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Essai philosophique sur Humain, trop humain chapitre II

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Par   •  14 Novembre 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  4 006 Mots (17 Pages)  •  162 Vues

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Essai philosophique sur Humain, trop humain chapitre II

Introduction :

Friedrich Nietzsche, est un auteur philosophe allemand du XIXème siècle qui s’intéresse principalement aux valeurs humaines tel que la morale, la religion ou l’esthétique. En 1875 il est atteint par une grave maladie lui faisant subir des crises de paralysie, de violentes nausées et le rendant presque aveugle. C'est dans cet état, se croyant à l’agonie, qu’il décide de rédiger Humain, trop humain aidé par Heinrich Köselitz. Cet essai se concentre sur le chapitre II de ce livre intitulé pour servir à l’histoire des sentiments moraux. Dans ce chapitre Nietzsche s’intéresse aux sentiments humains et à comment s’exprime la morale à travers eux. Sa thèse est celle d’un esprit libre qui cherche à renverser les présupposés. Cela nous amène à nous demander en quel sens Nietzsche bouleverse-t-il la morale ? Nous nous intéresserons principalement aux notions et sentiments lui permettant d’exprimer sa vision de la morale humaine (trop humaine).

Notion

Explication

Citation

Première définition de la morale

Selon Nietzsche la morale est la source de l’évolution humaine, c’est ce qui a permis à l’homme d’échapper à sa condition d’animal. Pourtant Nietzsche soutient également que la morale n’est qu’une illusion de l’esprit humain lui permettant d’accéder à la conscience.

La morale est définie par la société, elle évolue avec la société, un acte dit moral à une époque ne l’est pas forcément plus tard. Nietzsche prend l’exemple de l’homme cruel considéré immoral, qui d’après lui, est un vestige de l’homme du passé que la société essaye de nous faire oublier.

“la morale est un mensonge nécessaire, pour que nous n’en soyons pas déchirés. Sans les erreurs qui résident dans les données de la morale, l’homme serait resté animal. Mais de cette façon il s’est pris pour quelque chose de supérieur et s’est imposé des lois plus sévères.” 40

“Mais la hiérarchie des biens n’est pas en tout temps stable et identique ; quand un homme préfère la vengeance à la justice, il est moral suivant l’échelle d’appréciation d’une civilisation antérieure, immoral d’après celle du temps présent.” 42

“les hommes qui sont cruels aujourd’hui doivent nous faire l’effet de gradins de civilisations antérieures qui auraient survécu.” 43

Le bien et le mal

Nietzsche propose 2 visions du bien et du mal : la vision des personnes dominantes qui considère toute personne égale capable d’interagir ou de s’opposer comme quelqu’un de bon. Les seuls considéré comme mauvais sont toutes les personnes inférieures et méprisables. Les bons sont unis et solidaires alors que les mauvais sont une sorte de masse indéfinissable.                                                               L’autre vision est celle des impuissants qui considère tous les autres individus sont mauvais. Toutes les bonnes actions ne sont que des mensonges et tout ce qui n’est pas moi est le mal. Il n’y a donc aucune relation de communauté dans cette vision et elle causerait le déclin de l’humanité. C'est pour cela que la société est basée sur la vision du bien et du mal des puissants.

“Le concept de bien et de mal a une double préhistoire : c’est à savoir d’abord dans l’âme des races et des castes dirigeantes”

“On appartient, en qualité de bon, à la classe des « bons », à un corps qui a un esprit de corps, parce que tous les individus sont, par le sentiment des représailles, liés les uns aux autres. On appartient, en qualité de mauvais, à la classe des « mauvais », à un ramassis d’hommes assujettis, impuissants, qui n’ont point d’esprit de corps. Les bons sont une caste, les mauvais une masse pareille à la poussière”45

“Là tout autre homme passe pour hostile, sans scrupules, exploiteur, cruel, perfide, qu’il soit noble ou vilain “45

“Notre moralité actuelle a grandi sur le terrain des races et des castes dirigeantes”45

La gratitude

C'est un sentiment qui s’exprime d’un puissant à un bienfaiteur. Nietzsche considère que le bienfaiteur par son aide pénètre l’espace du puissant, qui, en exprimant sa gratitude, pénètre en retour dans la zone de son bienfaiteur. Nietzsche affirme même que la gratitude est un désir de vengeance exprimé de manière indirect. Si le puissant ne donne rien en retour il montre une forme d’impuissance. La société met donc en avant ce sentiment car elle est fondée à partir de la vision des puissants.

