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Comment le rire nous éduque-t-il dans Gargantua ?

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Par   •  6 Février 2024  •  Dissertation  •  2 942 Mots (12 Pages)  •  232 Vues

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DISSERTATION GARGANTUA :

Comment le rire nous éduque-t-il dans Gargantua ?

  1. UN RIRE GENEREUX ET CREATIF.

Dans son œuvre, Rabelais, nous montre un rire qui est à la fois généreux et créatif.

Ces aspects font ressortir un rire démesuré. Cette démesure est présente tout au long du roman, notamment lors de la naissance du géant, Gargantua. Que ce soit dans la mythologie grec ou encore les contes populaires, les géants sont le souvent maléfiques. Dans les contes, les personnages cruels sont le pour la plupart des Ogres comme dans Barbe Bleue de Charles Perrault. Mais Rabelais va rompre avec cette coutume faisant de Gargantua un géant bienveillant. Au chapitre 6, Gargantua né de l’oreille de sa Gargamelle après 11 mois de grossesse et ses premier mot fut « A boire, A boire », cela nous montre que Rabelais souhaite rompre avec les normes établies. Au chapitre 6 et 7, on y voit une multitudes d’hyperboles montrant sa très grande taille et appétit pour un bébé venant de naitre : « 17 913 vaches » pour sa soif et « un millier d’aunes de tissu » pour le vêtir. Le thème du gigantisme est mis en valeur, on a une exagération constante des proportions ce qui permet notamment le rire. Au chapitre 16, la jument de Gargantua va détruire d’un seul coup la forêt de la Beauce. Rabelais fait la satire de la guerre : la jument représente l’Homme détruisant tout sur son passage. Dans Micromégas, Voltaire fait lui aussi la satire de la folie meurtrière de l’homme. Au chapitre 17, s’assoit sur les tours de Notre-Dame et noie 260 418 personne « sans compter les femmes et les enfants » en leur urinant dessus. Il a par la suite volé les cloches de l’église afin de parer sa jument. Rabelais utilise la scatologie pour susciter le rire et la démesure. Ce chapitre fait référence au haut des tours de la Sorbonne et donc d’un combat carnavalesque entre le géant évangélique et le géant sorbonnien.

Un rire de valeur, c’est-à-dire lié au savoir, est aussi présent dans l’œuvre. C’est au chapitre 6 que Gargantua nait de l’oreille gauche de sa mère, cette naissance hors du commun fait référence à la mythologie grec avec Dionysos, qui est nait de la cuisse de Zeus, et Athéna, qui est né de la tête de Zeus. Mais cette naissance par l’oreille est un choix ciblé puisqu’elle est relié au savoir, cela signifie que Gargantua pourra écouter les précieux enseignement qui lui sont transmis. Les premiers mot de Gargantua : « A boire, A boire », montre qu’il est doué de parole dès sa naissance et cela souligne son éloquence. Ayant fait des études de médecine, Rabelais écrit son œuvre pour qu’il soit un remède pour l’homme par le rire. Rabelais désire se débarrasser de tout ce qui peut affecter le lecteur d’où la métaphore accentué par la diérèse « Il ne contient ni mal, ni infection ». Encore une fois dans son dizain, Rabelais reprend la maxime d’un grand philosophe grec, Aristote, qui dans son œuvre « Partis des animaux » affirme que le rire est spécifiquement humain partant du principe que les animaux ne rient pas. Mais Rabelais va au-delà de ce qu’affirme Aristote puisque pour lui c’est toute une philosophie de vie.

        Rabelais, dans son œuvre, nous expose un rire plein de créativité et de parodie. Au chapitre 13, Gargantua prend l’initiative de crée un « torche cul ». Il va prendre au sérieux son invention et être persévérant. C’est un chapitre humoristique où Rabelais définit la réalité grâce à cette métaphore qui signifie qu’il faut se débarrasser de tout le mal (merde) du monde. De plus, frère Jean est une figure extravagante qui illustre la créativité de Rabelais. A travers ce personnage, Rabelais souhaite nous dévoiler les incohérences de la société du XVIe siècle. En effet, c’est au chapitre 27 que le moine sauve le clos de l’abbaye, cela nous montre son courage mais la raison pour laquelle il c’est battu avec tant d’ardeur est pour sauver le vigne. Tandis que frère Jean était déjà sur le champs de bataille, les autres moines priaient pour des dieux inconnus : « les uns criaient sainte Barbes. Les autres sainte Georges. Les autres sainte Nitouche […] ». Le rire créatif ce fait ressentir notamment par l’invention de certains mots de Rabelais. Celui-ci créa le mot « pantagruélisme », il finira par donner sa signification dans le dernier chapitre de Pantagruel : « être un bon pantagruéliste, c’est vivre en paix, joie, santé, faisant toujours grande chère ». Il crée notamment le mot « picrocholine », dérivé de Picrochole, et formé à partir du grec pikros signifiant « piquant » et kholê voulant dire « bile ». Il est employé pour désigner une querelle dont les causes paraissent ridicules. Rabelais crée un adjectif : « Agelaste » qui signifie « avec mépris les gens qui ne savent pas rire pas ». La créativité de Rabelais s’exprime donc à travers ses jeux de mot. Avant d’avoir comme précepteur Ponocratès, Gargantua est passé par une éducation sophiste. Le scolastique est une méthode d’enseignement pratiquée au Moyen Age, elle favorise un apprentissage par cœur sans lien avec la vie concrète. Cette éducation n’est bénéfique ni pour la raison, nie pour l’esprit critique. On voit alors la différence entre l’éducation humaniste de Ponocratès et de maitre Thubal Holoferne (éducation absurde et dépasser) et Joblin Bridé (apprentissage fondé sur la mémoire). Avec le personnage de Ponocratès, Rabelais critique l’éducation, on voit bien que celui-ci ne se conforme pas à l’éducation de la société du XVIe siècle.

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        II.         UN RIRE DENONCIATEUR ET REVELATEUR.

        Dans son œuvre, Rabelais nous montre un rire dénonciateur et révélateur.

Ces aspects font ressortir un rire contre les arguments d’autorités. Rabelais utilise de vrai livre et auteur pour justifier ses propos et ainsi ses dires ne sont pas remis en cause, comme au chapitre 3 : « Hippocrate, livre de La Nourriture. Pline, livre VII, chap. V. […] »et plusieurs autres suivis, et il écrit : « Messieurs les anciens pantagruéliques ont confirmé ce que je dis ». Ce procédé est utilisé comme preuve de vérité, cette stratégie littéraire vise à révéler les pratiques de son époque. C’est pour cela que des sources imaginaires/inventés peuvent être cité comme référence sérieuse, cela souligne les pratiques intellectuelles du XVIe siècle.

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