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E. Rostand, Cyrano de Bergerac (1897) - Acte III, scène 7

Commentaire de texte : E. Rostand, Cyrano de Bergerac (1897) - Acte III, scène 7. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2025  •  Commentaire de texte  •  1 233 Mots (5 Pages)  •  16 Vues

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Etude linéaire 1ère STMG

E. Rostand, Cyrano de Bergerac (1897) -  Acte III, scène7

Projet de lecture : Comment E. Rostand fait-il de cette scène une authentique scène d’amour fondée sur le plaisir de partager des mots ?Axe de lecture 1 : Christian agace Roxane par son manque d’élocution

ROXANE, CHRISTIAN, CYRANO, d’abord caché sous le balcon. 

Roxane, entrouvrant sa fenêtre.

Qui donc m’appelle ? 

   Christian.

Moi.

Roxane.

Qui, moi ?

Christian.

Christian.

Jeu de questions réponses sous la forme de stichomythies

Discussion plate quand c’est Christian qui parle et déjà première critique de Roxane vis à vis de la parole de Christian qui le reprend sur sa réponse très évasive

Le vers 1361, très découpé (en cinq répliques), pose trois fois la question de l’identité. Certes, au premier niveau de lecture, c’est une façon pour Roxane de marquer son dédain. Mais c’est aussi une façon pour l’auteur d’annoncer au lecteur que le rôle de Christian sera joué par plusieurs personnages, que la question du masque sera essentielle. Dès le début de la scène, on voit donc un indice qui révèle que la question de l’identité est centrale dans le passage.

Roxane, avec dédain.

C’est vous ?

Christian,

Je voudrais vous parler.

Interrogation totale à tournure familière

Roxane n’estime pas devoir faire des efforts de langage vis à vis d’un homme qui ne l’intéresse pas

=> pas d’amour car pas de beau langage

Phrase correcte et verbale contrairement aux répliques précédentes efforts de Christian qui tente de s’adapter à Roxane

Cyrano, sous le balcon, à Christian.

Bien. Bien. Presque à voix basse.

Répartition des alexandrins entre les trois personnages Pour montrer la triangulation amoureuse, les rôles sont équilibrés pour le moment

Roxane.

Non ! Vous parlez trop mal. Allez-vous-en !

Christian.

De grâce !…

Roxane.

Non ! Vous ne m’aimez plus !

Répétition du verbe parler mais dégradé par les adverbes “trop” et “mal”

R. congédie Christian en reprenant ses propres termes car pour elle les jeux de la parole ne peuvent qu’être témoins de ceux du coeur. Le manque d’inspiration de C. est assimilé au manque d’amour.

Phrases exclamatives et injonctives pour montrer son exaspération

Négation partielle + Parallélisme Renvoie à sa médiocrité oratoire

Considère le fait de bien parler comme une véritable preuve d’amour

Christian, à qui Cyrano souffle ses mots.

M’accuser, — justes dieux ! —
De n’aimer plus… quand… j’aime plus !

Jeu de mots sur l’adverbe “plus” qui négatif devient comparatif

Cyrano sauve son ami par un premier trait d’ingéniosité en transformant la négation en adverbe marquant la supériorité. Alors qu’il était diminué, l’amour en sort grandi.

Roxane, qui allait refermer sa fenêtre, s’arrêtant.

Tiens ! mais c’est mieux !

Verbes de mouvement dans la didascalie

La réponse de Christian a fait son petit effet. Exclamatives + conjonction de coordination (adversatif) La scène prend une tournure différente à la grande surprise de Roxane qui le montre grâce aux exclamations


Axe de lecture 2  : une allégorie de l’amour qui séduit une Roxane de plus en plus à l’écoute

Christian, même jeu.

L’amour grandit bercé dans mon âme inquiète…
Que ce… cruel marmot prit pour… barcelonnette !

Allégorie filée de l’Amour Cyrano complexifie l’image de l’amour en le comparant à un enfant qui a pris l’âme de Christian pour berceau et qu’il faudrait étouffer

Points de suspension

Marquent les hésitations de Christian qui attend les répliques soufflées par Cyrano

Musicalité poétique qui montre la virtuosité malgré les hésitations et le vocabulaire familier

Roxane, s’avançant sur le balcon.

C’est mieux ! — Mais, puisqu’il est cruel, vous fûtes sot
De ne pas, cet amour, l’étouffer au berceau !

Polyptote “bercé”, “barcelonnette”, berceau

Le stratagème de Cyrano fonctionne puisque l’intérêt de Roxane grandit à mesure qu’elle se rapproche du balcon (Opposition des termes dans les didascalies)

Roxane se montre tout aussi intéressée par la manière dont elle s’exprime, puisqu’elle l’encourage avec la répétition de “c’est mieux” mais connecteurs logiques

Exclamative + “sot”: le ton est ironique/moqueur et invite son interlocuteur à poursuivre

Christian, même jeu.

Aussi l’ai-je tenté, mais… tentative nulle :
Ce… nouveau-né, Madame, est un petit… Hercule.
Roxane.

C’est mieux ! 

Christian, même jeu.

De sorte qu’il… strangula comme rien…
Les deux serpents… Orgueil et… Doute.

Nouvelle allégorie

L’allégorie évolue pour devenir clairement mythologique et plus noble

La référence à Hercule montre la force de son amour mais instaure aussi une connivence avec Roxane qui partage les mêmes connaissances mythologiques

=> complicité+++

Répétition Encouragement de Roxane

Roxane, s’accoudant au balcon.

Ah ! c’est très bien.
— Mais pourquoi parlez-vous de façon peu hâtive ?
Auriez-vous donc la goutte à l’imaginative ?

Verbe d’action dans la didascalie

Roxane se rapproche, son intérêt grandit

Ponctuation expressive :

Montre désormais le réel intérêt  et la satisfaction de Roxane pour les paroles de Christian mais

Tiret + deux interrogations :

Elle n’hésite pas non plus à montrer sa surprise face au manque de fluidité de Christian

Métaphore+

Nominalisation de l’adjectif “imaginative” : Aisance oratoire de Roxane qui utilise elle aussi une langue de l’analogie en empruntant au lexique de la maladie: la “goutte” sclérose les articulmations comme une maladie qui atrophie son imagination

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