“Son bienfaiteur a, par son bienfait violé, pour ainsi dire, le domaine du puissant et s’y est introduit : à son tour, il viole en compensation le domaine du bienfaiteur par l’acte de reconnaissance. C’est une forme adoucie de la vengeance”44

“les hommes sont reconnaissants dans la proportion où ils cultivent la vengeance.”44

Compassion/ Bonté  

Lorsqu’un proche subit ou commet une action grave, nous sommes généralement plus affectés, plus choqués que lui car nous avons une meilleure image de lui que lui-même et c’est de là que vient la compassion.                 Nietzsche estime que la bonté est une des plus grandes découvertes de l’homme. L'homme aimerait pouvoir accéder librement à cette ressource mais cela lui est impossible.

“Nous ressentons par exemple plus de chagrin quand un de nos amis se rend coupable de quelque ignominie, que quand nous le faisons nous-mêmes.”

“puis notre amour pour lui est, sans doute, à cause justement de cette foi, plus fort que l’amour qu’il a pour lui-même” 46

“La bonté et l’amour, étant les herbes et les forces les plus salutaires dans la société des hommes, sont des trouvailles si précieuses”48

“L’économie de la bonté est le rêve des utopistes les plus aventureux.” 48

Bienveillance 

La bienveillance est constituée de toutes les actions simples et ordinaires qui jouent pourtant un rôle essentiel dans notre vie. Tous ces petits gestes permettent à la vie de s’épanouir. Cette qualité est souvent négligée par la société alors qu’elle permet d’éclairer la vie de chaque individu.

“on a coutume de les estimer peu : et le fait est qu’il n’y entre pas beaucoup d’altruisme. La somme de ces doses minimes n’en est pas moins considérable, leur force totale constitue une des forces les plus fortes.” 49

Le mensonge

Les gens disent la vérité la grande majorité des cas car elle est souvent plus simple et plus commode à exprimer. Le mensonge nécessite de mobiliser son intelligence et donc de faire un effort. Dire la vérité n’est qu’une question d’habitude car c’est plus pratique.

“parce que cela est plus aisé, le mensonge exigeant invention, dissimulation et mémoire.”54

“parce qu’en des circonstances simples, il est avantageux de parler franc” 54

L'amour 

Les sentiments sont définis comme étant éphémères et involontaires, c’est donc un phénomène que l’on ne peut contrôler par la raison. On ne peut donc pas faire de promesse basée sur les sentiments car nous n’en sommes pas responsables. Promettre d’aimer une personne est donc insensé et irréalisable. Nietzsche considère d’ailleurs l’amour comme un sentiment inférieur et méprisable. Il est dénué de sens et très injuste, il ne se mérite pas car tout le monde peut aimer, c’est un sentiment collectif qui n’apporte rien à l’homme.

“On peut promettre des actions, mais non des sentiments, car ceux-ci sont involontaires. Qui promet à quelqu’un de l’aimer toujours, ou de le haïr toujours, ou de lui être toujours fidèle, promet quelque chose qui n’est pas en son pouvoir” 58

“Pourquoi exalte-t-on l’amour aux dépens de la justice et dit-on de lui les plus belles choses, comme s’il était un être supérieur à elle ? N’est-il pas enfin évidemment plus bête qu’elle ?” 69

“il est aveugle et possède une riche corne d’abondance” 69

L'espérance 

Nietzsche reprend le mythe de Pandore pour décrire l’espérance. Ce sentiment serait le pire mal de tous les hommes. Les hommes placent en l’espérance de grandes attentes qui les décevra. L'espérance n’est qu’un moyen pour l’homme de croire qu’il peut échapper à sa vie misérable, c’est une mesure d’auto préservation de l’esprit humain qui le condamne.

“Pandore emporta le vase rempli de maux et l’ouvrit. C’était le présent des dieux aux hommes, un présent beau d’apparence et séduisant, surnommé le « vase de bonheur ». Alors sortirent d’un vol tous les maux, êtres vivants ailés : depuis lors ils rôdent autour de nous et font tort à l’homme jour et nuit. Un seul mal n’était pas encore échappé du vase : alors Pandore, suivant la volonté de Zeus, remit le couvercle, et il resta dedans. Pour toujours, maintenant, l’homme a chez lui le vase de bonheur et pense merveilles du trésor qu’il possède en lui, il se tient à son service, il cherche à le saisir quand lui en prend l’envie ; car il ne sait pas que ce vase apporté par Pandore était le vase des maux, et tient le mal resté au fond pour la plus grande des félicités, — c’est l’Espérance.”71

La vertu

La vertu s’interprète différemment en fonction des individus, elle est variable. Certains l’associe au déplaisir, à une contrainte. D'autres l’associe au plaisir, à une forme de plénitude. La vertu n’est en réalité qu’un malentendu.

