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Comment Cocteau dans cet extrait joue-t-il avec les codes de la tragédie et du mythe ?

Commentaire de texte : Comment Cocteau dans cet extrait joue-t-il avec les codes de la tragédie et du mythe ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  1 133 Mots (5 Pages)  •  101 Vues

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Problématique : Comment Cocteau dans cet extrait joue-t-il  avec les codes de la tragédie et du mythe ?

  1. Une scène comique

Une situation burlesque :  La scène joue sur le comique de situation.                                          La reine et Tirésias ont un comportement décalé face aux enjeux de la situation. Ils devraient se montrer dignes de leur rang de personnages tragiques et agir avec sagesse. Au lieu de ça, on assiste à une scène de ménage.

La reine fait des reproches à Tiresias : « Que de temps perdu avec vos poulets et vos oracles ! Il fallait courir. Il fallait deviner [..] Et ce sera votre faute, Zizi, votre faute comme toujours… ». Elle fait un scandale «  Et je vais me gêner peut être… » Elle l’affuble d’un surnom ridicule « Zizi ». Tiresias souligne ce décalage : « Madame, la reine parle devant ces hommes » mais l’appelle également « Ma biche » ou « Ma colombe ».

La reine tente aussi de séduire le jeune garde « Tu as vu comme il est beau » au lieu d’essayer d’entendre l’avertissement de Laïus.

Un langage décalé/ Un jeu avec les mots:  le comique de mot.

Les personnages de tragédie adoptent un niveau de langue soutenu. Dans cette scène, le niveau de langue employé et les tournures syntaxiques familières sont ceux de la comédie.

Le soldat «  J’ai peur qu’il y ait eu du grabuge » « Eh bien, mon fils ! Alors ça y est ! C’est le béguin. » Le Jeune soldat : « Dis donc !. ». La reine : « me marier avec maman.. Ce n’est pas si bête » « Le pauvret ». Tiresias « Ma biche » « Ma colombe »

Jocaste et Tiresias passent du vouvoiement de rigueur au tutoiement : « Il ne vous a pas parlé à vous » / « Tu as vu comme il est beau » « Ecoute Zizi » ;  « Je vous conjure… »/ « Si tu avais un fils »

Jeu avec les mots : zeugma qui associe un terme abstrait et un terme concret : « Que de temps perdu avec vos poulets et vos oracles ! »

La réécriture parodique du mythe de Hamlet

-  Contrairement à la scène de Hamlet où, par une nuit d’orage, sous les remparts, le digne et inquiétant  fantôme du père dévoile à Hamlet le nom de son assassin, le fantôme de Laïus est impuissant et même ridiculisé puisqu’il ne fait peur à personne et que personne ne l’entend.

- Jeu avec le nom du personnage. Un laïus = un long discours. Dans cette scène, Laïus multiplie les apostrophes, les phrases courtes. La ponctuation exclamative souligne son impuissance à se faire entendre et comprendre. « Jocaste ! Par pitié ! Ecoute moi ! Regarde moi ! »

- La scène qui devrait être inquiétante est tournée à la farce au début de l’extrait où les soldats cherchent le fantôme . La première didascalie (Il frappe le mur) et la réplique du Jeune soldat «  Ou devant le mur ; on ne peut pas se rendre bien compte » sont comiques.

- Décalage entre les questions rhétoriques de Jocaste «  Mais pourquoi n’apparait-il pas ? » et la réplique qui suit où le fantôme est là et l’appelle « Jocaste ! Jocaste ! Jocaste ! » 

  1. L’illustration d’une mythologie moderne.

Des personnages désacralisés et ridicules.

  • La reine ne se montre pas digne de son rang. Elle est impulsive « Oui, je parle devant ces hommes ! Je vais me gêner peut-être ? » Elle se plaint «  Je suis nerveuse. Mon épaule me fait mal ». Elle séduit le soldat « Lorsque j’ai touché le corps de ce garde, les Dieux savent ce qu’il a dû croire, le pauvret, et moi j’ai failli m’évanouir »
  • Le devin n’a aucun pouvoir contrairement à la tragédie de Sophocle où le devin a un rôle décisif en rendant l’oracle «  Vos poulets et vos oracles » «  Il fallait deviner. Nous ne saurons rien ! rien ! » «  Il ne vous a pas parlé à vous, Zizi » « Vous n’avez rien entendu ? »
  • Laïus est le fantôme impuissant du grand roi qu’il a été. Il évolue dans une atmosphère nauséabonde « cette odeur de pourriture ». Il est contraint de supplier « Par pitié ! » et de s’en remettre aux gardes « Messieurs, vous êtes bons. Retenez la reine. »

Un Jeu avec les registres et les motifs :

-Mélange du niveau de langue familier et du registre lyrique : « Les petits garçons disent tous : « je veux devenir un homme pour me marier avec maman ». Ce n’est pas si bête. Tirésias. Est-il plus doux ménage, ménage plus doux et plus cruel, ménage plus fier de soi, que ce couple d’un fils et d’une mère jeune »  

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