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De la Bruyère, Remarque 47

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Par   •  17 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  861 Mots (4 Pages)  •  105 Vues

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ANALYSE LINEAIRE – LES CARACTERES IX « De la société et de la conversation », Remarque 47

INTRODUCTION

Nous allons travailler sur la remarque 47 qui se situe dans la section « De la société et de la conversation » de l’œuvre Les Caractères de Jean de La Bruyère. La Bruyère est un célèbre moraliste du XVIIème siècle dont l’œuvre s’inscrit dans le classicisme, un mouvement qui possède un fort aspect moral. Dans Les Caractères, publiés en 1688, Jean de La Bruyère dresse une série de portraits satiriques qui visent à dénoncer certains comportements de son époque. Dans cette remarque, La Bruyère évoque un conflit de voisinage.

LECTURE

PROBLEMATIQUE

Pour guider notre explication du portrait, nous nous demanderons comment La Bruyère critique le manque de civilité des hommes en général. Pour mener cette analyse linéaire de la remarque 47, nous suivrons les trois principaux mouvements du texte. Le premier mouvement, du début de la remarque à « à une liaison réciproque » plante le décor à la façon d’une scène d’exposition. Ensuite, le deuxième mouvement, de « il est cependant difficile » à « pour une moindre chose » présente au lecteur un conflit insurmontable. Enfin, le troisième mouvement est la dernière phrase qui va de « Je suppose » à « pour les limites », elle représente le jugement du moraliste.

DEVELOPPEMENT

(1) La remarque commence par la présentation des personnages avec « G… et H… sont voisins de campagne ». On observe qu’on n’a que leurs initiales, ils sont donc anonymes. Ce procédé permet à l’auteur de généraliser ce qu’il dit à chaque homme. On apprend qu’ils sont voisins et cette idée est répétée avec le pléonasme qui suit « et leurs terres sont contiguës ». Cette entrée en matière nous laisse à penser qu’il s’agit de deux personnes entretenant des relations à minima cordiales. La Bruyère continue en plantant le décor « ils habitent une contrée déserte et solitaire. Eloignés des villes et de tout commerce ». Cette situation géographique renforce l’idée que ces deux personnes, seules au milieu de rien doivent entretenir de bonnes relations. Et c’est d’ailleurs l’idée qui est exprimée dans la phrase suivante « il semblait que la fuite d’une entière solitude ou l’amour de la société eût dû les assujettir à une liaison réciproque ». En effet, quand l’auteur utilise « eût dû », il explique qu’une relation entre ces deux personnes est presque obligatoire étant donné leur situation isolée mais aussi leur envie naturelle d’avoir une vie sociale.

On peut donc comparer ce premier mouvement à une scène d’exposition, qui plante le décor, les personnages et l’intrigue.

(2) Le deuxième mouvement commence avec un adverbe d’opposition dans la phrase « il est cependant difficile d’exprimer la bagatelle qui les a fait rompre ». On comprend donc que tout ce qu’on avait pu penser précédemment est faux. En effet, le lien qu’on pensait obligatoire et fort entre les deux personnages n’existe pas, il est « rompu » à cause d’une « bagatelle », c’est-à-dire une broutille, une chose sans grande importance. Pour autant, on a une suite de propositions allant crescendo dans les sentiments de haine qu’ils nourrissent l’un envers l’autre : « qui les rend implacables l’un pour l’autre, et qui perpétuera leurs haines dans leurs descendants. ». Cette haine est tellement forte qu’elle continuera d’exister entre leurs descendants, elle paraît immortelle. La dernière phrase « Jamais des parents, et même des frères, ne se sont brouillés pour une moindre chose. » répète l’idée qu’ils auraient pu être proches comme s’ils avaient été de la même famille et qu’ils sont entrés en conflit pour une chose sans importance.

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