“Celui qui a appris à connaître le défaut de vertu en union avec le plaisir, comme celui qui a derrière lui une jeunesse avide de jouissances, s’imagine que la vertu doit être unie au manque de plaisir. Celui au contraire qui a beaucoup souffert de ses passions et de ses vices aspire dans la vertu au repos et au bonheur de l’âme.” 75

L'ambition 

L'ambition est un sentiment qui peut servir de substitue à notre sens moral, elle nous permet d’atteindre nos objectifs sans s’éloigner du chemin. Elle joue ainsi le même rôle que le sens moral pour les personnes dénués d’ambition.

“Le sens moral peut ne pas faire défaut dans des natures qui n’ont pas d’ambition. Les ambitieux s’arrangent de leur côté sans lui, presque avec le même résultat.” 78

La pitié

Nietzsche reprend un constat de la Rochefoucauld qui nous dit de nous méfier de la pitié et de ne pas en avoir, nous devons abandonner la pitié. Ce sont toutes les personnes malheureuses qui cherche à nous faire ressentir de la pitié et cela montrerai leur faiblesse intellectuelle. La Rochefoucauld considère cela comme un trouble mental.           Nietzsche va plus loin et explique que la pitié est un pouvoir que possède les faibles sur les autres. Toute personne cherchant à susciter de la pitié veut en réalité faire souffrir son entourage. Malgré leur faiblesse ces gens ont encore un dernier pouvoir, celui de faire mal. L'homme tire un plaisir, une exaltation de soi en voyant la pitié que les autres ont pour lui. C'est un plaisir personnel au dépend des autres qui montre la brutalité de l’homme.

“lorsqu’il met en garde toutes les personnes qui ont de la raison contre la pitié, lorsqu’il conseille de la laisser aux gens du peuple, qui ont besoin des passions”50

“On devrait, dit-il, à la vérité témoigner de la pitié, mais se garder d’en avoir ; car les malheureux sont en un mot si sot, que le témoignage de pitié fait chez eux le plus grand bien du monde”50

“la pitié que ceux-ci expriment alors est une consolation pour les faibles et les souffrants en tant qu’ils y reconnaissent avoir au moins encore un pouvoir, en dépit de leur faiblesse : le pouvoir de faire mal. Le malheureux prend une espèce de plaisir à ce sentiment de supériorité dont lui donne conscience le témoignage de pitié ; son imagination s’exalte, il est toujours assez puissant encore pour causer de la douleur au monde”50

“ceux-là nieront toujours que Prosper Mérimée ait raison quand il dit : « Sachez enfin qu’il n’y a rien de plus commun que de faire le mal pour le plaisir de le faire. »” 50

La vengeance

Il y a une distinction entre l’action et le désir de vengeance : l’action n’est que passagère et intense alors que le désir est plus néfaste, il nous tire en arrière et nous empêche d’avancer dans la vie. Les rustres se saisissent de la moindre offense pour pouvoir exprimer son désir de vengeance car ils aiment cette émotion.

“voir une pensée de vengeance et la réaliser, c’est prendre un fort accès de fièvre, mais qui passe : avoir une pensée de vengeance, sans la force ni le courage de la réaliser, c’est traîner un mal chronique, un empoisonnement du corps et de l’âme” 60

La vanité

Tout homme bienveillant tient à son image et tient à faire plaisir aux autres. On ne parle de vanité que si l’on s’intéresse à l’opinion des autres sans penser à leur faire plaisir. La vanité est un sentiment d’auto plaisir de l’homme qui cherche à montrer une image de lui-même que les autres tiendront en haute estime mais qui est trompeuse. Un trop haut degré de vanité (vouloir en faire trop) peut susciter la méfiance et l’hostilité chez certaines personnes jaloux de la réputation, de l’image du vaniteux.  

