
Des scènes de farce repoussent = les violences avec notamment chapitre 42 où Frère Jean est pendu à un arbre.
- Parodie d’un discours scolastique : Discours de Janotus de Bragmardo chapitre 19. Ridiculise les procédés de la rhétorique ntmt avec emploi de connecteurs logiques décalés et mal utilisés. Montre confusion dans sa pensée logique. Parodie poussée à l’extrême car le discours s’achève tel un véritable spectacle de foire. « Il y mit 13 ans, 6 mois et 2 semaines » Chapitre 14 = vacuité enseignement sophiste. Se moque du faux savoir des sophistes : comparaison avec Candide de Voltaire (conte philosophique éponyme) à travers personnage de Pangloss pour moquer la philosophie de Leibniz. Rien n’est sans raison = Optimisme qui légitime le mal. Parodie se remarque chez Voltaire avec néologisme « métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie » = enseignement de Pangloss à Candide.
- La dénonciation
Le comique est au service d’une réflexion critique, profondément humaniste. La dérision sous-tend le didactisme et l'enseignement, ce qui a été superbement résumé par la formule de La Fontaine : « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes ». Avant lui, Rabelais s'est servi, non pas d'animaux, mais de géants pour instruire les hommes.
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