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En quoi Rabelais mène rire et savoir dans Gargantua ?

Dissertation : En quoi Rabelais mène rire et savoir dans Gargantua ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 346 Mots (6 Pages)  •  1 550 Vues

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Etude d’un sujet de dissertation sur Gargantua de Rabelais (sujet 1) :

Parcours associé- Rire et savoir

Comment Rabelais mêle-t-il rire et savoir dans Gargantua ?

La question porte sur les fonctions du rire dans l’œuvre et vous permet d’aller au-delà du divertissement. Le rire chez Rabelais est divers (faire une liste) et il donne aussi lieu à penser. Gargantua est donc un livre dans lequel de multiples situations, personnages, jeux provoquent le rire chez le lecteur mais le rire peut avoir une autre fonction.

Il s’agit donc de se demander à quelles fins (dans quels buts) Rabelais a recours au rire dans son roman.

  1. Le rire a une fonction divertissante :

Gargantua est indissociable du rire et le rire est le moteur du roman. Chaque épisode du roman est associé au comique : naissance extraordinaire du héros, éducation farfelue, repas démesurés, guerriers ridicules…

  1. Le rire divertit le lecteur :

Le rire est un divertissement, et permet au lecteur de découvrir un nouvel univers, celui des géants, qui nous ressemblent parfois dans leurs outrances. Le rire est donc associé aux personnages. Par exemple, le comique de caractère est manifeste : avant d’être éduqué, Gargantua « se vautrait dans les ordures… urinait sur ses souliers ». Sans éducation, Gargantua nous fait rire par son animalité et son absence de maintien et de politesse. De même, les ambitions de Picrochole sont ridicules, les exploits de Frère Jean font sourire.

  1. Le rire prend la forme d’un comique verbal qui permet de créer tout un univers aux contours fantasques :

La langue de Rabelais est riche en néologismes « rataconniculer », « mamalement », « matagrobiliser » et inclut aussi les poèmes scatologiques de Gargantua, le lecteur découvre des obscénités et la cacophonie culmine avec « les propos des bien -ivres ». De même, les noms fantaisistes des personnages prêtent à sourire : ces jeux de mots et amusements sont fantaisistes et sans logique.

  1. La parodie :

Rabelais est un lecteur et retranscrit dans son livre des parodies de romans qu’il a lus, il s’amuse à écrire des passages entiers où il se moque. Par exemple, avec Frère Jean, il parodie les romans de chevalerie « aux uns il écrabouillait la cervelle, aux autres il cassait bras et jambes, … » (page 128) et il parodie aussi la rhétorique avec la harangue de Janotus (page 85) qui n’a pas de sens comme en témoigne son début «  Ehen, hen, hen, b’jour, monsieur… »

Le rire est donc chez Rabelais exagération, démesure et accumulations grotesques. Cependant, il n’a pas cette unique valeur, réductrice et il peut avoir d’autres atouts.

  1. Le rire contribue à mettre en valeur les idées humanistes de l’auteur :
  1. Le rire met en valeur deux thèmes essentiels de l’humanisme :

L’éducation et le savoir  sont en effet deux thèmes au centre de l’humanisme, et ils sont traités de façon comique. Par exemple, la première « éducation » de Ponocrates n’en est pas une. Gargantua n’a aucune hygiène, il n’étudie qu’une demie heure par jour, il se lève tard, il récite par cœur la Bible sans comprendre, il passe ses journées à manger, il n’a aucune hygiène corporelle… Ces exagérations visent à montrer le caractère exemplaire de l’autre éducation proposée ensuite à Gargantua.

  1. Le rire chez Rabelais a une fonction satirique :

Derrière le rire, Rabelais a aussi une intention de se moquer de la société, de la guerre par exemple, de ceux qui ont le pouvoir. Ainsi, les chapitres sur la guerre reposent sur l’alternance entre le comique et le sérieux. La dimension morale est alors proche. Rabelais se sert donc du rire pour faire réfléchir ses lecteurs sur le modèle du prince. Grangousier et Gargantua sont des modèles de bons rois, en revanche, Picrochole est lui un tyran. Les délires de grandeur, les pillages et la soif de conquête sont moqués et condamnés. Nous pouvons relier cette satire à la présence d’un roi omniprésent et guerrier alors : Charles Quint, François 1er préfigurant plutôt le bon roi, favorable aux lettres et aux arts.

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