 La vanité sert à obtenir l’estime des autres mais avant tout une estime de soi qui n’est accessible que si les autres lui en témoignent. Nietzsche encourage tout de même une part de vanité qui permet d’enrichir l’esprit humain.

“C’est seulement quand la bonne opinion des hommes a du prix pour quelqu’un, abstraction faite de son avantage ou de son désir de faire plaisir, que nous parlons de vanité. Dans ce cas, l’homme veut se faire plaisir à lui-même, mais aux dépens des autres hommes, ou bien en les menant à se faire une fausse opinion de lui, ou bien vise à un degré de « bonne opinion » où elle doit devenir pénible à tous les autres” 89

“Il faut donc bien s’avouer que les vaniteux ne veulent pas tant plaire à autrui qu’à eux-mêmes” 89

“Que l’esprit humain serait pauvre sans la vanité !” 79

Le suicide

D'après Nietzsche le suicide est une action logique et consciente qui permet à l’homme de mettre fin à sa vie tant qu’il est à son apogée pour ne pas connaître la dégradation de son corps. Il estime que le suicide est un acte méritant le respect et pas le mépris car c’est une décision consciente. Empêcher une personne de conclure sa vie est un acte cruel.   Il critique donc la religion qui influence les gens à tout faire pour survivre jour après jour et qui critique le suicide.

“pourquoi y aurait-il plus de gloire pour un homme devenu vieux, qui pressent la déchéance de ses forces, à attendre son lent épuisement et sa dissolution, qu’à se fixer lui-même un terme en pleine conscience ? Le suicide est dans ce cas une action toute proche et toute naturelle, qui, étant une victoire de la raison, devrait en équité exciter le respect” 80

“Il y a un droit qui nous permet de prendre la vie à un homme, il n’y en a pas qui nous permette de lui prendre la mort : c’est pure cruauté.” 88

La honte

Les hommes n’ont pas honte de ce qu’ils pensent ou font, ils ont honte de ce que les autres croient et pensent d’eux. La honte est une peur du jugement des autres.

“Les hommes ont honte, non pas d’avoir quelque vilaine pensée, mais bien s’ils se figurent qu’on leur attribue ces pensées vilaines.” 84

La méchanceté

La méchanceté a pour but une exaltation personnelle qui passe nécessairement par faire du tort à autrui même si ce n’est pas son but. La méchanceté est un sentiment de supériorité sur les autres.                                                            Nietzsche nous demande qu’elle est le mal de prendre du plaisir vis-à-vis du malheur des autres. Il nous explique que nous sommes souvent mauvais avec la nature et que pourtant nous ne nous en sentons jamais responsable alors pourquoi l’être pour une personne. Selon Nietzsche on ne peut pas condamner les hommes faisant le mal car ils font en réalité le bien pour eux même.

“La méchanceté n’a pas pour but en soi la souffrance d’autrui, mais sa propre jouissance” 103

“Mais y aura-t-il beaucoup d’honnêtes gens pour confesser qu’il y a plaisir à faire mal ?”50

L'homme agit toujours bien

Pour illustrer son propos Nietzsche compare l’homme à la nature. La nature nous fait souvent du mal et pourtant personne ne la qualifie d’immorale pourtant on accuse l’homme d’immoral quand il fait le mal alors qui ne fait qu’obéir à sa nature. D'ailleurs certaines actions “mauvaise” ne sont pas qualifiées d’immorale mais de légitime défense.                                                                      Nietzsche dit donc que tous les actes mauvais des hommes ne sont que légitime défense étant donné qu’ils ont pour seul but de nous faire plaisir donc tous les hommes sont bons dans la mesure qu’ils font le bien pour eux. C'est le degré d’intelligence qui détermine quelles actions nous procure du plaisir et si je peux les réaliser.

“ Nous ne nous plaignons pas de la Nature comme d’un être immoral, quand elle nous envoie un orage et nous mouille : pourquoi nommons-nous immoral l’homme qui nuit ? ” 102

“on veut se procurer du plaisir ou s’éviter de la peine ; dans l’un comme dans l’autre sens, il s’agit toujours de l’instinct de conservation. Socrate et Platon ont raison : quoi que l’homme fasse, il fait toujours le bien, c’est-à-dire ce qui lui semble bon (utile), selon son degré d’intelligence, l’étiage actuel de son raisonnement.” 102

