Emile Zola, Thérèse Raquin, 1867
Commentaire de texte : Emile Zola, Thérèse Raquin, 1867. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar christelle.com • 19 Mars 2023 • Commentaire de texte • 1 952 Mots (8 Pages) • 299 Vues
Emile Zola est né à Paris en 1840, il écrit des histoires depuis son jeune âge et devient responsable du service de publicité auprès de l'éditeur Hachette à Paris. Il est l’un des fondateurs du naturalisme, mouvement littéraire hérité du réalisme qui se base sur l’observation scientifique. Le naturalisme est inspiré de la médecine expérimentale de Claude Bernard. Il utilisera ce mouvement littéraire afin d’écrire son roman Thérèse Raquin publié en 1867, son premier succès malgré de nombreuses critiques. Cela lui permettra de se rapprocher des grands écrivains réalistes et de grands peintres de son époque. Emile Zola est également connu pour son engagement politique comme républicain. En effet, ce dernier est un auteur qui prend en considération le peuple et ses différentes classes sociales. En écrivant son roman Thérèse Raquin, Emile Zola s’inspire de sa nouvelle intitulée « Un mariage d’amour » sorti en 1866 ainsi que du roman des Goncourt, Germinie Lacerteux, qu'il admire beaucoup. Thérèse Raquin à pour sujet une jeune femme nommée Thérèse mariée à son cousin fragile et malade, Camille. Ils déménagent à Paris pour ouvrir leur propre boutique. Un soir, Camille ramène Laurent, un ami à lui, et ce dernier rencontre Thérèse. C’est le coup de foudre immédiat mais cet amour est interdit. Ils décident donc de se débarrasser de Camille afin de vivre pleinement leur histoire d’amour passionnante et de s’unir par la suite. Mais après le meurtre de ce dernier, un sentiment de haine envers l’un et l’autre ainsi que des remords les envahit petit à petit, ils doivent vivre avec la mort de Camille sur leur conscience. Cela donne suite au suicide du couple à l’allure parfaite et au courage irréprochable. Ils deviendront violents mutuellement, et leur relation s’envenimera au fil du roman. Dans cet extrait étudié, nous assistons au duel du couple avant leur heure fatale. En effet nous découvrons dans cette scène que les deux protagonistes souhaitent s’entretuer, ils se donneront ainsi la mort, unis. Nous allons donc nous demander comment Zola construit-il ce dénouement dramatique comme une scène de tragédie. Pour se faire, il s’agira tout d’abord de regarder la question de la mise en scène dramatique de la tension, avant de mieux comprendre le dénouement tragique propre au théâtre instauré dans l’extrait étudié.
Dans cet extrait tragique, Emile Zola joue sur la mise en scène dramatique de la tension en soulignant l’opposition des deux protagonistes. En effet, nous assistons ici à une scène de duel du couple de Thérèse et Laurent. Il y a donc une réciprocité de la violence entre les amants que l’auteur cherche à mettre en évidence. Il illustre cette idée avec la citation suivante : «Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent et Laurent aperçut l’éclair blanc du couteau », le chiasme est ici utilisé afin de montrer le parallèle de leur pensée en confrontation. Le pronom personnel « ils », l’adverbe « mutuellement » et l’expression « en retrouvant sa propre pensée chez son complice » permettent également de joindre leur pensée de tentative de meurtre. Les verbes d’actions tels que « éclatèrent ; brisa ; jeta » intensifient la scène et illustrent la violence qui s’exprime depuis des mois. Les phrases très courtes comme : « Ils se regardaient ; Ils comprenaient » produisent un effet sur le lecteur mais aussi d’intensifier la scène qui a lieu.
Après leur confrontation, le couple d’héros s’unira dans la mort. Effectivement, la réunion des protagonistes est illustrée ici par leur fragilité qui les rapproche : « dans les bras l’un de l’autre ». Ce complément circonstanciel de lieu nous fait comprendre que les amants s’octroient un moment de relâchement et de paix après plusieurs mois de violence et de haine constante. Ils sont donc « faibles comme des enfants », le couple est ici comparé à des enfants pour souligner leur faiblesse, leur vulnérabilité. À la suite de cela, ils ne cherchent qu’une seule chose : La paix. « Ils éprouvèrent un besoin immense de repos, de néant », selon eux, l’unique solution afin d’apaiser leur souffrance est de mourir. Ainsi, le couple trouvera enfin « une consolation dans la mort » afin de mettre fin à leur folie et de trouver la paix. La figure de style utilisée dans cette dernière citation est un paradoxe. L’auteur insiste sur le fait que la mort est la seule et unique issue pour les concubins. Ils trouveront donc une communion dans leur suicide. Nous pouvons parler ici de registre pathétique car Zola cherche à nous faire ressentir de la pitié envers le couple qui a tout fait pour s’unir. En effet, les deux se réconcilient juste avant de se donner la mort, nous pouvons donc penser qu’ils auraient pu renouer leur amour avant le drame. Avant de se tuer, les protagonistes s’ « échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement », la répétition du mot « regard » souligne leur moyen d’échange. Cela peut nous rappeler le jour de leur rencontre, Thérèse et Laurent ont eu un coup de foudre immédiat pour l’un et l’autre, plus rien n’existait autour d’eux. De plus, le verbe « échanger » illustre leur renouement. Enfin, les amants se donnent la mort en tombant « l’un sur l’autre », nous pouvons ainsi affirmer qu’ils s’unissent dans la mort comme ils s’étaient promis le jour de leur mariage.
L’auteur accentue la tragédie des personnages en insistant sur les sentiments éprouvés par ces derniers. Assurément, les mariés ressentent de la lâcheté à leur égard, ils n’ont plus envie de vivre et ont besoin de repos. Le point de vue adopté dans ce roman est le point de vue omniscient afin de nous faire transmettre tous les sentiments que les personnages peuvent ressentir. Nous savons donc qu’ils se sentent « las et écœurés d’eux-mêmes », ils se qualifient avec un vocabulaire de dégout et péjoratif.
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