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Emile Zola, Thérèse Raquin

Commentaire de texte : Emile Zola, Thérèse Raquin. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2025  •  Commentaire de texte  •  1 076 Mots (5 Pages)  •  20 Vues

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L’incipit d’un roman est un moment clé, car il pose les bases de l’atmosphère, du cadre et de l’ambiance. Dans Thérèse Raquin, Zola offre un début marquant par sa description réaliste du lieu et par son atmosphère étrange et déstabilisante. Ce passage, qui commence avec la description d’un espace parisien particulier, nous plonge directement dans une réalité brutale et confinée. L'originalité de cet incipit réside dans la manière dont Zola fusionne un réalisme géographique très précis avec une dimension de malaise et de déconcertation. Nous allons voir en quoi l’incipit est original, d’abord par la présentation réaliste du lieu, puis par l’aspect étrange qui s’en dégage.

I. Une description réaliste du lieu romanesque

L’incipit débute avec une précision géographique frappante : "Au bout de la rue Guénégaud, en face du Pont-Neuf". Cette référence à un lieu concret et reconnu du Paris du XIXe siècle ancre immédiatement le récit dans une réalité tangible. Le lecteur, qu’il soit parisien ou non, peut visualiser ce lieu, donnant ainsi au roman une dimension d’ancrage géographique. Zola nous évite ainsi le recours à un cadre imaginaire ou idéal. Ce choix de situer l’histoire dans un Paris identifiable et quotidien n’est pas anodin : il marque l'entrée dans un univers réaliste, où chaque élément, même le cadre, a une fonction dans la description de la société telle qu’elle est vécue par les personnages.

En poursuivant la description, Zola évoque le passage du Pont-Neuf en des termes tels que "un corridor étroit" et "une galerie souterraine". Ces expressions sont à la fois descriptives et symboliques : elles suggèrent un espace clos, étouffant, presque oppressant. Le mot "souterraine", en particulier, évoque une sensation d’enfermement et de confinement. Ce lieu n’est pas lumineux ni ouvert, il est une transition, un espace de passage qui semble dénué de vie. Ce cadre rappelle la pauvreté des quartiers populaires parisiens et leur caractère utilitaire. L’usage de termes comme "noirâtre", "rongé de poussière", ou encore "boutiques noires" renforce l’aspect délabré de cet environnement. Il ne s’agit pas d’un espace accueillant ou esthétique, mais d’un lieu où la saleté et l’usure du temps sont omniprésentes.

Ces détails physiques du lieu sont essentiels pour comprendre l’univers dans lequel évoluent les personnages. Ce Paris de Zola n'est pas celui des jolies ruelles ou des quartiers chics. Il est marqué par la dégradation et la pauvreté. Le décor n’est pas seulement un fond pour l’action, il en est une partie intégrante, un reflet de la misère et de la vie des personnages. Ce lieu est une sorte de miroir de la condition sociale de ceux qui l’habitent, et par extension, de la société parisienne dans son ensemble à l’époque de Zola.

Le vocabulaire que Zola choisit pour décrire le lieu accentue encore cette vision réaliste. Les termes comme "poussière" ou "vitrage noirâtre" soulignent non seulement l’aspect usé et sale de l’endroit, mais participent aussi à l’atmosphère de déclin et de dégradation. Ce lieu est figé dans le temps, rongé par la pollution et l’indifférence. Les "marchandises couvertes de poussière" et les "boutiques noires" sont des images qui rappellent l'oubli social de certains quartiers, où le commerce est mis en marge, loin des centres d’intérêt de la ville.

Ce cadre particulier de Paris, dégradé et peu attrayant, trouve un écho dans

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