La légitime défense

Tous les actes dit mauvais voir cruels peuvent être qualifié de légitime défense. Donc en acceptant la moralité de la légitime défense on accepte la moralité de tous les crimes. La question est donc où est l’immoralité ? Elle n’est pas dans la légitime défense, pas dans les actions involontaires donc il n’existe pas de réelle immoralité.                                                     Le but des hommes est de mené une vie de plaisirs et pour qualifier un homme de bon ou mauvais, on juge uniquement par quel moyen il atteint ce plaisir. S'il obtient son plaisir par des actions valorisé par la société il sera bon alors que s’il cherche à obtenir son plaisir par des moyens grossiers et condamnés par la société il sera mauvais. C'est donc l’intelligence de l’individu qui détermine s’il est considéré comme bon ou mauvais.

“Toute morale admet le mal fait intentionnellement dans le cas de légitime défense : c’est-à-dire quand il s’agit de l’instinct de conservation !” 102

Aphorisme 104

Lien moral/plaisir

La morale prenant son origine dans la société, la moralité désigne donc le respect des traditions alors que l’immoralité désigne leur non-respect. Les personnes qui suivent les traditions sont considéré comme morale par la société et plus ces traditions sont anciennes plus elles définissent la morale actuelle.              Nietzsche décrit trois types de plaisir :               Le premier est le plaisir lié au sentiment.            Le second est lié à l’habitude, toutes les coutumes et traditions qui se perpétuent le font car elles sont utiles et l’ont démontré à plusieurs reprises. Ces coutumes nous procurent un sentiment de plaisir par leur habitude et leur utilité. Nous prenons donc plaisir à être moral.                                                      Le dernier est lié au rapport avec les autres. Les sentiments d’appartenance, d’égalité nous procurent du plaisir car en partageant ces sentiments avec les autres nous pouvons ressentir à travers le plaisir des autres notre propre plaisir. L'instinct social naît du plaisir.          

“Être moral, avoir des mœurs, avoir de la vertu, cela veut dire pratiquer l’obéissance envers une loi et une tradition fondée depuis longtemps.” 96

“Celui qu’on appelle « bon » est enfin celui qui par nature, à la suite d’une longue hérédité, partant facilement et volontiers, agit conformément à la morale, quelle qu’elle soit” et “Être méchant, c’est n’être « pas moral », pratiquer l’immoralité, résister à la tradition, quelque raisonnable ou absurde qu’elle soit” 96

“Une espèce importante de plaisir, et par là de source de la moralité, provient de l’habitude.” 97

“Par ses rapports avec d’autres hommes, l’homme acquiert une nouvelle espèce de plaisir, qui s’ajoute aux sentiments de plaisir qu’il tire de lui-même” 98

L'irresponsabil-ité humaine

A travers tous ces aphorismes, Nietzsche énonce la thèse de l’irresponsabilité humaine. Il prétend que les hommes agissent comme ils le font de façon naturelle, tout comme les animaux les hommes ne sont pas responsables de ce qu’ils font ou pensent. Cette thèse n’est pas acceptée par les philosophes et plus généralement par tous les hommes mettant en avant la grandeur humaine qui ne serait dû qu’au hasard. On peut considérer les hommes de la même façon qu’une plante ou un caillou car ils ne sont pas responsables de ce qu’ils accomplissent et ne peuvent donc pas mériter ce qu’ils ont obtenus.                                               Il n’a pas de réelle différence entre bon et mauvais mais seulement une différence de degré, de point de vue car tout ce que désire l’homme est son plaisir égoïste qui se manifestent de différentes façons en fonction de son intelligence.                                                  Cette échelle qui définit le bien ou le mal d’une action est en changement constant car la société évolue et que les valeurs d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. D'après Nietzsche nous avons atteint un stade où la société est morale (le meurtre, le viol, l’esclavage ne sont plus toléré) mais l’homme peut encore évoluer jusqu’à devenir sage. Pour l’homme sage nos actions actuelles seront considérées comme sauvage et immorale.                                              La connaissance permet d’atteindre l’innocence mais pour l’atteindre, l’humanité doit expérimenter de nombreux vices comme la vanité ou l’égoïsme pour espérer atteindre la morale suprême, celle de l’homme sage. Nietzsche nous dit qu’on ne peut pas condamner tous ces vices étant donné le but qu’ils nous permettent d’atteindre. Ainsi en continuant d’évoluer la morale bannira tous ces vices et permettra à l’humanité de s’élever.

Aphorisme 107 Irresponsabilité et innocence

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